Il est parfois des combats qui peuvent sembler d’arrière garde (ou d’avant garde), selon le sens –non pas du vent- mais du regard. A côté de la plaque pour certains, dans la plaque pour d’autres. Mon sujet du jour est tellement franchouillard que je ne résiste pas à distribuer 180 paires de claque amicales (Eh oui, moi aussi je m’y mets… Admirez d’ailleurs ce bien joli dessin) ! Bon, vous ne comprenez rien à mon chapeau ? Cliquez pour lire la suite. Et choisissez votre côté de la plaque…
Pendant que la France s’enfonce dans la déprime et racle ses fonds de tiroir (120 euros d’essence cet après-midi près de Marseille, merci ma très chère voiture !), 180 parlementaires ont (enfin) trouvé un thème de consensus, une grande bataille à livrer pour redorer le blason du Parlement. Du lourd et du costaud. Ce collectif parlementaire porte le doux nom de « Jamais sans mon département ». Rassurez-vous, lecteurs fidèles, il ne s’agit pas du fan club de Michel Mercier, protestant à corps et à cris contre son futur (?) départ de la présidence du conseil général du Rhône. Non, ces 180 parlementaires manifestent, tonnent et vitupèrent contre la disparition du numéro du département des plaques d’immatriculation. Dans le Rhône, seul Bernard Perrut, député du Beaujolais pour les (nombreux) ignares, a signé.
Cette affaire d’Etat, qui secoue la salle des quatre colonnes, a une portée désormais internationale puisque le quotidien francophone de Montréal, La Presse, a publié un long papier sur ce crime de lèse-département…
Le député Richard Mallié, à l’origine du mouvement de contestation, juge que la réforme du système de gestion des plaques d’immatriculation est «nécessaire». L’abolition du numéro de département reviendrait cependant à faire disparaître une «marque d’appartenance à un territoire, un terroir, une identité», fustige-t-il.
Le numéro permet aux automobilistes d’une même région de se reconnaître lorsqu’ils circulent dans le pays ou à l’étranger, fait valoir le député. Autre avantage : la présence sur la route d’une voiture provenant d’une autre région inciterait les automobilistes qui le suivent à plus de prudence. Dans les régions rurales, les plaques existantes permettraient enfin de repérer la présence d’étrangers, facilitant parfois la tâche des autorités en cas de délit.
«C’est beaucoup dans l’affectif, mais aussi dans la sécurité», résumait récemment M. Mallié, qui a rallié à sa cause 180 députés disant avoir à cœur «leur département, leurs racines, leur terroir».
J’en ai la larme à l’œil… Il ne manque plus que le soutien de Michel Drucker et de Jean-Pierre Coffe pour parfaire l’opération. Autant d’arguments (fallacieux, dirait Arnaud Montebourg !) qui ne franchiraient pas l’oral de rattrapage d’une Science Po de province ! De vous à moi, ce qui pourrait ressembler à un gag a été organisé de main de maître par un communiquant parisien qui lâche sans vergogne dans La Presse « Les gens ont l’impression que l’on cherche à leur enlever une part de leur vie, une part de leur histoire de famille. » N’en jetez plus… La France rebelle est de retour ! A moi Jeanne la Pucelle, Saint Louis, Louis XIV et le Général. Boutons cette sale engeance hors de nos départements !
Le philosophe Philippe Sollers écrivait il y a quelques semestres un papier sur la « France moisie », que dirait-il aujourd’hui ? D’autant que, de vous à moi une nouvelle fois, le numéro des départements figurera bien sur les nouvelles plaques (la preuve en photo).
Le gouvernement, dans sa grande sagesse, a même ajouté la possibilité de faire figurer le logo des régions, inconnu jusqu’alors par la majorité des Français ! Si c’est pas de l’instruction civique ça madame !
Ben alors, pourquoi tant de tapage ? « C’est écrit trop petit », lâchent les opposants au projet. Sic ! « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromages ? » écrivait de Gaulle dans Les mots du général. « Comment gouverner un pays qui compte 180 députés presbytes (ou casse…) ? » doit se demander Nicolas Sarkozy !
Ce Bernard Perrut, toujours la petite plaisanterie aux lèvres…
Répondre
Je rajouterai qu’il ne faudrait pas trop communiquer sur le logo de la Région, car si chaque nouveau président le change cela va coûter bonbon … et il y aura des collectionneurs!
Répondre
Une plaque : des goûts
parce que les coûts et les douleurs ça se discute mon bon monsieur !
Post Tapum 1 : bien vu le coup des logos de région mais ça ne suffit pas à la gauche.
Post Tapum 2 : 120 euros d’essence ! t’as une cathomobile ou bien ? t’aurais du y aller plein d’en train.
