Le geste est répété, perfectionné de campagne en campagne. Il en devient machinal. Si la main travaille, la tête est ailleurs.
Chaque matin depuis lundi, je tracte les boîtes aux lettres de mon arrondissement. Une brochure de quatre pages titrée « Ensemble, tout devient possible à Lyon ». L’annonce du rassemblement de la droite autour de Dominique Perben. L’union, une première depuis 20 ans…
Après les bureaux de vote 5 et 6, ce sera au tour du 33 demain matin. Et puis, si nécessaire, du 24. Nous sommes en binôme avec Elodie Humeau. Chacun une allée, l’une après l’autre. Et des boîtes aux lettres, les unes après les autres.
Une personne que j’apprécie beaucoup me disait l’autre jour qu’une ville se vit à pied. Il a raison.
L’occasion de repérer des trous dans la chaussée, de signaler à Catherine Moullin, l’adjointe à la propreté, une allée d’immeuble envahie par des sacs poubelle. Ou, tout simplement, de discuter avec le boulanger ou Jacques, le patron de La Terrasse, rue Juliette Récamier, qui se marre en connaisseur de nous voir les bras chargés de tracts quadriller méthodiquement les rues du quartier qui mènent toutes à son restaurant. « Le p’tit noir vous attend les gamins… »
J’aime cette ambiance de campagne électorale et la ville vers 6h30. A mi chemin entre sommeil et réveil. Vers 7h30, nous croisons les écoliers, sac au dos. Et cette odeur de croissants. Partout. Dire que je suis (une fois de plus diront certains militants !) au régime.
Et toujours ces boîtes aux lettres. Les petites, impossible à remplir. Les grandes avec ces couvercles qui coincent les doigts. Et celles avec des ouvertures larges, plaisir du militant et du facteur. Pourquoi tant de modèles de boîtes aux lettres ? Et pourquoi autant de boîtes si peu fonctionnelles vues côté lettre. Et pourquoi est-il impossible de pénétrer dans les logements sociaux de mon quartier, portes barricadées avec des systèmes de contrôle dignes de « Fort Knox », alors qu’une porte plus loin, immeubles bourgeois comme allées moins chics, sont ouvertes ?
Et puis, le matin, on croise les cantonniers et les éboueurs. Sorte de course. C’est à qui entrera le premier dans l’immeuble. On se parle, on se reconnaît. Et ça finit dans un éclat de rire selon que c’est eux ou nous qui gagnons ! Sympa.
Tiens. Parlons des poubelles. Parfois en dessous des boîtes aux lettres. Pourquoi les lyonnais, nous tous, sommes nous si peu attentifs au travail des autres ? Tri oublié, sacs éventrés, jetés par terre, prospectus tombés de la boîte directement sur le sol. Bref, tout le monde s’en fout. Pourquoi alors que c’est à l’intérieur même de leur immeuble ? Le suivant ramassera !
Et puis il y a ces autocollants sur les boîtes, de plus en plus nombreux. « Pas de prospectus, protégeons la planète ». Donc les arbres. Ils sont « sponsorisés » par le gouvernement. Est-ce que ça marche ? Ont-ils constaté une diminution des pubs dans leurs boîtes ? Je dois vous avouer que je suis passé outre l’autocollant. Non pas que je m’en fiche, mais à tout prendre, et face au dilemme, j’ai considéré mon tract comme de l’information !
Le bureau de vote 33, celui de demain matin, compte à peu près 850 boîtes aux lettres. 850 gestes machinaux. Et toujours les mêmes questions qui reviennent. Et je n’ai toujours pas les réponses !
Après les bureaux de vote 5 et 6, ce sera au tour du 33 demain matin. Et puis, si nécessaire, du 24. Nous sommes en binôme avec Elodie Humeau. Chacun une allée, l’une après l’autre. Et des boîtes aux lettres, les unes après les autres.
Une personne que j’apprécie beaucoup me disait l’autre jour qu’une ville se vit à pied. Il a raison.
