Eh bien oui. Je la pose cette question des compétences. Et nous sommes nombreux dans ce cas. Il suffit de lire les réactions des abonnés du Monde ou des lecteurs de Libération. Car en matière de gaffe en politique étrangère, elle détient le pompom. Un comique de répétition que ne renieraient pas les champions du monde en la matière, Chevalier et Laspales. Pierre Lellouche, député UMP et spécialiste reconnu de la défense et des relations internationales, avait raison en dénonçant il y a quelques jours dans Le Figaro, avec force arguments et exemples, "les approximations, les incohérences, les improvisations de Ségolène Royal."
Liban, devant les soldats français, elle affirme in-petto que le survol de nos forces par les avions israéliens n'est pas souhaitable. Avant, le lendemain, en Israël, de dire le contraire. Je passe sur le cours de politique étrangère donné par le Ezbollah (lire mon papier précédent "La diplomatie de l'incohérence").
Depuis, c'esl le barnum… Montebourg, jamais en retard d'un bon mot, fâche le PS avec la Suisse. Hier, c'est au tour de Ségolène qui prend position sur la souveraineté du Québec après sa rencontre avec André Boisclair, le chef du Parti québécois, favorable à l’indépendance de la "belle province".
Des propos qui ont aussitôt suscité de nombreuses réactions au Canada. Pour le Premier ministre canadien Stephen Harper "l’expérience enseigne qu’il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d’un autre pays." Evoquant les célébrations du 400e anniversaire de la création de la ville de Québec, Harper a souligné que les Canadiens se réjouissaient de commémorer cet anniversaire (en 2008 ndlr) en compagnie du prochain président de la France. Avant d’ajouter "en retour, nous nous attendons à ce que le prochain président comprenne l’histoire que nous partageons et le respect qu’un tel partenariat important exige à l’égard du Canada et de la population canadienne."
Un peu comme si Georges W. Bush, aussi peu au fait des relations internationales que Sa Bravitude, encourageait les Corses et les Bretons à prendre leur souveraineté en main. On imagine le tollé. A droite comme à gauche !
A force de se gargariser sur la liberté des peuples à prendre en main leur destin, on en vient à croire que l'on peut faire l'oracle, l'ordonnance et imposer le traitement. Il faut dire que la France peut donner des leçons au monde en matière de régionalisme ! Pour mémoire, le Québec a organisé deux referendums sur sa souveraineté en 1980 et 1995, ne rejetant que d’un cheveu sa séparation avec le Canada la seconde fois. Et le Parti Québécois prévoit d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de la province francophone s’il revient au pouvoir lors d’élections prévues d’ici 2008. Laissons-les décider de leur avenir…
Ce matin, asticotée par un Elkabach pugnace sur Europe1, Ségolène Royal a déclaré qu’elle n’avait "fait preuve ni d’ingérence ni d’indifférence. Ce que j’ai dit, ce que je confirme, c’est que comme dans toute démocratie, le peuple qui vote est souverain et libre. Et donc les Québécois décideront librement de leur destin le moment venu s’ils en sont saisis. Ce n’est pas à la France de dicter ni au Québécois ni aux Canadiens ce qu’ils doivent faire mais en revanche les principes de souveraineté et de liberté ne me paraissent absolument pas contestables."
Un peu tard. Le mal était fait.
Ségolène devrait relire un formidable bouquin, bible de nombreux diplomates et négociateurs internationaux : "Saint-Germain ou la Négociation" de Francis Walder. En édition Poche, elle en aura pour 5,10 euros. Pas de quoi exploser son budget de campagne !
Ou quand la blancheur immaculée confine à l'évanesence…
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Je viens de revoir un extrait du discours du général De Gaulle à Montréal, en 1967. Son fameux « Vive le Québec libre » (à voir sur leigaro.fr). Comment, lorsque l'on n'est pas insensible à l'idée de francophonie, ne pas avoir à ces mots (et à l'enthousiasme qu'ils suscitèrent dans la foule) l'échine parcourue d'un agréable frisson ? Mais n'est pas De Gaulle qui veut. Et les temps ne sont plus les mêmes. Que l'on souhaite aux Québécois d'accéder un jour à l'autonomie ou à l'indépendance, soit. Qu'on le dise en tant que candidat à la présidentielle, c'est autre chose. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que Sa Bravitude a tout fait, le lendemain au micro d'Europe 1, pour éteindre les flammes. Celles d'un incendie supplémentaire car, même si, mon cher Erick, ses bourdes ne sont pas (pas encore ?) quotidiennes, elles commencent à devenir assez régulières. Suffisamment pour légitimer certaines questions concernant la portée et la cohérence de ses idées. Mais mon âme charitable m'invite à plaindre « la Dame en blanc » : La « pauvre », pour une fois qu'elle prenait clairement position…
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Effectivemment, tout cela est navrant !
Malheureusement, le 22 Avril, les français auront oublié !
Et dire que l'on critique tant le président G.W. Bush ……..
Alors prions pour qu'elle continue !
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Si Madame Royal accumule les bourdes en matières de politique Internationale, si Madame Royal fait preuve d'une méconnaissance de la langue française en inventant des mots, elle vient de montrer sa parfaite ignorance des lois françaises.
Il y a quelques jours Madame Royal en réponse à une femme battue a répondu que la « première loi » qu'elle ferait voter une fois élue serait consacrée aux violences faites aux femmes.
La famille,son sujet préféré!
N'a t-elle pas été Ministre déléguée auprès du ministre de l'emploi et de la solidarité, à la famille et à l'enfance de 2000 à 2002?
« Nous avons voté en 2003, au moment de la loi divorce, un dispositif qui permet l'éloignement du conjoint violent du domicile lorsqu'une femme est battue. Et nous avons voté le pendant en 2006 pour les concubins violents », a rappelé Mme Pécresse.
Que faisait Madame Royal au moment du vote de ces lois? Elle était députée mais absente de l'Hémicycle, ces jours là… No comment!
Quand on brigue le mandat suprême, la moindre des choses, c'est de remplir son devoir de député ou au moins de s'informer!
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Moi non plus je n'ai pas compris où elle voulait en venir. Sotte, c'est vrai je l'ai pensé, méa culpa, à moins qu'elle ne prenne les autres pour des sots. C'est comme si elle méconnaissait l'histoire des pays qu'elle « visite » à moins qu'elle considère qu'elle est là pour leur dicter leur conduite. Est-elle si imbue d'elle même ? Elle veut prendre référence sur le général De Gaulle en 1987 mais tout de même elle doit encore « grandir ».
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