Dans votre portefeuille…

Bon, comme il faut parler gros sous, et que j’avoue ma compétence pour les dépenser et mon incompétence pour les compter, je cède le clavier à Jérôme Manin qui m’a mailé un petit texte au 8è degré sur le pouvoir d’achat. Ou plutôt sur la disparition programmée du pouvoir d’achat. Cochon qui s’en dédit !

Un égal deux moins pas grand chose, plus deux ça fait les cinq point cardinaux de l’hexagone et 6,55 fois plus en franc !
Comme dans le cochon, tout est bon dans le pouvoir d’achat…

Il y a quelques années, on a vu arriver dans le paysage médiatique la normale saisonnière. Une notion que l’on a intégré sans sourciller, comme si elle était évidente, et qui nous dit s’il fait beau ou pas. On ne va tout de même pas poser une question sur des évidences ?
Il y a quelques années, on nous parlait du baromètre du moral des français, comme on aurait pu nous causer de la normale de satisfaction ou des indicateurs de bonheur. Là encore, pas de question !
La notion de pouvoir d’achat, elle, va plus loin, puisqu’elle met en œuvre une unité de mesure qui est l’argent ! Et l’argent, tout le monde sait ce que c’est ! Donc pas de question encore…
La définition du pouvoir d’achat est simple : « Le pouvoir d’achat du salaire est la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec une unité de salaire. »
Pour mesurer « le salaire » -ou les ressources- on a le choix d’intégrer :
• Le salaire brut en mettant les cotisations dans les dépenses
• Comptabiliser ou non les avantages en nature
• Déduire le temps ou les frais de trajet
• Considérer le salaire par rapport à une base horaire de 35 heures
• Prendre en compte les prestations familiales et sociales
• Tenir compte des revenus ou frais financiers, intérêts sur un capital ou de remboursements d’emprunts
• Prendre en considération le fait que votre voiture perd de la valeur tous les jours et que votre appartement en prend aussi tous les jours (enfin, si vous êtes propriétaire et sauf si vous louez à d’autres, car l’augmentation des loyers étant plafonnée, elle augmente moins vite que la valeur du logement, donc vous perdez de l’argent, bien fait pour les riches !)
Et j’en oublie…

Pour équilibrer la balance il convient de mettre de l’autre côté les dépenses avant de faire le calcul du « pouvoir d’achat ».
Pour mesurer les dépenses, vous pouvez comptabiliser uniquement le logement, la nourriture et de quoi vous habiller ou prendre en compte la totalité des dépenses, y compris les petits plaisirs, ou l’argent investi à jouer au loto (qui d’ailleurs n’est pas défiscalisé, alors que La Française des Jeux est un monopole d’Etat).

Le calcul du pouvoir d’achat est une opération mathématique pour laquelle on met ce que l’on veut dans la balance et qui vous donne un résultat d’une rigueur mathématique incontestable. Ce résultat mesure un sentiment social, basé sur tout… et n’importe quoi !

Là où les choses se gâtent, c’est qu’à aucun moment chacune des ressources ne va augmenter simultanément autant que le prix des Nike ! Donc la conclusion est simple : le pouvoir d’achat baisse… CQFD.

Dès que l’on aura une augmentation d’un bien de consommation, le pouvoir d’achat baissera.
• Les vacances ayant engendré des dépenses, votre pouvoir d’achat baisse !
• La rentrée (pour ceux qui ont des enfants) signifie baisse du pouvoir d’achat, puisque la prime de rentrée ne couvre pas l’ensemble des dépenses occasionnées (le gouvernement n’a pas pris en compte dans l’allocation rentrée l’augmentation des Nike à cause que Sarkozy ne veut pas vexer le libéralisme Chinois – plagiat d’un autre blog lyonnais spécialiste de la tautologie approximative.)
• En octobre, il va falloir se chauffer et s’habiller plus chaudement, c’est donc une baisse inéluctable du pouvoir d’achat en perspective (à cause de l’insuffisance des soldes, limitées par le gouvernement et de l’absence de protectionnisme sur les Nike fourrées. En plus, avec le temps qu’il fait, ça risque d’ »arriver dès septembre ! La loose !).
• Je ne vous parle même pas de la fin d’année, un cauchemar pour le pouvoir d’achat. Supprimer Noël et le jour de l’an serait peut-être la mesure la plus efficace du gouvernement pour le pouvoir d’achat. En plus cela supprimerait les augmentations de début d’année puisqu’il n’y aurait pas de début d’année.

