Histoires de modem

Le Modem n'a pas, à Lyon, gagné son pari. Privé de jus dans la ville qui se rêve en capitale du numérique. Une mésaventure qui arrive aussi aux journalistes du Progrès.

 
Anne-Marie Comparini n'aura pas réussi son pari. Celui de (re)faire de Lyon la capitale de l'UDF et du centrisme. Il faut dire que la place est déjà bien prise par Gérard Colllomb qui joue, depuis 5 ans, à plus centriste que moi tu meurs à Lyon et à socialo-socialo et demie à Paris. Un peu schizophrénique, mais deux heures de TGV suffisent parfois à vous remettre les idées en place.
Exit donc Comparini qui pourra désormais se consacrer à temps plein à son mandat de conseillère régionale. Exit aussi Azouz Bégag qui, au détour d'une circonscription, aura dérappé dans sa propre baignoire médiatique. Exit encore le SDF Fleuret, toujours en quête d'un combat perdu. Exit enfin, avec un score honorable, Anne-Sophie Condemine.
Que vont-ils faire dimanche prochain ? Suite de l'histoire très vite. Thierry Cornillet, dans la Drôme, appelle dès ce soir à voter pour la majorité présidentielle. Mais le vent du Sud qui souffle depuis ce beau département de Rhône-Alpes apportera-t-il raison ou folie à Lyon ? No lo se. Pendant ce temps, le candidat de la gauche face à Michel Havard appelle les électeurs de Comparini à voter pour lui. Il supplie et rappelle qu'elle dû son poste de présidente de la Région à la gauche. Ou comment réclamer le solde des intérêts avec quelques années de retard. L'UMP a, pour l'instant, eu la délicatesse de ne pas lui sussurer à l'oreille qu'elle devait son mandat de député à leur soutien dès le premier tour. On frôle le surrendettement au Modem !
Ce que je sais aussi, c'est que pour Marielle de Sarnez, l'égérie du Béarnais, les résultats du premier tour des élections législatives ne sont "pas une bonne chose pour la démocratie". En voilà une qui préfèrerait sûrement le retour au suffrage censitaire. Ou comment museler les veaux chers à de Gaulle !

Bien entendu, je me réjouis de la victoire de Philippe Cochet (56% au premier tour) et des excellents scores de Dominique Perben, Michel Havard, Emmanuel Hamelin et Henri Chabert. Un coup de collier et la victoire est possible. Autre score qui m'a fait plaisir, celui d'Arnaud Danjean face à Montebour(de) et de mon ami Yves Jégo qui loupe le premier tour à 157 voix !

Et les journalistes du Progrès dans tout cela… Eux aussi ont le modem de travers. A l'heure de l'internet, du Wi-fi, du haut débit, le quotidien de référence (dans le Rhône) a dépêché ses correspondants dans les mairies pour relever à la main les résultats bureau de vote par bureau de vote.

22h00, cabinet du maire, mairie du 6è. Sophie M., journaliste, assistée de Robert C., correspondant, sont à la tâche. L'imprimante de Nicole Chevassus éjecte les résultats à la vitesse de la saisie, un étage en dessous.
Puis Cyrille donne les feuilles à Sophie qui dicte à Robert les chiffres qu'il aligne avec application, à l'aide d'un stylo logoté "Boucherie Sarthoise". Allusion subliminale à Fillon ? Je n'ai pas réussi à dégoter l'info… J'ai vécu en direct un problème sur la case "nombre d'inscrits". Les 0,8 cm ne suffisent pas pour mettre les quatre chiffres. A moins d'écrire avec des pattes de mouche ! Un rapide coup d'œil suffit à repérer que celui qui a conçu cette feuille de compilation en est à sa première élection. Les colonnes font la largeur des noms des candidats, négligeant les probables résultats. Celle de Martine Condemine cote 2,5 cm, celle de Perben 1,5, celle de la candidate socialiste 2. A l'inverse des scores finaux. Heureusement que je n'étais pas candidat, j'aurais rempli 30% de la feuille !
"Remarquez, ils se sont améliorés, me confie Robert C. avec humour. Pour les Présidentielles, une colonne sur deux était en tramé… Résultat, rien ne passait par fax !" Parce que j'ai oublié la meilleure, ces résultats informatiques, une fois imprimés, portés, dictés, notés à la main (et en patte de mouche), éventuellement corrigés au Typex, sont ensuite faxés au journal pour y être saisis, puis intégrés dans la maquette avant d'être imprimés. Simple. On n'arrête pas le Progrès. Remarquez, ils ont de la chance ces journalistes, ils auraient pu hériter d'un bélino (les plus anciens se souviendront de l'ancêtre du fax) à défaut d'un modem de compétition !

Les Commentaires ( 5 )

  1. de Maxime
    posté le 11 juin 2007

    Ils devraient demander à Collomb une subvention dans le cadre du Programme Lyonnais pour la Société de l'Information !

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  2. de Pingouin du net
    posté le 11 juin 2007

    il n'y a pas que le Progrès qui soit à la ramasse… La transmission entre la mairie du 6, la mairie centrale et la préfecture a dû se faire en signaux de fumée vue l'heure tardive à laquelle les résultats ont été rendus publics. le Rhône s'est encore illustré en étant le dernier département à rendre ses résultats en France

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  3. de concombre masqué
    posté le 11 juin 2007

    comme tu n'étais pas à la préfecture mon cher Erick tu n'as pas vu un morceau d'anthologie politique: Azouz Begag, après avoir appelé à faire battre Jean-Michel Dubernard dans la circonscription où il était candidat, proposer un coup de main cette semaine à Jean-François Debiol pour le faire élire contre Jean-Jack Queyranne…

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  4. de Erick Roux de Bézieux
    posté le 11 juin 2007

    Gérard Angel, ce matin sur Scoop, l'a surnommé « Un bouffon dans la baignoire », clin d'¶il à son dernier ouvrage. No comment !

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  5. de Jean - A lire jusqu'au bout,
    posté le 11 juin 2007

    Borrel, une affaire d'Etat

    LE MONDE | 09.06.07 | 13h26

    a présence militaire française à Djibouti est stratégiquement cruciale. La raison d'Etat peut-elle pour autant s'accommoder du meurtre d'un juge à l'étranger ? Révélations sur de multiples pressions politiques.

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