Comme un jardin, sans fin

Les campagnes électorales manquent singulièrement de poésie, voire d’humanité. Les programmes ressemblent souvent à des fourre-tout, plus proche du cabas que de l’ouvrage d’art. L’écriture y est laborieuse, scolaire, ânonnée. Les lecteurs rares. Et l’on en vient à oublier l’essentiel d’une ville : l’Homme.
Pourtant, parfois, dans ces campagnes, il y a des instants magiques. Des pas grand chose qui prennent la forme de tout.

« Il y eu Haussman. C’était les flux. Une époque révolue… Et puis il y a aujourd’hui ce projet qui remet l’homme au cœur de la cité, au cœur de la vie. Ce jardin sans fin sera un espace intermédiaire où l’Homme sera à la fois acteur et spectateur, où l’on trouvera à la fois l’intimité et la rencontre. Ou l’Homme sera appelé à un parcours, à une découverte. » Le garçon qui s’exprime avec fougue se nomme Philippe Berthelot. Il est architecte. Il conclue la présentation du « Jardin sans fin » faite par un autre archi, Noël Brunet, et Dominique Perben.
« Jardin sans fin », ce nom me fait rêver. Sorte de promenade initiatique entre deux rives gauche. Celle du Rhône et celle de la Saône. Sorte de redécouverte d’un espace urbain. Manière de redessiner une ville, de lui fixer des limites tout en offrant un espace de liberté à ses habitants.
Le « Jardin sans fin », long de plus de 15 kilomètres, sera une véritable respiration dans les quartiers les plus denses de Lyon. Une trouée verte dans le gris de la ville. Il sera le lien entre le parc de la Tête d’Or et parc de Gerland, via la rue Garibaldi, en passant par le futur parc Blandan, les balmes de Fourvière, les berges de la Saône et le quartier de l’Hôtel de Ville.
La Saône, équipées de pontons flottants et modulables, deviendra belvédère et halte fluviale dédiée au promeneur. Les dalles des parkings St Antoine et St Jean seront rendues aux piétons, une véritable coulée verte traversera la presqu’île sur l’axe Algérie-Terreaux-Puits Gaillot. La rue Garibaldi se transformera, sur un côté, en promenade qui rejoindra deux nouveaux parcs dès que les espaces de l’Artillerie (33 hectares) et du port Edouard Herriot (150 hectares, soit 1,5 fois le parc de la Tête d’Or) seront libérés. Le futur Parc Edouard Herriot, dans le prolongement du parc de Gerland, sera doté du port de plaisance qui fait cruellement défaut à Lyon.
Une promenade qui donnera sa véritable échelle au centre ville, bien loin de la seule presqu’île.
Bien entendu, ce projet couvrira deux mandats. La poésie a des limites que l’arithmétique vient combler. Mais d’ores et déjà, la campagne s’enrichit d’une véritable vision de la ville à moyen et long terme qui faisait cruellement défaut à Lyon ces dernières années. D’un projet qui parle d’abord des hommes. Car, comme le disait Noël Brunet, « le développement durable ne se fait pas pour l’environnement, mais bien pour les hommes. »
Mais laissons parler les images. Elles en disent souvent bien plus que des mots.

Les Commentaires ( 7 )

  1. de padec
    posté le 6 déc 2007

    Osédé qu'il est par « la confluence »(lancée par Raymond Barre), le maire Ps de Lyon semblait avoir oublier que l'on pouvait faire encore mieux pour les Lyonnais, qu'on pouvait regarder lyon d'une autre façon et pas seulement par un petit bout de lorgnette;
    Il n'est pas bon quand on est à ce poste de voir la ville en rétréci;,
    Michel Noir et Baymond Barre l'avait bien compris en lançant, le premier la cité internationale l'autre la ville de Lyon dans la mêlée des grandes villes européennes

    Le mépris pour la droite de ce maire arrivé par hasard commence à le déservir
    Après avoir piquer les idées des autres ( Velo'v, les berges ) , il semble ne pas apprécir ce que les équipes de D.Perben initient avec talent !

    Ce sera donc un mépris sans fin !

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  2. de loana
    posté le 6 déc 2007

    alors adjoint à la culture?maitenant que Genin refuse de bosser avec Perben parce qu'il est sur des orientations trés à droite, vous avez le champ libre.

    Au fait pourquoi refusez vous de subventionner les associations antiracistes?

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  3. de Erick Roux de Bézieux
    posté le 6 déc 2007

    Bonjour Loana,

    Non, pas adjoint à la culture. Je ne sais même pas si je serai candidat ! Je suis donc très loin de me poser cette question. D'autant qu'avant d'y penser, il faut gagner Lyon. Et puis, il faut que le nouveau maire me le propose.
    Quant à Philippe Genin, c'est un ami pour lequel j'ai un immense respect. Il aurait sûrement pu être u excellent adjoint à la culture…
    Pour les subventions, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler. Lorsqu'elles prennent position dans le débat politicien pour soutenir ou désavouer un candidat, ce qui est leur droit le plus absolu, la loi interdit alors aux collectivités de les subventionner. C'est tout.D'ailleurs, pour info, nous avions, par exemple, voté pour Hippocampe en 2002 et pour la Licra en 2004…

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  4. de Jonathan
    posté le 6 déc 2007

    Bonjour,Mr Roux de Berbézieux,Je m'appelle Jonathan,j'ai 20 ans et j'habite dans le 8e arrondissement!Electeur de cet arrondissement,j'aimerai savoir globalement ce que Dominique Perben et la droite a l'intention de faire pour cet arrondissement?Le projet éxposé ici est fort intéressant mais ne concerne qu'une partie de l'agglomération!N'oubliez pas le 8e qui peut vous permettre de gagner les municipales(Sarkozy a fait plus de 49% aux dernières présidentielles)!
    Cordialement
    Jonathan

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  5. de Erick Roux de Bezieux
    posté le 7 déc 2007

    Bonsoir Jonathan,
    patience ! Les programmes des candidats sont présentés selon un planning bien précis, qu'ils soient de gauche ou de droite.
    Pour l'instant, nous sommes sur des projets structurants et les équipes travaillent dans les arrondissements pour bâtir les programmes locaux. L'élection est en mars, nous n'en sommes qu'aux tours de chauffe.

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  6. de mimisoso
    posté le 7 déc 2007

    Certes Erick, mon dernier post était un peu gratuit et méchant, mais c'est souvent tentant tant vos critiques sur la municipalité actuelle tombent également souvent dans la caricature. J'aurais bien aimé en revanche une réponse sur mon post Précédent « border line » dans votre billet « le renard dans le poulailler ».
    Si je puis me permettre aussi. Ce projet de jardin sans fin ne me parait qu'une extension ronflante de ce qui est déjà prévu par les différents projets urbanistiques en cours (cf François Grether)avec trame verte de la tête d'or à Gerland, nouveaux ponts et passerelles piétons, renaturation de la rue Garibaldi, renaturation des berges de la Saône (projet présenté l'an passé par Collomb)… mais j'ai surement mal lu et entendu. Là encore il s'agit sans doute uniquement de vos idées et de celles de M. Perben, si partisan, on s'en souvient, à la suppression des places de parkings sur les berges. A la prochaine, je vais bosser (plus pour gagner plus…)

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  7. de Christian
    posté le 22 jan 2008

    C'est rigolo, le projet de M. Perben ressemble à celui de M. Collomb en ce qui concerne les berges de Saône et la rue Garibaldi, mais en beaucoup moins bien…
    En tout cas les perspectives indigentes et irréalistes ont beacoup fait rire les professionnels de l'aménagement urbain !

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