Bon, d’accord, je vous ai planté là depuis quelques jours… Petite cure de silence pas désagréable (le premier qui dit d’accord, je le désabonne !) après la claque électorale. Et pourtant, j’en avais des choses à dire… Mais après ces mois denses, nous sommes un certain nombre de blogueurs à avoir posé le clavier quelques jours. Ce soir, Erick is back !
Je démarre par un tacle. Sportif ! Normal, ce soir c’est France-Angleterre et mon fils Erwan va suivre le match depuis Londres, tout comme notre Président. Veinards.
Donc, le tacle… A Alice Géraud, journaliste à Lyon Libération.
Elle écrit ce matin dans un papier, au demeurant très bon, sur Michel Havard, je cite :
« Avant, sous son premier mandat, Gérard Collomb avait en face de lui des millonistes. Et c’est à peu près tout. La droite locale, empêtrée dans ses guerres intestines, avait autre chose à faire que de tenir l’opposition. Les millonistes, c’est simple comme le Front national, ça s’oppose à peu près à tous les dossiers, ou presque. Mais voilà, tout cela est terminé. Le millonisme, de l’aveu même de ses derniers représentants est mort. La droite « classique » a décidé de s’unir pour mieux se relever. »
Dommage qu’Alice ait, depuis 7 ans, séché la majeure partie des conseils municipaux. Elle aurait pu constater :
• que nous votions près de 90% des dossiers, comme toutes les oppositions d’ailleurs,
• que notre opposition était loin d’être stérile puisque, si Gérard Collomb nous avait un peu plus souvent écouté, il aurait pu corriger le tir. Un exemple ? La mauvaise gestion du dossier de la fourrière. Amaury Nardone avait levé le lièvre et l’histoire nous a donné raison. Ou encore la désastreuse gestion du 8 décembre les trois premières années du mandat. Nous étions bien seuls au conseil à oser tirer la sonnette d’alarme. Ou encore les dépassements toujours plus flagrants des devis sur les équipements publics. Ou encore la désastreuse gestion des ressources humaines…
Un autre exemple, la gestion de la mairie du 6è où nous avons pu, à force de négociation, faire adopter par l’exécutif des pans entiers de notre plan de mandat (parkings, maison des associations…).
Et puis, dans ce papier, au détour d’une phrase, cette allusion au FN. Pas très classe Alice. Digne d’une pigiste débutante. En tout les cas décevant, ou militant ! La fin ne justifie pas les moyens…
Bon, sans rancune Alice. Et rassurez-vous, je ne vous giflerai pas. Plaisir éminemment féminin… Mon prénom est Erick, pas Caroline ou Elodie !
Petit point francophone puisque le Président Abdou Diouf a inauguré la semaine dernière la première maison de la Francophonie de l’hexagone. Cela faisait partie des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy. Cette inauguration est le fruit d’un long travail. Merci à Christian Philip de son implication et à Bernard Mouillon, le Président, de son dévouement. Pour en savoir plus, une vidéo reprise de perben.com ou encore ici, là ou encore là.
Le lendemain, le 20 mars, j’étais à Paris, à l’invitation de la Présidence de la République pour écouter le discours de Nicolas Sarkozy, directement inspiré du rapport que Christian Philip lui avait remis à l’automne. Un plan de mandat francophone pour les 5 années de Présidence. L’intervention avait lieu au sein de la prestigieuse Cité Internationale Universitaire de Paris. « La francophonie est et restera une priorité de la diplomatie française », a déclaré le chef de l’Etat. Pour lui, « la promotion de la francophonie est de notre intérêt (…), l’intérêt du monde, pour que la diversité l’emporte sur une uniformité, parce que l’uniformité, c’est l’appauvrissement culturel et intellectuel. Personne n’a intérêt à un monde aplati. » Ou quand le Président veut donner les moyens à une finalité, un objectif…
Pour les amateurs, retrouvez son discours sur la PRTV en cliquant ici.
Une lecture pour finir… J’ai lu quasiment d’une traite « L’homme, le bien, le mal ». Une discussion entre le philosophe Christian Godin et le généticien Axel Kahn. Puissant. Un chapitre notamment aborde la fin de vie. Une conversation sur les fondamentaux qui prend un sens particulier quelques jours après le décès de cette femme en grande souffrance Chantal Sébire.
