Lionel Lassagne, dont il faut saluer publiquement l’une des premières interventions de la mandature, sonna la première charge. Avec, je dois le reconnaître, un certain talent. « Cette année encore, vous nous servez une longue litanie sur le désengagement supposé de l’Etat et sur la situation économique internationale qui, l’un et l’autre, à vous écouter, se liguent contre votre adjoint aux Finances pour le torturer et lui compliquer la tâche. » Avant de mettre le doigt sur deux lacunes : les investissements, en diminution de 150 millions d’euros par rapport aux prévisions, et les opportunités manquées.
« Vous avez dépensé 700 millions d’euros mais, qu’avez-vous fait de vos engagements du début de mandat de requalifier la rue Garibaldi, de créer un festival des « Lumières du cinéma » et une « Maison du goût », de lancer un grand pôle du numérique à Vaise et, enfin, de faire baisser de 50% le chômage à Lyon. Je ne parle pas de la propreté et de la circulation… Vous n’avez pas non plus réussi à saisir des opportunités pour Lyon. » Et de citer pèle mêle le cancéropôle parti à Toulouse, le Centre français du commerce extérieur, à Marseille avec 300 emplois qualifiés, le Centre international de formation à la propriété intellectuelle (500 étudiants) qui a choisi Strasbourg, sans parler du départ pour Genève, faute d’intérêt de la ville de Lyon, du Fonds mondial des vaccins financé par la Fondation Bill Gates !
Touchant là ou ça fait mal, il a ensuite rappelé la vente à Cargill de l’îlot Grolée qui a permis à la société américaine de réaliser 200 millions d’euros de plus-value en quelques mois ! Sur le dos des contribuables lyonnais… Aï, il y a vraiment de quoi larmoyer !
Autant dire que le conseil grondait. De plaisir à droite, de rage à gauche.
Une délibération qui s’inscrit dans la « continuité sur le plan de la gestion : le rapport ne fait apparaître aucune volonté de contenir l’évolution des dépenses de fonctionnement qui vont encore connaître une augmentation de près de 3,5%. Soit plus vite que les recettes de fonctionnement. Au total, l’augmentation de vos dépenses de fonctionnement atteint 29% depuis le début du mandat ! »
Et si nous sommes à un (petit) équilibre, c’est grâce à l’augmentation des taux d’imposition de 5% en début de mandat, soit un bonus de 80 millions d’euros sur 7 ans, à la vente de Grolée pour 90 millions d’euros et à la diminution de l’investissement (-150 millions d’euros).
1 – une fiscalité gelée (augmentation 0)
2 – un endettement limité et non pas seulement maîtrisé comme aujourd’hui
3 – une capacité d’investissement annuelle comprise entre 130 et 150 millions d’euros.
Bien entendu, pour tenir ces objectifs ambitieux, il faudra réduire les dépenses de fonctionnement, limiter les frais de personnel et redéployer une partie d’entre eux, se doter d’une politique de subventions plus rationnelle, basée sur des critères d’attribution objectifs et connus de tous et évaluer systématiquement les politiques publiques. Bref, faire preuve d’imagination et de rigueur… Il faut bien le dire !
Pour mémoire, Gérard Collomb avait publiquement affirmé il y a quelques mois qu’il « serait le candidat qui proposerait la plus faible augmentation de l’impôt. » Une façon de reconnaître l’importance des engagements budgétaires pris sur le dos de ses successeurs. Mais, comme lui faisait remarquer Amaury, « l’augmentation la plus simple et la plus naturelle du pouvoir d’achat des lyonnais consiste tout simplement à leur laisser l’agent qu’ils gagnent ! »
Bien entendu, le maire PS de Lyon n’est pas resté sans voix, fustigeant, une fois de plus, le désengagement de l’Etat (pour mémoire, en 2008, +463 millions d’euros pour les communes ! Des désengagements comme ça, j’en consommerai bien tous les jours…), le rayonnement international de la ville, les investissements immobiliers privés en hausse, son bilan, sa vie, son œuvre. Et même le bilan des entrepreneurs, des investisseurs… Selon le vieil adage « tout ce qui est bien est à moi, tout ce qui est mal est à vous ! » Bref le même discours cent fois ressassé à l’envie… La perle de la fin revient à son adjoint au développement économique, l’estimé Pierre-Alain Muet qui affirma sans rire que « nous laisserons aux lyonnais un vrai patrimoine. » Deux ans après la vente des derniers bijoux de famille, le quartier Grolée, ça sent un peu le mont de piété !
On se croirait dans un film d'Audiard. Ca défouraille sec au conseil !
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C'est du bonheur de constater que le conseil municipal de Lyon est dans le même état d'esprit que celui de Villeurbanne!!!
Hier soir, le CM de Villeurbanne était réunis pour le DOB. Il sont trop forts ces socialistes dans l'auto-satisfaction, tout va bien ne vous inquiétez pas!!! En revanche, pour ce qui ne va pas, c'est à cause de l'ANRU ou de la conjoncture mais surtout à cause de Sarkozy et de sa politique de « démolition sociale ». Sans parler, biensûr, du désengagement de l'Etat dans les finances locales.
