Il faut dire qu'il est parfois des moments où l'on se sent petit face à certains hommes. Le docteur Mérieux était de cette "race des seigneurs" comme aimait à le dire mon grand-père. De ceux qui forcent le respect. Et Christophe, à 40 ans à peine, avait déjà une vie si dense que la nôtre paraît petite et étriquée.
Chantal, sa mère, me confiait ce soir à la Cité Internationale qu'elle découvrait encore aujourd'hui, un an après la disparition de son fils, l'importance de ses engagements aux côtés de personnes si différentes. Comme ce fils d'agriculteurs qui lui disait récemment "devoir sa carrière et sa vocation à Christophe". Moment de grâce pour une mère de constater que son fils vit encore dans le regard et la mémoire des autres pour le bien qu'il a dispensé.
"Christophe s'est réalisé avec la création du Biopole qui lui a permis d'exposer sa vision de la biologie et confirmer Lyon dans son ouverture internationale." En quelques mois, avec l'aide du gouvernement et du Grand Lyon, Christophe a su mobiliser les industriels pour faire de ce pôle de compétitivité un axe fort du rayonnement de Lyon.
Si je porte un regard mitigé, voire critique, sur l'action de l'actuelle municipalité et son implication dans le développement économique des quartiers (lire mon billet "Gégé, roi du bonneteau…"), j'ai soutenu dès le départ la stratégie de développement économique de l'agglomération conduite par les équipes du Grand Lyon, de la CCI et de la Chambre de Métiers. Et les résultats de cette politique sont là. Lyon est une ville qui attire et qui rayonne. Etre dans l'opposition ne veut pas dire critiquer pour critiquer. L'honnêteté réclame que l'on dise aussi lorsque les dossiers avancent dans le bon sens.
Un autre cheval de feu ce soir, Youri Buenaventura. Ce chanteur Colombien est l'apôtre de la Salsa. 8 musiciens sur scène, deux choristes aux voix puissantes, et l'Amphitéâtre de la Cité Internationale debout à danser. Une ambiance de feu pour la clôture hors les murs du Festival de Pérouges. Et des souvenirs qui me reviennent. C'était il y a une dizaine d'années, Guy Darmet avait fait venir une école de samba de Rio à l'Auditorium. Tout le monde dansait, oubliant le qu'en-dira-t-on l'espace d'une musique. Oubliée Lyon Mirelingue, Lyon la coincée, Lyon la bourgeoise ! Place au Lyon qui bouge, qui fait la fête, qui bouillonne. Ma ville, notre ville, change. Ce n'est pas grâce ou à cause de Collomb. Elle suit simplement le rythme des grandes villes du monde. Elle est rebelle et réclame qu'on l'aime. Dominique de Villepin voulait prendre la France. On a vu le résultat. Il ne s'agit pas de prendre mais d'aimer. Lyon ne se prend pas, elle se donne. A celui qui saura lui faire danser la Salsa !
Les grandes familles ont souvent une histoire tragique. Cette histoire renforce le mythe. C'est le cas pour la famille Mérieux à qui la ville et le monde doivent tant.
Un point d'étonnement, le maire de Lyon a profité de cet événement pour remettre à Alain Mérieux la médaille d'honneur de la ville de Lyon. Il est invraissemblabe qu'un tel geste n'ait pas eu lieu plus tôt.
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