L’occasion de repérer des trous dans la chaussée, de signaler à Catherine Moullin, l’adjointe à la propreté, une allée d’immeuble envahie par des sacs poubelle. Ou, tout simplement, de discuter avec le boulanger ou Jacques, le patron de La Terrasse, rue Juliette Récamier, qui se marre en connaisseur de nous voir les bras chargés de tracts quadriller méthodiquement les rues du quartier qui mènent toutes à son restaurant. « Le p’tit noir vous attend les gamins… »
J’aime cette ambiance de campagne électorale et la ville vers 6h30. A mi chemin entre sommeil et réveil. Vers 7h30, nous croisons les écoliers, sac au dos. Et cette odeur de croissants. Partout. Dire que je suis (une fois de plus diront certains militants !) au régime.
Et toujours ces boîtes aux lettres. Les petites, impossible à remplir. Les grandes avec ces couvercles qui coincent les doigts. Et celles avec des ouvertures larges, plaisir du militant et du facteur. Pourquoi tant de modèles de boîtes aux lettres ? Et pourquoi autant de boîtes si peu fonctionnelles vues côté lettre. Et pourquoi est-il impossible de pénétrer dans les logements sociaux de mon quartier, portes barricadées avec des systèmes de contrôle dignes de « Fort Knox », alors qu’une porte plus loin, immeubles bourgeois comme allées moins chics, sont ouvertes ?
Et puis, le matin, on croise les cantonniers et les éboueurs. Sorte de course. C’est à qui entrera le premier dans l’immeuble. On se parle, on se reconnaît. Et ça finit dans un éclat de rire selon que c’est eux ou nous qui gagnons ! Sympa.
Tiens. Parlons des poubelles. Parfois en dessous des boîtes aux lettres. Pourquoi les lyonnais, nous tous, sommes nous si peu attentifs au travail des autres ? Tri oublié, sacs éventrés, jetés par terre, prospectus tombés de la boîte directement sur le sol. Bref, tout le monde s’en fout. Pourquoi alors que c’est à l’intérieur même de leur immeuble ? Le suivant ramassera !
Et puis il y a ces autocollants sur les boîtes, de plus en plus nombreux. « Pas de prospectus, protégeons la planète ». Donc les arbres. Ils sont « sponsorisés » par le gouvernement. Est-ce que ça marche ? Ont-ils constaté une diminution des pubs dans leurs boîtes ? Je dois vous avouer que je suis passé outre l’autocollant. Non pas que je m’en fiche, mais à tout prendre, et face au dilemme, j’ai considéré mon tract comme de l’information !
Le bureau de vote 33, celui de demain matin, compte à peu près 850 boîtes aux lettres. 850 gestes machinaux. Et toujours les mêmes questions qui reviennent. Et je n’ai toujours pas les réponses !
Ca donne presqu'envie de faire un tour de quartier avec vous ! A force de voir les politiques à la télé ou sur facebook, on en oublie presque qu'une campagne se fait d'abord à pied, à l'ancienne, boîte par boîte, porte par porte !
Je dois avoué que je suis tres étonnée de voir un politicien se taper le sale boulot. Je croyai que vous payez des entreprises ou des étudiants pour distribuer vos prospectus. Vous auriez du respecter les autocollants, ça aurait évité de retrouver vos tracts dans la poubelle ou sur le sol !
Oui oui, on nous intoxique quand on nous reproche de consommer des arbres! La forêt française est l'une des mieux gérée au monde, et l'on n'a jamais abattu un chêne centenaire pour en faire du papier…
Bref, rien de nouveau sous notre ciel.
Bonjour Virginie !
Il n'y a pas de sot métier… Une campagne électorale, c'est beaucoup d'argent, soyons honnête, et très peu à la fois. Donc nous n'avons pas les moyens (et l'envie) de nous payer les services de sous-traitants.
Une campagne, c'est d'abord une bonne paire de chaussures, des bras et une envie folle de gagner pour ses idées…
Et il n'y a rien de mieux que de mettre les élus sur le terrain. Heureusement, dans le 6è, nous avons l'habitude, entre les visites de quartier, la mairie mobile sur les marchés, les campagnes…
Et puis les élus doivent être en première ligne pour donner l'exemple aux militants.
Mon père qui était militaire me disait toujours que le chef est le premier levé et le dernier couché.
