Le QG est bondé. Denis Broliquier et Nicole Chevassus, deux des trois maires d'arrondissement de droite, sont au premier rang, entourés de nombreux adjoints, Luc Lafond, Jean-Jacques David, Elodie Humeau, Rémi Hanachowicz, Bruno Tronel, Bruno de Carbonnières… Tous là à titre personnel, notre groupe Unir pour Lyon ayant une vocation municipale et non nationale. Autant d'engagements qui m'ont fait chaud au cœur. Une campagne se gagne par la mobilisation et notre équipe UPL est formidable. Je n'ai pas honte de le dire !
19h00 : TGV direction Paris et les salons du Sénat pour le dîner de gala de la troisième rencontre des élus européens, organisées par le réseau Europe Métropoles.
Cette association a été créée en 2004 par des élus locaux d'Europe et par des fonctionnaires territoriaux. Ses objectifs sont triples : promouvoir l'idéal européen, accroître l'action des collectivités territoriales dans la construction de l'Union et échanger et mettre en commun les pratiques locales innovantes. Je suis membre de son "conseil scientifique" depuis sa création (pour en savoir plus www.europemetropoles.com )
Cette année, près de 150 participants se sont déplacés à Paris à une date symbolique : celle du 50è anniversaire de la signature du Traité de Rome.
Les représentants de nouveaux entrants étaient nombreux : Lituanie, Estonie, Hongrie, Slovaquie, Malte, Pologne, Roumanie. Sans oublier les "historiques" comme l'Angleterre, l'Espagne, la Finlande, la Suède, la Belgique…
Le dîner avait pour thème général le rôle des collectivités territoriales dans la dynamique européenne avec deux orateurs, Jean-Michel Daclin, adjoint au maire de Lyon en charge des Relations Internationales, et Laurie Harrisson, présidente de l'association des British Councillors.
Jean-Michel Daclin, dans un anglais approximatif bientôt remplacé par un français nettement plus "fluent", a présenté l'implications des villes, notamment au travers du réseau Eurocités, présidé par Lyon. "Si les villes étaient hors-jeu au démarrage de la construction européenne, elles ont su, depuis 20 ans, prendre une place prépondérante tant au niveau de la diplomatie que du nécessaire relais auprès des habitants." Un constat que je partage, d'autant que le développement des réseaux de Lyon au travers des diverses associations de villes restera une réussite du mandat du maire socialiste de Lyon. Avec un bémol cependant, le manque évident d'une stratégie lisible et claire dans le positionnement de la ville. Des réseaux oui, mais pourquoi faire, au service de quelle ambition ?
Surprise, je suis à la table présidentielle. A ma droite, Andréa Somogyi, une ravissante Hongroise, directrice des Affaires Européennes de la ville de Budapest. Face à moi, Piotr Modzelewski, universitaire polonais, né à Ludz, ville jumelée avec Lyon. Mélange d'anglais et de français, la conversation tourne autour de la vie dans nos différentes villes et de la campagne des présidentielles françaises… Cette conversation me donne envie de voyager en Europe…
La session suivante est consacrée aux évolutions des attentes des habitants en termes de développement durable et de transport. Alexandre Pasche, franco-grec PDG de Eco & Co, une agence conseil en communication sur l'environnement et les questions de société, dresse un tableau des attentes des européens en matière de développement durable et d'environnement. Nonos, Alter, Bobos, Nimby…, tous sont passés au crible de son étude. Selon les estimations, ils représentent en France 15% à 25% des habitants. Pour lui, "ils sont la future classe moyenne. Un mouvement de masse que les politiques sont obligés aujourd'hui de prendre en compte."
Brigitte Ollier, directrice de l'UITP, l'association européenne des transports, enchaîne sur les transports en communs, puis vient le tour du directeur du développement durable de la RATP. Autant d'interventions de qualité, émaillées d'expériences locales, de bonnes pratiques… Passionnant. Dommage que les élus français aient, une fois de plus, brillé par leur absence. Mis à part Marseille, Paris, Chatou et Lyon, nous étions bien seuls. Comme si nous avions tous, collectivement, à expier l'accident de parcours d'il y a un an.
Le lendemain, réunion au QG de Nicolas, rue d'Enghien. Je fais un détour par ma librairie parisienne préférée, L'écume des pages, boulevard Saint Germain. Les livres s'empilent et les amateurs de mots se pressent. Un pavé de plus dans la marre des opposants à l'ouverture des commerces le dimanche. J'achète une édition en deux volumes de "Voyages en orient" de Gérard de Nerval, éditée par l'Imprimerie Nationale. Très beau livre, papier de qualité, une enluminure orne la jaquette. Un pur plaisir. Un (merveilleux) chocolat chaud du Café de Flore plus tard, j'arrive au QG de campagne. Près de 70 personnes se pressent dans la salle de réunion. Point sur les actions du Club des Supporters. Il ne reste que quelques semaines. Et les vacances approchent. Yves Jégo, le patron des supporters, est clair. "Il ne s'agit plus de se torturer l'esprit mais de foncer. Rien n'est gagné. Chaque jour, vous devez convaincre trois personnes…" J'ai déjà entendu ça quelque part !
