Flashback. C’était il y a moins de trois mois. Au 22 rue de l’Elysée, dans les locaux de la cellule diplomatique. Christian Philip, représentant personnel du Président de la République pour la Francophonie, réunissait un groupe de 6 « experts ». Objectif : réfléchir sur la stratégie et le programme francophone de notre pays pour les cinq prochaines années. Boiseries, vue sur le parc des Rothschild, huissiers. Impressionné par cette première réunion, je décide de ne piper mot jusqu’à ce que Christian annonce que je serai le rapporteur du groupe. A moi de rédiger le projet. Et d’y mettre ma patte !
Je dois vous avouer que ces dernières semaines, consacrées à la rédaction et à la mise au point finale du rapport avec Christian, ont été un pur bonheur. J’ai pris un malin plaisir à jouer au « sale gosse » parfois, j’ai appris à faire des compromis, j’ai surtout passé des heures formidables à refaire le monde aux côtés de Michel, Christian, Frédéric, Albert, Albert-Claude et Sandrine.
Le rapport sera demain à la reprographie avant d’être présenté au Président et aux ministres concernés. Il comporte 44 propositions. Certaines véritablement innovantes, d’autres révolutionnaires, d’autres encore à forte visibilité médiatique.
C’est la fin d’un travail d’équipe. J’espère simplement qu’il marquera le début d’une nouvelle ère pour la Francophonie. Passant d’une stratégie de rayonnement à une stratégie d’influence. La fin de quelque chose, le début d’une autre.
Lyon. 14h00. Cité internationale. J’assiste au conseil d’administration de la Société d’Economie Mixte (SEM) de la Cité Internationale. Au programme, un dossier marquant : la dissolution de la société prévue pour le 18 janvier 2008.
Flashback. Je me souviens encore de notre premier conseil d’administration, il y a 7 ans. Gérard Collomb venait d’être élu maire de Lyon. Première décision du conseil : faut-il faire la salle 3 000 ou pas ? J’avais alors plaidé pour la construction de ce qui allait devenir un équipement phare de l’agglomération et de notre politique de congrès. Gérard Collomb devait, lui, faire un choix budgétaire et stratégique. Le vote fut positif.
La Cité Internationale, aujourd’hui achevée, c’est 300 logements, des entreprises employant sur le site plus de 3 000 salariés, deux hôtels, des restaurants, un cinéma, un jardin, une crèche, des sièges sociaux d’entreprises prestigieuses, des congrès, des salons professionnels…
Mardi dernier, je présidais ce qui sera vraisemblablement la dernière visite de sécurité de ce mandat à la Cité Internationale. La Brasserie des Chefs, installée sur le parvis, face à l’Amphithéâtre. Ce nouvel établissement ouvrira vendredi. Il est dirigé par trois Toques Blanches Lyonnaises : Frédéric Bethod, fidèle compagnon de Paul Bocuse durant plus de 17 ans, Christophe Marguin et Mathieu Vianney, chef étoilé de l’avenue Foch… Je vous conseille d’aller émoustiller vos papilles dans ce qui va devenir l’une des plus belles adresses de l’arrondissement. Pour ma part, j’y serai vendredi à midi !
C’est donc une page de l’aménagement de l’arrondissement qui se ferme avec l’arrêt de l’activité de la SEM. Un projet démarré en 1984 avec les premières études ! La fin de quelque chose, et le début d’une autre. Un vrai morceau de ville. Un vrai morceau du 6è arrondissement.
Lyon. 19h00. J’arrive au Consulat de Pologne pour la célébration de la Fête Nationale de ce pays avec qui j’entretiens des relations très proches. Le Consul est un homme délicieux. Il a toujours répondu présent, avec son équipe, pour nous aider à animer l’arrondissement. Notamment pour le Mois de la Francophonie. Il m’accueille avec chaleur. Il sait que c’est la dernière fête nationale de son pays avant nos élections municipales. Le corps consulaire me presse de questions. Ou en sont les accords ? Je ne sais pas. En cours de négociation… La question suivante ne tarde pas. Rituelle. Travaillerons-nous encore ensemble sous le prochain mandat ? Je suis bien obligé de leur répondre que je ne suis, en l’espèce, pas maître de mon destin. Mais je les rassure aussi. Ce n’est pas fini… Même s’il y a une échéance en mars. Je ne vais pas jeter à la rivière 13 ans de travail à leurs côtés. Oui, je serai encore là. D’autant que je fourmille de projets. Notamment francophones. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir en détail dans les prochains jours. Tiens, lundi soir par exemple. Cette fois, je vous parlerai d’un début…
Vous êtes trop fort en teasing…
Répondre
Et vous en titre !
