XXI quoi ? XXI comme le siècle ? Non. XXI comme la basket Air Jordan de Nike ? Non, trop sportif pour moi ! XXI comme le sous-marin U-boat allemand ? Nein, Herr General ! XXI comme le numéro du sonnet de Louise Labbé, « Quelle grandeur rend l’homme vénérable ? Quelle grosseur ? Quel poil ? Quelle couleur ? Qui a les yeux les plus charmeurs ? Qui fait plus rapidement une plaie incurable ? » Que nenni !
Non, tout simplement, XXI comme chaque trimestre. J’en ai fait mon week-end !
Si vous êtes un lecteur attentif de mon blog, vous avez sûrement en mémoire mon enthousiasme pour le premier numéro de la revue-livre XXI. Mon papier date du 17 février…
Vendredi, 17h00, je franchis la porte de Decitre. Un passage par le rayon nouveauté et je me jette sur XXI. XXI ? Bon, je ne vais pas vous refaire la litanie des sujets en XXI.
XXI, c’est d’abord un projet éditorial passionnant : sortir des timbres postes dans lesquels les papiers des journalistes doivent se fondre et redécouvrir la magie des récits, mi-livre, mi-reportages, mi-histoires vécues. Faire revivre les grandes épopées journalistiques en sortant des sentiers battus, pour mieux comprendre le monde du XXIè siècle. Résultat : XXI, un format différent, plus de 200 pages sans une once de pub, des mots, des dessins, des photos et du journalisme, du vrai. Cahier Moleskine en main !
Le 17 février, j’écrivais : « Revue et roman ! Je viens de terminer le premier numéro de XXI et déjà je piaffe d’impatience. Encore deux mois à attendre… Pour la première fois depuis longtemps, j’ai envie de m’abonner à une revue. Et je ne suis pas le seul. »
Le 4 mai, je confirme. Pas étonnant que le premier numéro se soit vendu à 45 000 exemplaires. Un ovni dans le monde de la presse. D’autant que ce pavé journalistique est vendu à la fois dans les librairies et les maisons de la presse.
J’ai particulièrement aimé le dossier de 50 pages sur les nouveaux visages de l’économie. Première halte à Saint Hippolyte du Fort, dans les Cévennes, berceau de l’entreprise Jallatte. Souvenez-vous, il y a un an, le PDG de l’entreprise se suicidait après l’annonce de la fermeture du site par les nouveaux actionnaires. Qu’est devenu ce village ? L’usine, implantée au cœur de la citadelle, est-elle toujours en activité ? D’un bond
en avant, nous voici en Chine, sur les traces de l’eau. Un papier superbe, intitulé « Les routes de la soif », dans un pays qui « pèse » 20% de la population mondiale et qui ne dispose que de 7% des ressources mondiales en eau. Où comment la Chine, pays en plein boum économique, a confiné le mot durable bien loin de son développement. A New-York, autre son de cloche. Là, le business se colore de charité. Les USA ont réinventé le métier de chasseur de primes ! Le katanga est au cœur de l’Afrique. Dans l’ancien pays de Mobutu, Chinois et occidentaux se battent pour mettre la main sur les réserves minières. Et les Chinois, comme un peu partout en Afrique, sont en train de remporter la manche. Georges Forrest est, là bas, plus qu’un symbole. C’est le vice-roi du Katanga. Mais son « trône » vacille.
Quelques pages plus loin, XXI nous conduit en Corse, chez Monsieur Picchetti, le croque mort de l’île de beauté. Il est au cœur des traditions et des histoires de famille. Une identité…
D’un saut, nous suivons durant une dizaine de pages James Hansen, climatologue. Le premier à avoir annoncé le réchauffement climatique avant d’être ballonné par l’administration américaine. Démocrate et républicains unis dans une même foi : « Si la science dit que nous sommes confrontés à un grave problème qui ne peut pas être résolu par des baisses d’impôts ou par des bombes, alors la science doit être rejetée et les scientifiques dénigrés » écrivait Paul Robin Krugman, économiste américain et éditorialiste de New York Times. Il donnait le ton du pouvoir…
Pour conclure, le Juge Jean de Maillard, philosophe, explique comment l’économie criminelle dessine le monde de demain. Edifiant !
13 journalistes ont parcouru le monde pour rapporter ces « forêts de choses », comme l’écrivait le grand reporter et publiciste polonais Ryszard Kapuscinski, spécialiste de l’Afrique. Une forêt de choses illustrée par 12 dessinateurs.
Si vous ne savez pas quoi lire le week-end prochain… XXI ! 15 euros. Ca les vaut largement ! Et vous pourrez poursuivre, comme moi, les aventures de ces Jack London ou Hemingway du XXIè siècle sur leur blog. Et là, de l’info, il y en a !
La bande annonce du numéro 2 de XXI sur dailymotion
J’ai moi même découvert XXI il y a un mois. Ce numéro 2 est à la hauteur du n°1. Du grand journalisme, du temps, des pages, du grand reportage.
Julien Green écrivait « Un journal est une longue lettre que l’auteur s’écrit à lui-même, et le plus étonnant est qu’il se donne à lui-même de ses propres nouvelles. »
J’aime recevoir des nouvelles des journalistes de XXI !
Effectivement, ce trimestriel est un pur régal ! Je n’ai pas encore fait de billet sur mon blog, juste mis les liens, mais par contre j’en ai déjà parlé autour de moi et fais quelques adeptes !
En plus, j’ai l’impression que ce journal est tellement bien fait qu’il passionne des personnes de toutes convictions et de divers « bords » politiques…
Personnellement, je trouve que les bandes dessinées en fin d’ouvrage ajoutent un vrai plus. La précédente était déjà pas mal (j’adore Stassen, en particulier « Le bar du vieux français »), mais celle du numéro actuel est vraiment sympa aussi !
houla si Et Luc et ERdB en vantent les mérites c’est que ce doit être définitivement un bien bel ouvrage. Allez la pub aura au moins fait un acheteur, je vais le chercher dès demain. Mais pas à Decitre, plutôt chez le sympathique libraire de Bron Terraillon. (bah oui quitte à faire de la pub…)
OK, Erick, n’en fait pas plus, on court l’acheter ce XXI ! (la librairie du Passage, 11 rue de Brest, pas mal non plus !).
Si on est déçu, tu rembourses les 15 euros ?
Quel radin ce Patrick !
NON je ne rembourse pas car vous ne serez pas déçu, promesse d’ex politique !
Sur les conseils d’Erick, j’ai fais les troncs des églises du 6ème pour trouver les 15 euros nécessaires à l’acquisition de XXI (il était hors de question pour moi de voler un libraire).
Cette revue est une très belle surprise, merci.