Il faut aussi dire un mot sur le Maire de Villeurbanne, Mr Jean Paul Bret, qui traite l'opposition de « stupide », à 3 reprises quand même, en hurlant dans la salle du conseil. Ah il n'aime pas être remis en question ce maire !!!
Enfin tout ça pour dire que ça sent le sapin pour nos amis socialistes. Car en effet, qui se sent acculé, au pied du mur, n'a pas d'autre choix que la violence verbale, voir physique…
Vivement le mois de Mars
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Bonsoir,
J'essaie désespérément de poser une simple question sur le site de LyonMag et, il semble que le modérateur n'apprécie pas ma question que je vous livre : LyonMag est-il un journal partisan ?
Cette question, je souhaitais la poser à la suite de l'article paru aujourd'hui sous le titre : « Conseil municipal : la droite face à ses contradictions » (http://www.lyonmag.com/article.php?id=475).
Je vous remercie donc de m'apporter une réponse, si vous la connaissez…
Cordialement,
Observateur Lyonnais
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Un conseil municipal avec un tel ordre du jour – et ce stade de l’agenda préélectoral est toujours l’occasion de joutes oratoires de plus ou moins haute volée. Il est intéressant de relever votre sens de l’objectivité Ÿ quand à la restitution que vous en faites sur votre blog.
Une UMP et des millonistes qui expriment – à quelques semaines de l’élection municipale – une nouvelle unité de pensée et une soudaine convergence sans faille et qui s’auto congratulent de cette union avec la béatitude satisfaite telle celle d’un nourrisson qui découvre qu’il arrive désormais à faire remuer ses orteils dans son berceau.
Vous rendez compte d’une charge sans nuance contre le travail d’une municipalité en place dont vous n’avez toujours pas digéré qu’elle soit élue en 2001 et dont vous enragez de constater qu’à la fin de son premier mandat, elle dispose du soutien d’une majorité de Lyonnaises et de Lyonnais dont une partie non négligeable d’électeurs qui ne votent pas à gauche lors des scrutins nationaux.
Simplifier, radicaliser, caricaturer semble être la seule issue possible pour faire croire que l’avenir de notre ville se dessine avec un Nouvel Horizon Ÿ venu d’ailleurs, qui agglomère et recycle les ennemis d’hier, a écarté au passage de vrais talents de toujours et qui n’a pour autre posture que tenter de mobiliser – entre Rhône et Saône – en sonnant une hallali d’un autre temps, contre les bolcheviques supposés occuper indûment les Palais de Lyon.
Lyon a changé et ses couleurs sont aujourd’hui plus vives, plus modernes, plus ouvertes, plus engageantes que celle bleu horizon Ÿ à laquelle renverraient ce cartel des revanches intégristes d’une partie des droites locales, emmené par un leader dont le courage politique s’est à ce jour essentiellement manifesté par le fait de se faire élire (et plutôt mal d’ailleurs) sur des territoires déjà acquis à son camp, au fruit de mises à l’écart feutrées plutôt que victoires plus vaillantes sur ces adversaires. A vaincre sans péril… ne triomphe-t-on pas sans gloire ?
Les scrutins de mars prochain ne se résumeront pas à un affrontement radicalisé et artificiel entre gauche et droite mais à un choix de performance, de vision, de modernité mais aussi d’ouverture d’esprit et de pratique politique respectueuses de la tradition lyonnaise.
Sur ces registres de nouvelles pratiques politiques et d’esprit ouvert, force est de constater que votre bilan – celui du ministère de la parole publique – seul bilan que vos nouveaux amis et vous-même puissiez produire, vous partez déjà avec un passif qui sera lourd à porter.
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Merci Caton. Enfin une analyse objective de la situation politique lyonnaise sur ce blog. Il était temps. Scoop: des rumeurs attestent que de nombreuses personnalités millonistes, peu séduites par l'homme d'état providentiel, auraient apporté leur parrainage à A. Begag pour son investiture au Modem. Un comble…
Je sens qu'on va se marrer pendant cette campagne. Manquerait plus qu'ils nous ressortent Desbazeille et Dubernard.
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Hé hé, mimisoso (ou mimisos oh!) et Caton (l'ancien) se paient une tranche de rouxdebez… Ca sent la campagne et le commentaire partisan. Donc pas plus crédible. Sauf qu'au moins avec Eric, on se marre !
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Paul6, c'est en hommage à un pape ? la fierté d'appartenir à un arrondissement ?, ton handicap au golf ou la série de ta BM ?
Là aussi, ca sent le rire partisan…
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« la faute aux « prime time »", vraiment excellent, on jurerai le coup monté, mais elle est trop belle celle-ci !
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bonjour,
pouvais vous me dire quel est le bilan de patrick huguet, maire sortant du 3ème arrondissemen?
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