New-York, New-York !

Eh non, ce soir au Grand Lyon, je ne me sentais pas l'âme de Liza Minelli ! Il s'agissait, une fois de plus, de poser des question sur la bien mystérieuse Association des Lyonnais de New-York. Jugez plutôt…

Voici mon intervention in-extenso…
 
Monsieur le Président,

Les journalistes nomment cela un marronnier. En politique, un sujet récurrent, appelant des interventions récurrentes. Jusqu'à ce que l'histoire tranche.

En mai 2004, vous nous demandiez de voter l'adhésion de notre collectivité à l'association des Lyonnais de New-York. Adhésion que nous avions votée. Nous connaissons tous ici la logique des réseaux et l'importance qu'il y a, pour notre agglomération, de développer son image de marque à l'international, et notamment dans un certain nombre de régions ou de villes cibles du monde.

J'avais alors posé quelques questions simples…
Pourquoi la cible de New-York, alors que nos flux d'échanges nous portent surtout vers Atlanta ou Philadelphie, notamment pour les biotechnologies ? Quelles études de marché ont guidé ce choix ? Quels budgets prévisionnels à 3 ans, car, vous le savez, nous sommes très attachés à la signature de conventions d'objectifs avec le monde associatif ? Quel planning de montée en puissance dans cette mégalopole de plus de 20 millions d'habitants ? Et, concernant les Lyonnais de Paris, structure mère des Lyonnais de New-York, quel bilan concret en termes de lobbying ? Et quid du niveau européen ?…
En 2005, je réitérais ces questions. Et j'en ajoutais d'autres portant sur le bilan des activités, la progression de notre lisibilité. Encore sans réponse.
L'année dernière, je réitérais mes questions. Et nous demandions de concert, avec mon collègue Etienne Tête, une évaluation. Provoquant alors votre courroux !

Je dois vous donner crédit, à ce stade de mon intervention, de quelques tentatives de réponses communiquées par Madame Gelas en commission. Et d'une initiative concernant l'évaluation. Vous avez envoyé début 2007 un courrier et un questionnaire aux 300 membres. Avec un taux de retour de 30%, score tout à fait classique dans ce type d'enquête. Pour mémoire, 30% de retours représente 90 adhérents. Forte de ces réponses, l'association pourra dès lors adapter ses activités à la demande de ses adhérents, et notamment les réunions "exchange cards' plébiscitées par les adhérents.

Malheureusement, Monsieur le Président, lorsque nous parlons d'évaluation, il ne s'agit pas d'un questionnaire, au demeurant fort sommaire. Il s'agit de savoir si oui ou non cette association apporte un plus réel, si elle indispensable ou alors superflue à notre rayonnement sur le sol américain et dans la région de New-York. En clair, si les 55 000 euros sont un investissement sur lequel nous pouvons capitaliser ou une dépense. Et là, pas de réponse.
Je note d'ailleurs que Les Lyonnais de New-York nous a été présentée en commission comme la plus importante association française de la ville ce qui est faux puisque le Comité des Associations Françaises, l'Alliance Française ou, plus proche de nous, les Compagnons du Beaujolais fédèrent de façon plus large.
D'ailleurs, en 2005, Les Lyonnais de New-York comptaient 240 adhérents. En 2007 "environ 300" nous dit le rapport. Soit 60 adhérents de plus en deux ans à mettre en regard de 110 000 euros de subventions sur la même période.

Voyons maintenant la ventilation des 80 000 euros de budget de l'association. Les dépenses sont scindées en deux colonnes : les dépenses directes pour 55 000 euros et les dépenses valorisées pour 25 000 euros.
Concentrons-nous sur les dépenses directes, nous reviendrons plus tard sur les dépenses valorisées, correspondant à une mise à disposition de produits, de services ou de temps.
Sur ces 55 000 euros, 36 000 sont consacrés aux frais de structure. Reste 19 000 euros pour les actions. Auxquels j'enlève 7 500 euros pour la création d'un site internet. Reste 11 500 euros pour les opérations de relations publiques, ce qui est faible. Vous constaterez d'ailleurs avec moi que l'on est passé d'une volonté de lobbying dans les années précédentes, et je vous avais fait remarquer à l'époque qu'il était illusoire de penser qu'avec un budget si modeste, on pouvait rivaliser avec les lobbyistes américains aux honoraires compris entre 3 500 et 5 000 euros la journée. Exit donc le lobby et place aux relations publiques, plus proches des activités réelles de l'association.
Il est curieux, et Etienne Tête vient de s'en faire l'écho, de constater que les dépenses directes (55 000 euros) correspondent à 100% de la la subvention du Grand Lyon !
Concernant les dépenses valorisées, correspondant à des prestations en nature comme le temps passé, je suis pour le moins étonné qu'elles soient ainsi comptabilisées alors qu'elles sont censées être financées dans la colonne "dépenses directes", ligne "frais de structure".
Je note que, par rapport aux années précédentes, il n'est fait nulle mention dans les recettes de cotisations ce qui est pour le moins surprenant.