Répondre
@Video Meliora
Sources (France – Info): http://www.lepost.fr/article/2008/05/28/…
[...A peine assis dans son nouveau fauteuil de Président,Jean-Jack Queyranne décidait de changer le logo de la Région. Précipitation ou manque de références, la nouvelle identité de la Région se révèle un gouffre financier. Jugez plutôt :
• Le coût de la charte graphique s’élève à 73 000 €,
alors que la moyenne nationale pour un changement
de logo se monte à 12 000 €…
• La campagne d’information - spots, affiches, encarts
dans les journaux – pour promouvoir ce nouveau
logo se monte à 850 000 €…
• En juillet 2007, la Commission Permanente vote
750 000 € HT pour la production et la pose
d’adhésifs avec le nouveau logo sur 20 rames TER…]
Détails supplémentaires
[...• En juillet 2007, la Commission Permanente vote un appel d’offres pour un marché de dépose de l’ancien logo et la pose du nouveau logo sur l’ensemble des établissements de formation qui dépendent du Conseil régional : coût estimé 250 000 € HT à 1 000 000 € HT…
• En janvier 2008, la Commission Permanente vote un appel d’offres pour la fourniture et la pose d’adhésif nouveau logo sur les bus du réseau SATOBUS - coût
estimé : 825 000 € HT maxi....]
Répondre
@JM
J’étais dans le TGV et il n’a pas démarré. Alors, j’ai pris ma « cathomobile » (l’espace des familles !) car nous étions 5. Rien de mieux qu’un bon vieux co-voiturage !
Répondre
Ah du moment que je garde mon 69 à l’arrière de ma voiture…
Répondre
Petite erreur de lèse-terroirs, lèse-Général de Gaulle ou de lèse-gastronomie (au choix, voire les 3) : ce dont a parlé le Général, c’est d’un pays de 365 fromages, pas seulement 246 ! Un pour chaque jour de l’année, d’ailleurs pratique sur le plan mnémotechnique. Nous ne sommes pas des plaisantins style bataves (avec leur Gouda-pouah-berk). La grandeur de la France est en jeu : nous, c’est 365 ou rien… C’est pour ça que la France est ingourvernable (sic), mais qu’elle est grande, qu’on l’aime et qu’on nous l’envie !
Répondre
Bonjour Jean-François,
je maintiens que la citation de De Gaulle portait sur 246 variétés de fromage !
En revanche pour le pain et le vin, le chiffre est à débattre…
Répondre
Un proverbe anglais dit « Une ville riche est comme un fromage gras, elle nourrit bien des vers ».
Le conseil général aussi !
Répondre
Heureusement que tous nos édiles s’accordent sur la nécessité du renforcement des pouvoirs du Parlement….vu le niveau de préoccupation de nos parlementaires..on peut y réfléchir à deux fois!
Pour ce qui me concerne ce seront 180 paires de claques qui se perdent!L’Etat français est au bord de la faillite,et voila de quoi ces messieurs,tous bords confondus,s’inquiètent….ils vont certainement nous servir le couplet sur la disparition du sacro-saint « service public »,avec le changement des immatriculations de véhicules.
Mais est ce quelqu’un leur a expliqué que le système avait- comme celui de nos retraites -atteint ses limites naturelles:après 9999ZZ69,on fait quo??.Je suppose que l’on devrait aller voir comment font les pays nordiques…comme sur tout le reste,ce sera l’occasion d’une mission parlementaire!!
Allez j’arrète mon mauvais esprit,et vais regarder le foot,sauf quand l’EDF joue ça délasse!
Répondre
Pour une fois, le commentaire de jm est drôle.(le premier en tout cas)
C’est vrai que les logos régionaux changeant souvent avec les majorités régionales, ca ne va pas être simple à gérer.
En ce qui concerne les dérapages budgétaires liés à ces évolutions graphiques conjoncturelles, JJ Queyranne n’a finalement pas fait pire que C. Millon, et il était de toute manière urgent de faire évoluer cete identité obsolète. Son fameux logo aux 8 barres, totalement illisible, (il faut reconnaïtre quie le nouveau est bien mieux) avait aussi coûté un saladier à l’époque (et les marchés publics étaient alors bien moins transparents). La charte graphique exigeait que ce logo soit toujours imprimé avec 8 couleurs pentone distinctes. Je ne vous raconte pas la gabegie…
Enfin, je suis d’accord avec jm : 73000 euros pour une charte graphique de cette ampleur est très excessif (tarifs parisiens, je suppose),mais ça m’étonnerait bcq qu’une région française (même de droite, il en reste) ait récemment refait la sienne pour 12000 €.
Répondre
Cher mimisoso,on pourrait se servir autrement de l’argent dépensé pour le Logo de la Région!