Répondre
Je lis régulièrement avec attention et plaisir vos papiers. Bravo.
Je réagis à celui concernant la fin de la SEM Cite Internationale dont je suis fier d'être président d'honneur après en avoir tenu les rennes pendant les 12 années décisives de 1989 à 2001.
Vous avez raison de dire que dès 1987 la SEM était créée, puis avant 1989 l'architecte Renzo Piano choisi, associé d'ailleurs à un autre architecte dans un partenariat qui ne fonctionnait pas. Et c'est tout. En 1989 il n'y avait pas l'ombre d'un début opérationnel du projet.
Si la Cité est aujourd'hui ce qu'elle est c'est le fruit d’une coopération étroite entre trois partenaires.
1 Un groupe : la Générale des Eaux de l’époque (Vivendi aujourd’hui) retenu en 1990 en plein boom immobilier à l'issue d'un concours acharné et qui malgré la conjoncture devenue défavorable a tenu ses engagements en 1993 pour construire la première partie du Palais des Congrès.
2 Une équipe d'architecte dirigé par Renzo Piano, admirable de génie architectural mais aussi d'attention et de souplesse pour faire évoluer dans le temps le projet sans en dénaturer les principes fondamentaux. Ce n'est pas si fréquent chez les stars de la profession. On ne peut dissocier de Renzo Piano Paul Vincent son fidèle délégué sur le projet Jean Philippe Ricard associé lyonnais et Michel Corrajoud le paysagiste à qui l’on doit tout le travail effectué sur l’environnement des berges et des brétillots notamment.
3 Mais il faut me semble-t-il rappeler haut et fort à quelle point la volonté politique a été déterminante. J'ai eu l'honneur de la porter avec l'équipe très restreinte de la Cité internationale et de son Conseil d'Administration. Plus d'une fois sans une volonté sans faille le projet aurait cédé à la facilité et capoté.
On est venu m’expliquer en 1992 que la Cité ne se ferait jamais telle que prévu parce que les sociétés voulaient occuper des bâtiments identifiés et que la seule manière de remplir la Cité était de faire un boulevard Stalingrad bis au bord du Rhône. Il fallu se battre deux ans avec UGC pour qu’ils acceptent de confier à Piano la réalisation des cinémas. Il était jugé trop onéreux et surtout trop dispendieux. On connaît le résultat qui fait aujourd’hui la fierté du groupe. Même combat deux ans plus tard pour le Hilton, enseigne arrachée de haute lutte mais qui voulait absolument imposer ses propres architectes et refusait que l’hôtel soit couper en deux par la rue intérieure ! Que dire du combat juridique qu’il a fallu conduire pour que Piano puisse au moins proposé un projet pour la sale 3000 alors que la réglementation le lui interdisait au nom de la règle de non ingérence. Bref un combat de tous les jours que je n’ai pu conduire qu’avec le soutien total d’abord de Michel Noir puis de Raymond Barre. Ces quelques précisions pour démontrer que contrairement aux idées reçues un morceau de ville de cette taille et de cette exigence n’est pas le fruit d’un hasard ou le résultat d’un geste architectural fut il génial.
Il est bon de le rappeler à ceux qui doutent des vertus de l’action politique. Il aurait été plus facile de céder aux sirènes de la grande distribution et construire un centre commercial de plus comme au Carré de Soie ou à OL LAND.
La poursuite des travaux a été décidée, comme vous le rappelez, par Gérard Collomb, le CA de la SEM et le conseil de Communauté en 2001 et je ne peux que me réjouir que le projet ait pu ainsi être conduit à son terme par la SEM sous la Présidence de Dominique Nachury.