Pour l'autocollant, je sais… Demain peut-être !
Non ce n'est pas Lazare !!! bravo à toi cher Erick , pour ce post mais surtout aussi pour l'exemple .
bises à Elodie
Salut Erick,
Marrant de constater les mêmes choses au même moment et presque (c'était le bureau de vote 31 pour moi ce matin) au même endroit !
Toujours agréable de croiser les gens au réveil, discuter avec les gardiennes te gardiens, croiser le regard incrédule de certain : »mais vous rendez-vous compte qu'il est 6h23 du matin monsieur ? Il faut y croire dîtes moi ! »
Et bien oui, nous y croyons, et cette promenade matinale est une autre façon de battre la campagne ! Et à propos de campagne, celle que nous entamons fleure bon…
… appartient à ceux qui lèvent tôt ! Très sympa, cette petite tournée matinale. J'ai instantanément pensé à « La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », cet ouvrage signé Philippe Delerme (le père, pas le fils derrière son piano). Le décalage, qu'il soit horaire, géographique ou même intellectuel, met en valeur ce que la routine dissimule. Il enjolive le commun, lui donne une épaisseur inattendue. Et nous procure un plaisir aussi simplissime que bon.
Ton billet sentirait presque la madeleine de Proust. Cela prouve bien que la politique, tu es tombé dedans quand tu étais petit ! La preuve : même le patron de La Terrasse voit en toi un jeunot enthousiaste !
Enfin, comment ne pas emboîter… le pas de cette personne qui affirme qu'une ville « se vit à pied » ? Et cela ne vaut pas que pour nos artères « bitumées ». Henri Vincenot le claironnait sur les routes bourguigonnes et dans ses ouvrages (il faut lire absolument « Les étoiles de Compostelle ») : marcher oxygène le cerveau et libère l'esprit. La tête et les jambes, en quelque sorte.
……..Lyon s'éveille ,et seule , dans les petites rues du 3°je commence le tractage, le compère a oublié de se lever ; les élus eux se lèvent tôt
Dur dur dans la nuit noire de se cogner aux portes « blindées », et décourageant quand on a dans son sac 5 kilos de tracts.
Mais il faut garder bon pied , bon oeil et quel plaisir de bavarder avec des concierges de toute nationalité qui nettoient avec énergie des halls qui sentent bon quelques heures et qui me disent » ch'est pour les élechions !… »
Petits moments de bonheur alors que le jour se lève et que je rentre dans la première boulangerie , les doigts rougis
Demain on recommence, en politique ce n'est jamais fini!
Nous à BRON on n'a pas de pavé (ou alors ils sont tellement neufs qu'ils en sont limpides et sans odeurs) mais on a aussi de bonnes chaussures. D'ailleurs je vais ressortir le modèle printemps 2007 au palmarès impressionnant. Pour nous çà démarre en fin de semaine avec tractage et collage, les 2 mamelles d'une équipe de campagne.
Bon courage à toutes et tous…
Et oui, ns sommes tous sur le pont !
Un peu de temps cette semaine car je travaille l' AM.
Un bureau de vote ds le 9 ieme Samedi matin, 2 bureaux ds le 4 ieme, Lundi, encore 2 hier !
J'en suis à pres de …. 4000 , Erick.
Encore un BV ds le 4 demain, soit 500 de plus et un autre BV Vendredi matin ds le 7 ieme pour donner la main à mon collègue Cyrille DALMONT !
La campagne est bien lancée !
Certains ns prendront pour des fous, mais comme l'a évoqué Erick c'est la meilleure manière de découvrir son quartier et notre ville de Lyon , vivre la proximité !
Tjrs un petit coin de paradis inattendu au détour d'une allée, vivre la vie d'un quartier qui s'éveille, une petite discussion avec une concierge, un habitant, une maman à qui l'on tient la porte, etc …
Faut dire que ma parka bleue « spéciale boitage » est souvent assimilée à celle du facteur et on me prend comme tel!
Il m'arrive de me faire interpellé à sa place !
Des petits moments de vie tjrs uniques !
Tjrs étonnant effectivemment de voir que les immeubles sociaux les moins accessibles ……
Bon Courage à tous !
et pourquoi voter contre les subventions aux associations qui luttent contre le racisme.