Répondre
Nous vous invitons à la conférence/débat avec Jacques BOUCAUD, journaliste du Progrès et auteur du livre
« Comment Collomb a terrassé Perben ».
Mardi 17 juin à partir de 19h30
dans le bureau d’Edouard Herriot, au siège du Parti Radical (23 rue d’Algérie 69001 LYON)
Peu d’entre-nous ont pris le temps d’analyser sereinement l’état de fait établi par les élections et de se retrouver autour d’un pot de déconfiture.
Jacques Boucaud nous offre l’occasion de le faire dans les locaux du Parti Radical qui reste ainsi fidèle aux traditions républicaines de dialogue de respect et d’écoute, une critique et un échange autour de son livre.
Fabienne Levy (Lyon Radical)
« Comment Collomb a terrassé Perben »
Nous devrons réviser notre mythologie, c’est dans la légende Saint-Georges qui, avec l’aide du christ, terrasse le dragon, libérant la princesse.
- Qui, dans cette version de la légende, est la princesse libérée ?
- La confusion est-elle possible entre Saint Gérard de Toul élu à l’unanimité évèque en 963 et Saint Georges qui meurt en martyr, torturé puis décapité en 303 après avoir connu la gloire ?
- Le dragon de la légende reste définitivement fidèle et attaché à Saint Georges, Perben va-t-il s’abonner à LyonMag ?
- Le rôle du Christ est il dans cette histoire une mystification incarnée par la presse en qui les lyonnais ont eue une foi absolue ?
Note : cher mimisoso, n’oubliez pas que je vous déteste
Répondre
Pile poil!!
Petite anecdote – il y y 2 ans (oui, le débat dure depuis un moment) sur TF1, il y avait un reportage sur le sujét, et ils faisaient un tour des autrs pays pour voir comment ils font.
Bien.
Puis, le bouquet finale c’était « Bien entendu, on ne veux pas tomber dans les excés comme aux Etats-Unis ». Suivait un réportage sur le fait qu’on met plus ou moins ce qu’on veut chez eux, avec des dessins et coloris aussi.
Moi, j’aime bien leurs plaques d’immac. Rigolottes, personalisées, fun, et BEAUCOUP MOINS LISIBLES POUR LES RADARS.
Alors, allons-y, pour une fois ils ont eu une bonne idée!!!!
Répondre
Les américains font un usage très modéré des radars, il y a de nombreux policiers très équipés, on ne plaisante pas avec la conduite et les lois sont très strictes, on autorise alors chacun à mettre ce qu’il veut sur ses plaques.
En France c’est l’inverse, les plaques sont normalisé et la loi très complexe et administrativement ardue, en revanche sur les écarts de conduite, la loi est touffue, les passes-droits fréquents et le clientellisme une règle d’or.
En France il y a quasiment un service par institution pour faire sauter les primes, aux USA, on ne fait pas sauter une prime, la loi est la même pour tout le monde.
Ensuite, on regarde par le petit bout de la lorgnette des fragments d’Amérique ou des autres et on se flatte, on s’autocélèbre, qu’est-ce qu’on est bon en France…
« il est intelligent même que c’est lui qui le dit »….
Répondre
Faut-il en rire ou en pleurer de cette polémique « clochemerdesque » qui a occupé nos parlementaires?
Le régionalisme chevillé à la plaque minéralogique! Pensez-donc c’est hyper important de pouvoir identifier le
c… devant vous. Ah il est de chez nous , la belle affaire…mais il va falloir se munir de jumelles car les chiffres
sont trop petits, etc…etc… Et on veut construire l’Europe…allez donc vous repasserez!
Répondre
@Jérôme Manin.
Vous avez tout à fait raison.
Rajoutons juste un détail;
les Américains, pour le plupart, n’ont même pas envie de mal rouler. C’est trés mal vu de manière générale, et consideré comme un comportement « anti-social » et débile, alors effectivemement il y a moins besoin d’une repression « active ».
Amities
Répondre
La taxe prélevée par le Grand Lyon pour les ordures ménagères est excédentaire !
D’où la privatisation de la collecte sur certains arrondissement.
Belle gestion socialiste d’un service publique…
Dans l’espoir de voir ce type d’aberrations enfin communiquées (ce n’est qu’une étape) le lancement mardi de : http://www.michelhavard.fr/
Répondre
J’ai fait deux voyages avec ma tendre épouse dans une presque catho-mobile (nous passerons plus tard à l’espace). A chaque trajet, je n’ai pas pu m’empêcher d’être affligé à l’idée que des députés n’aient rien trouvé de mieux que de se liguer sur un sujet d’une telle importance.C’est gentiment ubuesque.
Répondre