Il faut rappeler pour être juste que l’avant projet de la salle 3000 a été signé en 2000 avant l’actuelle mandature. Ce qui n’a pas empêché d’ailleurs le Maire d’oublier de m’inviter à l’inauguration ! Et de s’attribuer tout le mérite de la Cité, lui qui s’y est opposé systématiquement pendant 6 ans puis s’est abstenu sur toutes les délibérations pendant les 6 années suivantes. Pour la petite histoire une précision supplémentaire : l’idée de l’amphithéâtre n’est pas de Renzo Piano. Cette idée a été introduite dans le cahier des charges du marché de définitions sur ma proposition, avec l’accord de Raymond Barre à la suite d’une visite que j’ai faite à Chicago avec Pascal Parent le directeur de l’époque de la Sem lorsque nous avons découvert l’ancien théâtre de cette ville.
Mais l’important est que le projet ait pris corps, et que Lyon grâce à lui se positionne désormais parmi les capitales d’accueil des grands congrès. Les chiffres ne mentent pas : 1,6 millions de congressistes l’an dernier contre 1,1 million l’année précédente ! C’est ainsi que se crée la richesse et les emplois.
Soulignons enfin, car le cas n’est pas si fréquent, que la SEM après avoir rempli sa mission disparaît en douceur. La notion de SEM de pilotage devrait être plus souvent utilisée dans l’aménagement du territoire.
Désolé pour la longueur de ce texte mais ce n’est pas tous les jours que s’achève la mise en ¶uvre d’un tel projet !
Répondre
c'est curieux la propension des élus à ressasser le passé. Je croyais que Henry Chabert était candidat à Villeurbanne. La plupart des gens ont oublié les péripéties de plus de 20 ans de la Cité internationale(il vaut mieux pour certains épisodes). D'ailleurs combien de Lyonnais d'aujourd'hui étaient là à l'époque? je serais davantage intéressé par les perspectives de développement, les propositions pour faire rayonner l'agglomération. Et dans cette campagne électorale qui s'ouvre, on reste pour l'instant sur sa faim…
Répondre
Cher Erick,
J'ai eu la joie d'organiser en collaboration avec les conseils de quartier, associations et nombreux partenaires la 3ème édition du mois de la Francophonie dans le 6ème arrondissement en mars 2007. Ce fut un réel plaisir et une belle réussite.
En route pour la 4ème édition!!!
Florence Caminale
Répondre
Je reprendrai les propos de Florence au sujet des conseils et surtout celui de la Francophonie dont je fais toujours parti.alors bon vent pour la suite et surtout ne nous décevez pas si la droite gagne les éléctions municipales
cordialement
Répondre
Hé hé, concombre masqué est impatient… Lundi, je vous parlerai du futur !
@ Florence : j'ai toujours adoré avoir des successeurs femmes et de talent. Je n'ai, une fois encore, pas été déçu.
Répondre
Dans la classe des petits c'est souvent « c'est pas moi c'est lui » alors que que dans la classe des grands on entends plutot « c'est pas lui c'est moi ». Mais si ! La classe des grands avec Christian au piquet parceque le gros Doumé voulait une place près du radiateur. Celle où Henri qui ne respecte pas la carte scolaire se dispute avec Erick pour avoir les bons points à la place des autres. Enfin mais si ! la classe avec Gégé comme délégué. Ahhhh oui ….. Il parait qu'il va redoubler. Qui ça ? ben Gégé pardi, délégué c'est trop cool…
Répondre
Oui, mais le délégué est élu. Et ce nest pas parce qu'il distribue carambars et roudoudous qu'il pourra acheter nos voix. D'autant qu'à cause de lui, les caries nous guettent.
Qu'il fasse attention, les lyonnais n'aiment pas les fayots !
Répondre
le moins que l'on puisse dire sans etre médisant,c'est que la politique de votre poulain sarko au tchad est une réussite.Violentes manifestations anti francaise ce Mercredi.Bravo à notre spécialiste de politique étrangère
Répondre
alors 1/3 des listes bonne négociation les amis surtout lorsque l'on connait les sondages.
cela promet pour l'avenir si Ge Ge ne repasse pas, enfin!
bonne chance les lyonnais!
Répondre