Dans sa conclusion, Antoine Sfeir estime qu'il "subsiste un espace dans lequel nous Français, nous Européens, pourrions prétendre être au moins aussi performants, sinon plus encore que le Etats-Unis : l'espace culturel. Mais comment la culture pourrait-elle ébranler la puissance américaine ?"
C'est aujourd'hui l'une des grandes ambitions de la francophonie, porteuse d'une vision, celle d'une autre mondialisation, respectueuse des cultures et des différences. Les excellents ouvrages de Michel Guillou (Francophonie-puissance, aux éditions Ellipses) ou de Dominique Wolton (Demain la Francophonie aux éditions Flammarion) en ont fait la démonstration.
Pour Antoine Sfeir, notre rôle serait de "cibler l'aide à ces pays de l'Orient en privilégiant les projets d'éducation et d'enseignement dont les sociétés civiles seraient directement et en priorité les bénéficiaires. (…). Si nous réduisons la démocratie au seul suffrage universel, comme les américains l'ont fait en Irak, alors l'Irak est démocrate ; l'Iran également, qui a voté 27 fois depuis l'arrivée de Khomeyni mais aussi et surtout l'Arabie Saoudite qui, en mai 2005, a organisé des élections municipales. Cela en fait-il une démocratie ?
Pour former des démocrates, il faut, en premier lieu, leur assurer une redistribution du savoir et leur apprendre le doute et l'apport critique ; leur insuffler l'idée essentielle que toute liberté s'accompagne de responsabilité."
A une époque où l'ensemble des collectivités territoriales orientent une part significative de leur budget vers la coopératiobn décentralisée (donc l'aide au développement) avec les pays du Sud, il nous appartient d'y réfléchir au travers du prisme de la francophonie et de l'aide à la personne via l'éducation.
Dans cet Orient compliqué comme en Afrique, si la France est de moins en moins respectée, car trop absente, elle reste, grâce à la francophonie, à sa culture et à son histoire, un pays qui peut, demain, redevenir majeur.
Vers l'Orient compliqué, d'Antoine Sfeir. Editions Grasset
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