« Et toujours ces boîtes aux lettre » comme c'est vrai Erik, et je dois l'avouer, comme c'est enivrant!!
Je ne suis pas du matin, mais le soir en ouvrantmes 2000 boites de quartiers « dits sociaux » mais combien attachants, j'aime à rencontrer ces jeunes, souvent passionnants, en pied d'immeubles et ces ouvrières retraitées qui ont le temps d »accompagner » toutou (car depuis longtemps c'est lui le maître).
Geste répété, répétitif et cependant toujours motif à découverte, et cependant je remplis ces boîtes depuis qques décennies, eh oui!
Pourquoi ? Pas pour le pouvoir comme beaucoup le pense, mais parce que l'on espère toujours pouvoir aider à améliorer la vie des habitants de nos quartiers
salut Erick
Admiratif de ta besogne matinale, je le suis moins en revanche du slogan de campagne de ton poulain. Reprendre le slogan de NS, il fallait oser. Quelle personnalité, quelle sensiblité locale. On va avoir droit à … tout devient possible à montchat, sur le marché de la Croix Rousse,rue royale …??? Bon pour ta proposition de petit déj, je suis partant mais pas cette semaine, j'ai beaucoup trop de travail (et pourtant je ne tracte pas, moi). Quoique je vais peut être m'y mettre aussi dans mon quartier. je me permets le tutoyement car comme je te le disais l'autre jour, hormis nos engagements politiques locaux, nous avons énormement de points communs (même âge, même métier, même nb d'enfants…). Tu m'autoriseras donc, j'espère, cette familiarité.
A plus tard.
@ tous : Merci de vos témoignages de militants. Je suis sûr que nous aurions eu les même à gauche ou au centre. Affaire de conviction et d'envie de campagnes…
@Mimisoso : Sur le slogan, je crois qu'il faut le prendre avec du recul. Cela fait tellement longtemps que l'on n'avait pas vu le rassemblement à droite. 20 ans ! Alors oui, rassemblée, tout devent possible… Pour le reste, à ta disposition !
je suis surpris de voir la béatitude dans laquelle vous plonge la vie de militant. Où sont les équipes de l'UMP ????
Enfin, toujours les mêmes qui sont sur le terrain.
Quant à faire un article sur la jouissance qu'apporte le tractage, mon cher érick je suis tout de même surpris. Mais peut être que vous essayez de nous faire croire que tout va bien, ce que je doute….
que des noms UPL pour tracter un pb avec l'UMP ? déjà ?
Erick.
Ce que j'aime dans les commentaires anonymes, cest le courage qui transpire de leurs auteurs !
Eh bie détrompez-vous, cher anonyme, les militants de l'UMP tractent aussi. Nous avons d'ailleurs fait un point hier soir. Chacun a sa part, le plus souvent en binome. Donc tout va bien, ne vous en déplaise !
J'éspère que tous ces pas te mèneront quelque part, mon prince. « C'est à la fin du marché qu'on compte les bouses » se plaît à dire André Soulier. Souhaitons que tu n'ais pas crotté tes jolis souliers en vain. Amitiés.
Où ça une droite rassemblée?? il mes semble que la seule droite rassemblée est la droite catho-conservatrice UMP/Villier/Million
Je ne vois pas la droite catho-cémocrate dans cette union…
Pour moi la ligne de fracture traditionnelle à Lyon RPR/UDF existe toujours. Puisque la question d'une liste unique UDF ou Modem on sait pas trop ne se pose plus seule se pose la question de la tête de liste.
Super idée le binôme, c'est de la surveillance mutuelle? vous avez raison pas les temps qui courent entre les traites qui sont prêts à tout pour un poste vous devez être vigilant .
Bonjour Lucie,
c'est fou de voir comme certaines personnes brassent des idées noires !
Le binôme, c'est d'abord parce que c'est plus sympa de tracter deux que seul. Ensuite, cela permet aux équipes de travailler ensemble, de se connaitre et de se souder.
Pas plus, pas moins !
Coucou Erick,
Et mon bureau alors…. J'ai toujours pas recu votre flyer ….