Je renouvelle enfin une autre de mes interrogations sur la faiblesse du budget de l'association par rapport à nos ambitions sur un bassin de 20 millions d'habitants. Nous sommes, à mon sens, loin d'être au niveau de cette ambition ! Autre question, vous qui en êtes le Président d'Honneur, leur avez-vous fixé un objectif de collecte de fonds privés, un classique aux USA, pour abonder aux 55 000 euros annuels versés par le Grand Lyon ?

Ne croyez pas, Monsieur le Président, que par ces questions et ces quelques éléments de réflexion, je dénigre les activités fort honorables de l'association et de ses membres. Je souhaite simplement que l'on réponde très factuellement à nos interrogations. L'année dernière, vous aviez préféré l'invective, la moquerie et l'insulte.
Je gage que cette année, vous aurez à cœur de me démontrer que Les Lyonnais de New-York favorisent, comme le dit le rapport, "une forte lisibilité de l'agglomération lyonnaise aux Etats-Unis et permettent de la promouvoir en tant que métropole internationale."

En tout état de cause, et conformément à nos votes depuis deux ans, nous nous prononcerons contre ce rapport.

Les Commentaires ( 5 )

  1. de Tonton
    posté le 13 juin 2007

    Bonjour,
    Je découvre votre blog.
    Je souhaiterais savoir quel jugement vous portez sur l'alliance qu'avait conclut à une certaine époque M. Millon avec le FN?
    Cordialement,
    http://mitterrand.2007.over-blog.com/

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  2. de Erick Roux de Bézieux
    posté le 13 juin 2007

    Bonjour cher auteur anonyme,
    dire que toute la presse cherche à savoir qui se cache derrière le clavier de votre ordinateur.

    Pour répondre à votre question, je pense qu'il n'y a pas eu d'accord. D'abord parce qu'un accord débouche obligatoirement sur des contreparties. Or je n'en ai vu aucunes. Ensuite parce qu'accepter des voix sans rien renier et changer de son programme ne me semble pas fauter.
    Les élus du FN, tout comme ceux du PC, de la LCR, du Modem, des Verts, du PS, de l'UMP… sont pour moi d'abord des élus des français et de la République.
    Leurs voix pèsent autant, même si je partage peu d'idées de la majorité d'entre eux.
    Si vous aviez eu l'idée de déclarer illégal le FN au lieu de l'instrumentaliser, nous n'aurions peut être pas connu ces troubles périodes.
    Bon repos, Monsieur le Président.

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  3. de martin
    posté le 14 juin 2007

    La gauche »dite républicaine » en général n'a jamais eu de scrupules à comptabiliser les voix d'extrème gauche avec les siennes.Comme le dit Erick,en partagez vous pour autant toutes les idées???.alors les leçons de cette sorte sont malvenues et plutôt hypocrites.

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  4. de Xavier MARTI
    posté le 15 juin 2007

    Et quelle fut la réponse de Gégé I ier a propose de ton intervention ?

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  5. de Erick Roux de Bézieux
    posté le 15 juin 2007

    Salut Xavier,
    C'est Daclin qui a réépondu en apportant d'ailleurs (pour une fois) des pistes de réponse. Malheureusement encore insatisfaisantes, notamment sur l'évaluation.
    Quant à Collomb, il a pris la parole à la fin pour, une fois de plus, se moquer et dire que j'étais contre ses voyages. Je lui ai alors rétorqué, sans micro car il l'avait coupé, que je n'étais pas contre ses déplacements à l'étranger mais opposé à sa méthode de gouvernance qui consiste à se déplacer sans faire de compte-rendus de voyages ce qui est anormal dès lors où il représente la collectivité.

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