Veni, vidi et… nunc vici ! Je reviens de la biennale d’art contemporain. Pas simple.
Je dois vous avouer qu’au second étage de la Sucrière, j’ai calé. Faute de tout comprendre, faute de pouvoir assimiler ce que je voyais, faute d’arriver tout simplement à me faire une idée. Si j’ai vu des œuvres très sympas comme les totems de sacs de golf et de sport du Canadien Brian Jungen, je dois vous avouer que la balade ne m’a pas procuré les émotions rencontrées parfois lors des autres éditions… Le prix Only Lyon de la Biennale, par exemple, Clamor de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla, est une sorte de blaukhauss avec des trompettes et autres trombones sortant des meurtrières. Pour un peu, on penserait que la fanfare piston de l’Insa a quitté la rue de la République pour se perdre dans ce bunker. Ou beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Bref, je suis déçu. D’autant que les explications manquent. Les fiches présentent la bio des artistes mais aucune mention, explication ou décryptage de l’œuvre. Comme si seule l’émotion (ou la non-émotion) devait primer.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire à de nombreuses reprises à Thierry Raspail, le directeur du Musée d’Art Contemporain : si l’art contemporain fait d’abord appel aux impressions, aux émotions, à la (simple) immersion dans un monde, le visiteur a besoin parfois (souvent en l’occurrence) d’être pris par la main. Dommage. J’irai au Mac poursuivre ma visite la semaine prochaine…
A deux pas de la Sucrière (allez, 50 au maximum), une tente abrite Docks Art fair 07. Et là, c’est du bonheur. Précipitez-vous à cette première Foire d’art contemporain de Lyon. Olivier et Patricia Houg, aidés de l’incontournable Georges Verney-Carron, réunissent 40 galeries, dont 22 étrangères. Elles présentent chacune un artiste « émergent ». Et là, de vrais coups de cœur.
La Contempo Galerie, basée à Rotterdam, expose
Jan Ros . Un jeune artiste hollandais de 37 ans qui présente des tableaux d’un monde en mouvement à base d’huile et de résine epoxy sur bois. Le directeur de la galerie, doté d’un féroce sens de l’humour, me faisait remarquer que son pays regorgeait d’immeubles moches qui, grâce à Jan Ros « devenaient follement romantiques. »
Un peu plus loin, au détour d’un couloir séparant les stands, je tombe sur des photos de Melya Lin, artiste chinois qui partage son temps entre son pays et la Hollande (Art Space Wilzenhausen Gallery, Amsterdam). Elles représentent le ciel vu entre deux immeubles chinois. Ruelles étroites, contours déchiquetés, trouées de bleu appelant l’œil au bout de la pénombre. Superbe !
Olivier et Patricia Houg (Lyon) présentent Ivan Fayard (37 ans). J’ai craqué pour une toile, « Gigi ». Facile à voir, elle est à gauche en entrant sur le stand. Je n’ai pas osé demander le prix. Dommage ! Précipitez-vous aux Docks Art fair 07. C’est à la Sucrière jusqu’au 23 septembre. Une bonne idée de balade pour ce week-end. Et si le cœur vous en dit, passez à la Biennale. Histoire de…
Libé de ce matin est clair :
« La proclamation du tous ensembleŸ débouche à l’arrivée sur une exaltation du chacun pour soi, dont on sait que, tel un gaz asphyxiant, il est dans l’air politique du moment. Autrement dit, un nivellement par le milieu, qui par définition tire vers le bas et expose au risque du médiocre. Et de la confusion, aggravée par un laxisme des cartels. Dans une manifestation publique, on est en droit d’espérer plus de clarté, de lisibilité, de pédagogie. Là, c’est : Demerden Sie sich !Ÿ Ou presque. »
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J'ai visité la biennale et j'en suis ressortie déconcertée. Je n'ai pas compris et j'ai même été choquée parfois (il y a notamment une pièce où sur des feuilles noires sont inscrits des slogans, « Mort aux activistes », « Mort aux malades » « Mort aux musulmans », etc…). J'aimerai qu'on m'explique où est l'art là-dedans !
Peut être que l'oeuvre se créée au fil des passages des visiteurs qui bougent les feuilles!!! Je ne sais pas!
En revanche, décue, je n'ai pas osé me rendre au Docks Art fair 07 et je suis passé à côté de quelque chose. Aussi je suivrai vos conseils dès ce week-end.
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Effectivement le Docks Art Fair était » The place to be », moi qui était assez réfractaire à l'art contemporain, j'en suis sorti complétement séduit (et en plus sans avoir quelqu'un à coté de moi pour m'expliquer en long en large et en travers le pourquoi du comment de l'oeuvre). Définitivement le meilleur endroit pour découvrir les artistes talentueux du moment et donner le goût de l'art contemporain.
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Merci Erick pour l'idée de ballade.
Pour toi qui connais si bien Lyon, petite rectification : La Fanfare Piston est celle de Centrale, pas de l'INSA
Certaines fois, d'ailleurs, leurs prestations frisent l'art contemporain vivant….
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J’aimerai savoir ce qu’un LIBERAL pense aujourd’hui de la politique interventionniste du Président.
Au cours de chacun de ses déplacements, chez les agriculteurs, chez les pêcheurs dans les entreprises j’entends : Ÿet l’Etat interviendra ! Ÿ
Nous allons plus loin aujourd’hui, puisque pénaliser les médecins qui s’installent dans des villes plustôt qu’en site rural, où l’on manque de médecins, cela s’appelle de la planification Ÿ
Personnellement je considére ces positions comme plustôt positives, puisque l’homme étant ce qu’il est, je suis convaincue de la nécessité de l’intervention publique, c’est vrai que je ne suis pas liberale !.
Par contre je suis beaucoup plus inquiète sur le legitimisme Ÿ du Président, car imposer un dauphin à Neuilly va à l’encontre de la démocratie, qui même si ce n’est pas le meilleur système nous savons tous que c’est le moins mauvais.
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Bonjour Nicole,
Sarko est, dans la famille des libéraux, un « ordo-libéral ». Pas aux antipodes des libéraux pur sucre, pour qui le marché doit tout réguler, mais presque.
Libéral oui, mais avec, dans un certain nombre de domaines, une intervention de l'Etat pour éviter, par exemple, de trop grandes inégalités, ou palier des dérives de l'économie qui pénaliseraient notre pays.
Il ne s'agit donc pas, à mon sens, de planification au sens traditionnel du terme mais plutôt d'une régulation douce, les interventions de l'Etat n'étant pas un élément permanent.
Pour mémoire, les ordolibéraux sont plus stricts sur la nécessité de respecter les règles d'une concurrence loyale fondée sur l'interdiction des cartels. Ils considèrent également qu'il conveint « de compléter l'instauration de cette économie concurrentielle en mettant en ¶uvre une politique sociale et même sociétale très active, non seulement pour corriger ses conséquences humaines éventuellement défavorables, mais aussi pour créer des conditions sociales favorables à son bon fonctionnement et au développement d'une société libre et juste » (in François Bilger, « La Pensée néolibérale française et l’ordo-libéralisme allemand ».
Quant à Neuilly, si cela peut vous rassurer, les électeurs auront, in fine, la parole. Il suffira de voir
1 – la participation
2 – le nombre de voix
pour savoir si David Martinon a réussi son parachutage.
Rendez-vous donc en mars…
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