Son destin est celui d'un agent double, et sa double culture se transforme, progressivement, en une double allégeance. Proche des dirigeants clandestins du GIA algérien exilés à Bruxelles, mais horrifié par leurs méthodes, et croyant sa famille menacée par eux, il recherche la protection de la DGSE française en échange de quelques renseignements. Laquelle DGSE l'envoie ensuite en Afghanistan, où il apprend le métier de terroriste et le maniement des explosifs, dans les camps financés par Oussama Ben Laden. Là-bas, l'homme se prend au jeu et semble adhérer aux objectifs du nouveau djihad mondial mené par al-Qaida. Mais, dans une troisième étape de son aventure, Omar Nasiri se retrouve en Grande-Bretagne, à espionner les imams extrémistes du « Londonistan » pour le compte des services secrets britanniques, avant de finir par travailler en Allemagne, pour les services de Berlin.
"Ces attaques contre l'Occident étaient inévitables, tant qu'il refusait de comprendre la logique du jihad, écrit-il. J'avais tenté maintes fois de l'expliquer à mes contacts, je leur avais décrit en long, en large et en travers ce que j'avais vu, entendu et ressenti dans les camps. Personne ne m'écouta, jamais." Et ce fut le 11 septembre 2001.
Un témoignage mis cependant en doute par l'Europena Strategic Intelligence and Security Center*. Dans une note d'analyse du 22 novembre 2006, ils estiment que c'est "une bien belle histoire, passionnante et pleine de rebondissements. Elle ne présente en définitive qu’une seule faiblesse : elle est fausse. Motivé sans doute par l’appât du gain et manipulé, peut-être, par certains qui ont intérêt à nuire aux services français, Omar Nasiri a tout inventé. (…) Omar Nasiri est, en fait, Saïd (et non Youssef, comme croit le savoir ce quotidien) al-Majda. Il appartient à une fratrie "bien connue des services", puisque deux de ses trois frères –Abdelfadel et Ali Mohammed –ont été arrêtés dans les années 90 par la police belge dans le cadre de différentes affaires liées au terrorisme islamique et que son troisième frère, Youssef, a également été arrêté dans une affaire de terrorisme. (…) Nassiri/al-Majda explique, au long de 440 pages, comment il fut, à son initiative, recruté par la DGSE à Bruxelles dans les années 90. (…) Nous sommes en mesure d’être catégoriques: al-Majda n’a jamais été un "agent français". L’analyse de la DGSE étant que l’homme est un petit voyou, un trafiquant (de drogue et d’armes) doublé d’un mythomane qui brode en s’inspirant de ce qu’il sait des aventures et des relations de ses frères, et qui cherche, en fait, à se faire de l’argent et à se procurer une "couverture" pour ses trafics. Le reste du livre –la « partie afghane » – est crédible et bien documentée mais on n’y apprend rien de nouveau : il peut simplement s’agir d’une très bonne compilation, d’informations «ouvertes » (open sources intelligence)."
Mythe ou réalité ? Reste que ce livre se lit comme un roman et qu'il apporte certaines clés de lecture sur le monde musulman et les motivations des jihad.
* Pour lire l'intégralité de la note de l'ESCI : http://www.esisc.eu
Au coeur du Djihad, mémoires d'un espion infiltré dans les filières d'al-Qaida. Omar Nasiri. Flammarion, 445 pages, 20 euros
J'ai lu le livre qui est crédible, perso je crois à son histoire et je ne suis pas pour autant contre les français , ensuite c'est pas parceque la DGSE à dit que omar était un voyou qu'il dise forcement la vérité et la dire ne serait pas malin. Pour finir cette histoire est vrai le livre cite des noms que vous pouvez trouver sur internet et je ne vois pas en quoi il serait une manipulation anti-française.
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Il dit lui meme dans le livre que c'était un voyou puisqu'il vendaient du cannabis puis des armes.
Sa m'étonnerait pas qu'il ait rajouter des passages histoires de pimenté le roman,mais néanmoins,je crois en son histoire…
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La DGSE a du mal à accepté qu'Omar puisse dire la vérité au grand jour les concernant. Donc ils le font passer pour mythomane ou voyou afin que son histoire ne soit pas crédibles aupres des lecteurs mais pas de bol » on n'y crois « . Certains noms cités reférencient bien à des personnages réels. Les services secrets ont bien pour habitudes d'utiliser leurs informateurs, tout en leurs promettant une multitude de choses qui ne tiennent jamais en promesse. Leur but est de récolter un max d'infos et de laisser l'informateur livré à lui meme ( plus rien ne les concernent, aucunes connaissance de l'informateur en question…. ) Bref !
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