Le mien, il s’appelle Ahmed. A la tête d’un véritable capharnaüm de boîtes de conserves, paquets de gâteaux, bouteilles et autres surgelés. On y trouve même du pain azyme et des cartes téléphoniques pour appeler le pays. Sans parler des bonbons offerts aux enfants des clients. Le mien ? Mon Arabe du coin ! Car tout le monde en a un. Même le New York Time en a parlé…
« Pour tout le monde, je suis l’Arabe du coin. Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche, dans l’épicerie. » (dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, d’ Eric-Emmanuel Schmitt). Un commerce qui est la providence des célibataires, des couples qui rentrent tard du boulot et des ménagères à court d’huile, de lait, de sucre ou de fruits.
« Chez ces dépanneurs de l’essentiel, échangent et se rencontrent les individus du quartier, du SDF aux personnes âgées, en passant par les familles ou les célibataires. Ni les complexes sportifs, ni les pôles culturels, ni les centres commerciaux, ni les lieux de culte ne remplissent aujourd’hui cette fonction, s’ils l’ont jamais remplie un jour« , notent dans leur avant-propos les deux auteurs de L’Arabe du coin, Alexis Roux de Bézieux (mon cousin germain) et Thomas Henriot.
Un joli bouquin, préfacé par Eric-Emmanuel Schmitt, qui sera dans toutes les bonnes librairies le 14 novembre. Des Arabes du coin qui, parfois, sont plus asiatiques que maghrébins, notamment dans le quartier où vit mon camarade blogueur Romain. En Angleterre, ils sont plutôt Pakistanais ou Indiens, en Allemagne Turcs, en Espagne ou à Québec asiatiques, et à Manhattan Coréens. Tous des Arabes du coin ! A tel point que The New York Times s’est ému en 2005 de la concurrence acharnée livrée en France par les supérettes qui réinvestissent les centres villes depuis quelques années (en bas de chez moi, c’est un petit Casino aux gérants très sympas qui s’est installé il y a quelques mois).
« Pendant des décennies, à Paris, l’Arabe du coin fut synonyme d’épicerie de quartier encombrée de fruits et légumes, de vins et de liqueurs, de produits laitiers et de sucreries, de bouquets de fleurs, de produits et de conserves de supermarché, pour des achats de dernière minute, le soir, quand les autres magasins sont fermés », note The New York Times.
Le quotidien souligne la concurrence sérieuse posée par la multiplication de supermarchés franchisés, qui ouvrent sept jours sur sept et appliquent les prix de la grande distribution dont ils sont filiales au détriment, parfois, des Arabes du coin. « Cela fait partie des règles du jeu », explique, fataliste, Abdelaziz Tiouajni, Arabe du coin dans le 9è arrondissement de Paris.
Je me souviens de la réaction de Nadia, épicière, lorsque nous avions encouragé la reprise de la Petite Halle des Brotteaux, tombée en déshérence, par Casino. Installée de l’autre côté de la rue, elle avait tout simplement décidé, avec ses frères, de se battre, d’innover en proposant notamment des « paniers prêts à l’enlèvement » pour répondre aux besoins des couples bobos pressés… Des initiatives qui lui ont permis, encore aujourd’hui, d’être à la tête de son entreprise et d’y employer une partie de sa famille. Sans parler de son légendaire couscous à emporter, un soir par semaine. Mille fois meilleur que le couscous surgelé du Casino !
En attendant, comme le relève Eric-Emmanuel Schmitt dans sa préface, « Il me semble plutôt que l’âme d’une cité réside désormais chez « l’épicier du coin », « l’Arabe de service », que l’Arabe soit arabe, turc, indien ou asiatique. Paradoxal n’est-ce pas qu’un peu partout dans le monde, l’esprit d’un lieu soit incarné par quelqu’un qui vient d’ailleurs ? »
Un beau livre de témoignages que cet « Arabe du coin », illustré par de nombreuses photos, moments de vies. Courrez vite l’acheter !
L’Arabe du coin, d’Alexis Roux de Bézieux et Thomas Henriot. Préface d’Éric-Emmanuel Schmitt. Editions Dilecta, avec le soutien de l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances. 18 euros.
Et sur facebook : http://www.facebook.com/profile.php?id=694626017&ref=name#/group.php?gid=35166151724&ref=mf
Alors comme ça Philippe Henriot nous ressort, avec la complicité d’un Roux de Bézieux, un brulot sur les petits commerçants étrangers ?
Attention : c’est du mauvais humour, je vous invite à voir l’étendu de ma perfidie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Henriot en plus cet Henriot là est né à Reims, la ville de tous les… possibles.
Au Cambodge, on dit pour aller dans un commerce (hors marché) « je vais chez le Chinois ». Ne trouvera-t-on le livre que dans les grandes surface avec un respect strict de la date de péremption ?
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Je t’ai connu plus inspiré JM… Lis d’abord le livre avant de le critiquer.
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je ne fais aucune critique, je me moque car lire un livre qui n’est pas encore sorti dépasse mes compétences !
Je ne manquerais pas cependant « l’Arabe qui cache l’euphorie »
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Tu t’égares JM… Un bon petit coup de programmation te fera du bien, à moins que l’abus de programmation ne déclenche en toi des envies de troll !