C'est effectivement dommage que les français soient absents de ce type de rendez-vous. D'autant que cela se passait… en France !
Mais il n'y a qu'à voir son atitude en Allemagne ou « sous la pression de la France, les racines chrétiennes de l'Europe n'ont pas été mentionnées dans le traité », dixit LCI. Décidémment, Chirac, depuis son pathétique appel de Cochin, continue de ne rien comprendre à l'Europe.
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J'espère que vous avez regardé ce soir le film de Klapisch sur France 2 : l'auberge espagnole. Ca donne une fantastique envie d'Europe !
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J'ai regardé ce très bon film. Marrant de voir Cécile de France et Romain Duris à leurs débuts… La conclusion du film tient d'ailleurs en une phrase (de mémoire !) : « ma vie, c'est le bordel. Tout comme l'Europe. Mais je l'aime ! »
L'Europe reste malheureusement un combat et un espoir. Je me souviens qu'il avait fallu batailler il y a 20 ans pour hisser le drapeau européen sur les tours de la piscine du Rhône. Le maire de l'époque, pourtant UDF, avait refusé. J'avais, à l'aude, escaladé les grilles de la piscine, grimpé en haut d'une des tours, descendu le drapeau français et hissé les 12 étoiles sous l'objectif d'un photographe de Lyon Figaro.
Les couleurs de l'Europe flottaient sur Lyon ! La même semaine, la ville refusait également de placer les couleurs européennes sur la façade de l'hôtel de ville, aux côtés des drapeaux français et de l'emblème de Lyon. Heureusement, aujourd'hui, les trois cohabitent et personne n'oserait penser l'inverse. Comme pour tout, il faut du temps pour changer les mentalités et les habitudes.
Le combat continue !
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Oui pourquoi une telle absence des élus français ? Le sujet Union Européenne ne doit pas être suffisamment porteur électoralement…Cela signifie t-il que tout débat en France doit être calculé sur une courbe de rentabilité et que nos élus ne possèdent plus d’idéal… Serions-nous dans un système ou seul est important pour nos élus le clientélisme et leur potentiel électoral ? Mais alors être élu ne signifie plus croire en la France, travailler à sa grandeur… Quelle désillusion… Je ne crois pas que l’avenir d’un pays se prépare par l’addition d’ambitions personnelles qui donneraientt une ambition globale… La main invisible Ÿ de Smith est sans doute valable en économie, la recherche de l’intérêt individuel peut sans doute mener à un enrichissement global mais la recherche d’un intérêt personnel électoral ne mènera jamais à une progression de la France. Retrouvons le goût du gratuit pour la France ! Chers élus battez-vous pour la France ne la laissez pas se ramollir… Tous les pays de l’Union européenne ont quelque chose à nous apporter !!! Tous, de nos fidèles alliés à ces pays comme la Slovénie qui ont su se battre dans leur Histoire par admiration pour notre pays… Nous les décevons tellement !
Le niveau local doit être le premier relais de l’idée Européenne, ancrez-vous dans vos racines pour mieux vous ouvrir vers cette ambition qu’elle nous offre! Mais je vous en prie prenez conscience de votre rôle ! Renseignez-vous, informez-vous, découvrez, rencontrez, partagez… cela stimulera autant votre intellect que l’ensemble de vos équipes ! Ne laissez pas une occasion passer de dépasser les informations basiques que peut nous offrir la presse, ne laissez pas une occasion passer de faire grandir chez vous les ambitions de paix des pères de l’Europe !
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La principale constatation que nous pouvons faire pour le Cinquantenaire de la signature du Traité de Rome c’est qu’actuellement l’Europe est en panne…
Il est même possible d’ajouter que le projet européen est le grand absent de la présidentielle.
Mais, il n’est pas impossible que Nicolas Sarkozy lance prochainement un très important projet européen, dénommé Euroclippers, et développé sur le Blog L’UMP et la formation humaine des jeunes Ÿ :
http://euroclippers.typepad.fr/
Il est proposé, sur ce site, de développer un véritable plan Marshall Ÿ pour la formation humaine des jeunes Européens, étalé sur dix ans, et qui représenterait un investissement annuel, pour la France, de près de 500 millions d’euros.
Ce projet consiste à faire construire, pour notre pays, environ trente grands voiliers par an, d’une taille comprise entre 20 mètres et 80 mètres, exploités par la Marine nationale, et ceci dans un but de formation des jeunes, par la navigation en équipage, le long des côtes européennes, en transatlantiques, en circumnavigations…
Les voiliers-écoles retenus sont britanniques, hollandais et allemands.
Si le projet Euroclippers est retenu par Nicolas Sarkozy, l’Europe sera l’un des principaux thèmes de discussion des candidats pour la présidentielle.
Jean-Charles DUBOC
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cest de la merde la politique!!!!
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Bonjour Eric,
Je découvre par hasard votre blog où je suis ravi d'être cité. Il montre pour une fois une personnalité politique (vous) sous un jour complexe, maniant l'humour, la critique voir l'autocritique et le second degré. Bref la politique à visage humain, ce qui est rafraichissant et enrichissant.
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