Comment ne pas se sentir concerné par cet appel ? Et comment ne pas se sentir désemparé en se posant tout simplement la question : qu’aurais-je dit ou fait si j’étais son fils ? Et si j’étais à sa place ? Les certitudes s’envolent vite… J’ai été, il n’y a pas si longtemps, placé au pied du mur. Et j’ai choisi. Comme, sûrement, de nombreux autres enfants. Parce que, parfois, il faut que cela cesse. On ne s’en remet pas. On vit avec… Avec un poids, non pas sur la conscience, mais dans le cœur.
J’ai trouvé dans ce livre une aide, un accompagnement à la réflexion sur cette fin de vie qui nous menace tous. Je pense en cet instant à l’une de mes tantes qui est engagée dans sa dernière ligne droite. Elle le sait. Elle s’y prépare.
Les auteurs du livre, tout comme moi, abhorrent cette expression devenue slogan « mourir dans la dignité ».
Je vous laisse avec leur dialogue.
C. Godin : Nous observons ici l’extraordinaire manipulation sémantique effectuée sur le terme de « dignité » à travers la détestable expression « mourir dans la dignité ». La dignité est une valeur inaliénable, mais les thuriféraires de l’euthanasie aujourd’hui la confondent très largement avec l’image de soi.
A. Kahn : Tout à fait. (…) On est digne par son humanité même. La dignité transcende l’aptitude.
C. Godin : Kant fondait la dignité sur l’opposition entre la valeur et le prix. (…) Si on suivait leur logique, un homme torturé et défiguré serait moins digne que ce même homme avant son supplice…
A. Kahn : (…) Ce qui fonde in fine la dignité, c’est la capacité de se poser soi-même la question de sa propre dignité, et celle de jeter sur autrui un regard qui lui confère de la dignité. (…) L’idée qu’inéluctablement la grande vieillesse serait attentatoire à la dignité n’est pas recevable. Ce qui peut l’être, en revanche, c’est la notion selon laquelle la sénescence est attentatoire à l’image de soi : je ne serais digne qu’en fonction de la manière dont je me vois. Cette proposition est en réalité biaisée puisque je me vois en fonction de la façon dont les autres me voient. On se juge dévalorisé si on craint de l’être aux yeux d’autrui. (…)
C. Godin : (…) Sur l’euthanasie, il est extrêmement difficile de s’en tenir à une position de principe et de dire : « quelles que soient les circonstances, l’euthanasie est toujours un crime (et même un assassinat puisqu’il est prémédité) et elle doit être punie comme tel. » Il est normal, selon moi, que la loi continue de pénaliser cette pratique mais il m’apparaît légitime que presque tous les tribunaux acquittent ou ne condamnent qu’à des peines symboliques ceux qui passent devant eux après avoir été inculpés. (…)
A. Kahn : Je m’effraie, moi aussi, d’une révision de la loi actuelle introduisant de nouvelles exceptions à l’interdiction de tuer. (…) Pourtant, une telle évolution m’apparaît comme inéluctable. (…) L’efficacité, la robustesse de telles dispositions est de reposer sur des principes généraux et des valeurs qui structurent une société amenée dès lors à se reconnaître en eux. Lorsque la loi et les règlements s’efforcent de prendre en compte la diversité des situations, ils s’égarent. Les problèmes humains rencontrés sont d’une telle variété qu’ils échappent à toute systématisation. (…) Dans ce tête-à-tête tragique entre qui veut mourir et qui est appelé à l’y aider, le droit rappelle une règle de généralité peu contestable : il est interdit de tuer. Cependant, des circonstances existent, bien sûr, ou la conscience individuelle de son devoir va conduire une personne à accéder au désir d’une autre d’en finir avec la vie. Cette transgression est alors accomplie en toute responsabilité et la justice des hommes doit alors prendre en compte la dimension singulière d’un tel acte et savoir pardonner.
La fin ne justifie pas les moyens. Elle peut, en revanche, les comprendre…
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