Ce n’est donc pas parce que le pouvoir d’achat joue avec des chiffres qu’il porte un quelconque sens. Une petite histoire connue illustre très bien cette baisse du pouvoir d’achat.
Trois jeunes vont boire une bière dans un bar, tous les jours… Ils payent, chacun, leur bière 10 francs (c’était il y a longtemps, du temps du franc fort, avant l’invention du pouvoir d’achat). Tous les jours, le garçon leur sert leur bière et encaisse l’addition, soit 30 francs, chacun payant sa part.
Au bout de quelque temps, le patron décide de faire une remise à ces trois jeunes gens. L’un d’eux arrive à la caisse avec ses trois pièces de 10 francs, les tend au patron qui lui rend cinq pièces d’un franc à partager en trois…
Le garçon, fort ennuyé, décide de rendre un franc à chaque jeune, et d’empocher les deux francs restants.
Chaque jeune a donc payé sa bière 10 – 1 = 9 francs et ils sont trois : 3 x 9 = 27 francs…
Je rajoute les 2 francs que le garçon a gardé : 27 + 2 = 29 francs.
Il manque un franc, soit 11% du prix de la bière !

C’est aussi cela la baisse du pouvoir d’achat, enfin vu de ma calculatrice !
Just do it too, camarades ! ;-)

Les Commentaires ( 8 )

  1. de JP
    posté le 16 sept 2008

    Cochon qui s’en dédit.

    Que voilà un texte bien torché comme on dit dans nos campagnes !

      Répondre

  2. posté le 16 sept 2008

    Mais il devait pas y avoir un article d’Elodie sur le prix des couches et le bonus/malus de Borloo?On m’a trompé ou c’est dans une prochaine édition?

      Répondre

  3. de Elodie
    posté le 16 sept 2008

    Mon cher Romain, quelle impatience!!!!

    l’accouchement n’est pas facile!

      Répondre

  4. de jerome manin
    posté le 16 sept 2008

    @Romain et Erick
    Les couches concernent davantage les incontinences que les impertinences, fussent-elles verbales, l’essentiel quand on en tiens une c’est d’en être fier.

      Répondre

  5. de Gérard VOLLORY
    posté le 17 sept 2008

    attention aux sous couches…..

      Répondre

  6. de Pouchka
    posté le 17 sept 2008

    Il semble semble plus simple à l’auteur de se moquer de la notion du pouvoir d’achat que de proposer des solutions justes et équitables pour résoudre les réels difficultés financières de nos compatriotes. Et si vous remettiez en question le système de la répartition des richesses dans nos belles démocraties occidentales ? Voyez, même le gouvernement américain avec la crise financière actuelle remet en cause le dogme libéral, ose-t-on croire. Plus réaliste que nos commentateur les plus médiatiques, je dirai que le gouvernement feint de remettre un peu d’Etat dans les affaires des banques privées en jouant le credo libéral : privatisation des profits, mutualisation des pertes.

    En clair, les banques privées coulent, l’argent des contribuables américains comble le déficit.

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  7. de jerome manin
    posté le 18 sept 2008

    Croyez bien Pouchka que si j’avais la moindre solution au problème du « pouvoir d’achat » je m’empresserais de le faire savoir et autrement que dans un texte au 8ème degré (des degrés en dessous de zéro, Erick).
    Si je me moque, comme vous dites, de la notion de pouvoir d’achat c’est que, à la mode, et mise à toutes les sauces elle sert tous les arguments aussi bien que leur contraire et vous le démontrer magistralement en mélangeant : répartition des richesses, démocratie occidentale, américain, dogme libéral, médiatique, crédo libéral, banque privé etc… Vous ne faites que réciter un catéchisme convenu qui n’apporte rien au débat et qui même l’interdit.
    Certes, je n’apporte guère de mon coté, si ce n’est la possibilité d’un éclairage différent sur une notion que la charge dogmatique, dont vous vous faites porteur, a vidé de son sens.

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  8. de JJ BOIS
    posté le 18 sept 2008

    C’est vraiment bloger pour bloger….le pouvoir d’achat est comme l’auberge espagnole

    C’est celui du trader moyen qui risque d’ètre affecté ces temps ci,quoique on peut faire de l’argent en bourse à la baisse comme à la hausse quand on est du sérail,par contre l’emprunteur moyen lui va connaitre quelques difficultés pour obtenir du crédit dans les mois qui viennent.

    Jamais vu de mon existence-déja longue-autant de valeur se volatiliser en aussi peu de temps sur les marchés!!Eurotunnel à coté du fiasco américain c’est la bonne affaire..le futur Président Américain (Barack de source américaine est mal barré…!!!) va souffrir!

      Répondre

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