Face à elle, trois personnes, âgées de 18 à 40 ans. Des malades en attente d'une greffe de rein. Tout simplement pour vivre. 90 minutes après le générique, elle devra choisir à qui elle donnera l'un de ses deux reins après sa mort prochaine.
Imaginez l'émission. Les suppliques, la compétition. D'un côté, Lisa va mourir. Elle peut sauver une vie une fois l'avoir perdue. De l'autre, trois jeunes attendent une autre chance, une autre vie. 90 minutes plus tard, il n'en restera qu'un !
Par chance, Lisa pourra, comme dans les grandes émissions de prime time, faire appel à un ami grâce aux SMS !
L'horreur à l'état pur…
En écoutant les autres titres du journal, mille et une idées se pressaient dans ma tête. Et si cette émission arrivait en France ? Que ferions nous ? Boycott, protestations, indignations ou, tels des avides de détresse, jouant à se faire peur, nous regarderions les candidats. A la recherche d'une larme, de la détresse et du désespoir. Ou quand la télé franchit le bord de la poubelle pour tomber dans la décharge.
Le clin d'œil de l'histoire, c'est qu'Endémol est aussi le producteur d'une autre émission de téléréalité : la Star'Ac dont l'un des gagnant, Grégory Lemarchal vient de mourir. Faute d'une greffe des poumons. Il y a quelques jours, une jeune greffée racontait à la radio son expérience. Elle passait ses journées dans les écoles à apprendre aux enfants la vie et la mort. Et l'importance du don… de soi. Espérant qu'ils en parleront le soir à leurs parents, pendant la pub ! Conclusion du journaliste : les inscriptions de donneurs d'organes ont explosé. Depuis le décès du jeune chanteur, 33 000 demandes ont été enregistrées. "A titre de comparaison, pour toute l'année 2006, nous avions seulement 54 130 demandes", a expliqué Marie-Claire Paulet, présidente de France Adot, l'Association pour le don d'organes et de tissus humains. Comme quoi, une mort peut donner la vie sans pour autant tomber dans une poubelle !
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Aux Pays-Bas, la transplantation d'organes est soumise à des règles strictes. Les donneurs ne peuvent pas choisir à qui iront leurs organes après leur mort.
Mais dans le cas des transplantations de reins, qui peuvent avoir du vivant du donneur, celui-ci peut choisir le bénéficiaire s'il est établi qu'il y a un lien entre les deux.
(Source: AFP)
Alors vraie émission ou simple machine à faire du fric ?
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Comme nous vous l'indiquions dès hier soir sur ce blog, l'émission de télé réalité controversée aux Pays-Bas mettant en jeu un don d'organe est un canular, car la donneuse est une actrice, a annoncé en direct le présentateur.
« Lisa », une femme soi-disant atteinte d'une tumeur au cerveau, est une actrice, a révélé en direct le présentateur Patrick Lodiers au moment où celle-ci s'apprêtait, en larmes, à désigner le malade à qui elle allait donner son rein.
Mais les trois candidats « receveurs » participant au « Grand spectacle du donneur » sont, eux, d'authentiques malades en attente d'un rein, qui ont accepté de jouer le jeu, a précisé l'animateur à l'issue d'une émission mise en scène comme n'importe quelle autre show de télé-réalité, avec reportages sur les candidats, applaudissements et rires.
« Nous n'allons pas donner un rein », a-t-il ajouté. « Nous avons voulu attirer l'attention sur la vie et les problèmes » des personnes en attente d'une greffe.
Les trois candidats font partie du canular, mais « ce qu'ils ont raconté (au cours de l'émission) est la dure réalité » de la vie quotidienne d'un malade en attente de greffe, a-t-il souligné.
Une centaine de journalistes et des équipes de télévision du monde entier avaient fait le déplacement pour assister à la diffusion en direct du « Grand spectacle du donneur » sur l'antenne de la télévision publique destinée aux jeunes BNN, dans un studio d'Aalsmeer en grande banlieue nord d'Amsterdam.
Elle avait suscité des controverses bien au-delà des Pays-Bas, où le ministre de la Santé Ab Klink l'avait qualifiée de « déplacée et non éthique à cause de l'aspect de concours ».
A l'issue de l'émission, le ministre néerlandais de la Culture Ronald Plasterk a félicité BNN pour son « coup fantastique » alors qu'il avait été très critique cette semaine. « C'est une façon intelligente » de porter la question sur la place publique, a fait savoir son porte-parole à l'agence de presse ANP.
Comme lors d'émissions de télé-réalité, « Lisa », qui jouait le rôle d'une jeune fleuriste de 37 ans, devait procéder par élimination pour choisir celui ou celle qui finalement pourrait recevoir son rein.
L'actrice était en cela conseillée par les téléspectateurs qui pouvaient envoyer des messages par SMS. Les trois candidats se présentaient en répondant à des questions telles que: « Pour quel parti votes-tu ? Fais-tu parfois des choses qui ne sont pas bonnes pour ta santé ? Accepterais-tu le rein d'un tueur en série ? »
Des reportages les suivant au travail et les montrant allongé sur un lit pendant la dialyse presque quotidienne devaient permettre à « Lisa » de mieux connaître les candidats, qui ont raconté avoir subi déjà plusieurs transplantations.
La diffusion de l'émission coïncidait avec le cinquième anniversaire du décès du fondateur de BNN, Bart de Graaff, mort après avoir attendu en vain un donneur pendant sept ans.
« Cela fait un an que nous travaillons à ce +coup+, mais nous n'avions pas escompté que cela serait un tel succès », a avoué Laurens Drillich, le directeur de BNN.
Selon l'Association des malades rénaux aux Pays-Bas, 1.088 malades du rein sont actuellement en attente d'une greffe et l'attente est en moyenne de 4 ans.
BNN n'en est pas à son premier scandale télévisuel, après avoir diffusé une série de magazines d'éducation sexuelle sans tabous, et des émissions consacrées au sexe et aux drogues.
L'année dernière, BNN avait encore défrayé la chronique avec une série de reportages et rencontres avec des jeunes patients en phase terminale, intitulés « Il faudra me passer sur le corps ».
Source : Europe 1
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