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Je sent que tu n’as pas aimé le coup d’Henriot
N’évoque pas la programmation, je vais devenir odieux…
Explications : je me permet sur ces commentaires de tutoyer Erick Roux de Bézieux, c’est parce que nous collaborons et préparons ensemble un ouvrage « Comment rester gros en mangeant Bio », nous aurons certainement sur ce blog l’occasion de le commenter avant qu’il ne soit sorti
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Parce que l’on peut veut rester gros en mangeant Bio !?
Mais quel intérêt ????
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En plus, chez l’Arabe du coin, il y a rarement de bio… sauf sur les pentes, là ou sévit JM, peut être !
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Vendu Erick. J’achète !
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Les Tunisiens les citent sous le nom générique:ALI » comme Alimentation »,et ils en sont fiers.
Les ALI ramènent au pays un pouvoir d’achat important et malgré les jalousies légitimes qu’ils suscitent sont admirés par leur compatriotes,car il faut du courage pour s’expatrier et…travailler autant.
Les ALI rendent un service chez nous que personne d’autre ne leur conteste.
C’est ce que les hommes d’affaires appellent un contrat » Win-Win »
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Finalement « Ali » est le bougnat des boulevards parisiens !? Mais pourquoi cette dérive ou ce qui me semble être un sujet tendu !?
Néanmoins, si je me souviens bien des remarques d’un ami receveur des impôts, ces entreprises posaient des problèmes au Ministère des Finances …
La législation sur les heures d’ouvertures mais aussi sur les conditions de présence posaient un problème !
Mais bon, passons sur ces points secondaires !
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@David Jourdes
D’après mes informations ces commerces de proximités sont tenus d’avoir un RCS et une comptabilité et ne bébéficie pas des facilités accordés au commerces associatifs comme il en existe dans certains quartiers.
Pour les heures d’ouverture : La loi autorise quand on est commerçant non salarié (Bénéfice non commercial) et seul pour son activité à effectuer les horaires que l’on veut.
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Vous avez certainement raison, mais le problème se posait sur une concurrence déloyale dans la mesure où ces commerces étaient ouverts presque sans arrêt … Et disons les choses, souvent ces commerçants travaillent en famille, ce qui permet des heures d’ouvertures plus larges … Dans tous les cas, nous sommes en opposition à d’autres commerces, du même type.
Pour l’inscription au Registre de Commerce, il est évident qu’ils y sont soumis ! Comme chacun est soumis aux mêmes lois dès lors que nous vivons la République ! Dès lors rien dans mon propos ne supposait des « facilités » accordées … Il n’est pas question de discrimination positive dès lors que l’on parle des « épiceries » …
Et puis, s’il ne tenait qu’à moi, les commerces ouvriraient comme bon leur semble ! Mon propos vient dire que si l’on permet aux uns, nous devrions autoriser les mêmes choses à tous !
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@Davis Jourdes
J’entends bien mais vous toucher sur la question des « facilités » une discrimination positive réelle. les commerces associatifs labellisés mairie, en plus d’exemption d’une partie des charges sur les locaux, bénéficient de l’arsenal publicitaire municipale sur le simple fait d’afficher les termes : équitables, solidaires ou social…
Cela sans compter le fait que ceux qui y travaillent cumulent ce travail avec des avantages sociaux tout à fait légaux voire des postes reconnus. Les arabes du coin n’ont aucune représentativité au sein de la démocratie locale mais sont seulement les otages idéologiques des bonnes intentions de certains élus.
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Je ne vois pas trop où vous voulez en venir … En fait vous opposez un commerce équitable aidé par la Municipalité au commerce tout court ! Mais ce n’est pas à nous d’en parler finalement ! C’est aux commerçants qui se sentent lésés d’agir …
Dans tous les cas, un mairie n’a pas à faire de commerce ou aider un commerçant plutôt qu’un autre …
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Ce que dénonce JM n’est que la réalité malheureusement,c’est à dire le déguisement de ce qui devrait figurer au RC
en matière de commerce en associations , lesquelles en dehors d’avantages fiscaux évidents peuvent en plus
béneficier de subventions, ce qui est encore plus discutable…mais bon je vois le mal partout!
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Mouais …
Mais je veux être intègre … On ne peut en vouloir au Maire d’aider au commerce équitable dès lors que nous aidons les banques !
Personnellement, je trouve moins scandaleux d’aider des établissements de ce type que des banquiers qui, lorsqu’ils réussissent dans les affaires n’ont que faire de l’Etat !
Disons les choses puisque vous avez ouvert le discours … Pourquoi accepter de prêter de l’argent aux banques, renforcer leurs fonds propres ou leur transférer des fonds de la Caisse des Dépôts et Consignations sans prendre une part du capital ?
Je sais, vous allez me dire, un peu comme Bertrand Renouvin, dans son journal, que le financement des banques est un acte cohérent ! Mais dans cette histoire, qui paye … !? En l’occurrence le contribuable …
Oui, j’entends déjà les remarques … Les impôts locaux finances ces aides … Et vous avez raison …
Ne conviendrait-il pas dès lors de laisser le système s’écrouler ! Si des banquiers ne sont pas aptes à régler la crise financière, initiée par eux, alors qu’ils fassent autre chose ! On dit vouloir réorganiser le monde de l’économie. Nous devrions surtout réorganiser les structures humaines car partout, en France, monte l’incompétence !
Pour Lyon, et son commerce équitable, lourdement teinté de militantisme politique gauchiste, totalement différent d’une épicerie de quartier, qu’elle soit tenue par un citoyen d’origine étrangère (il conviendrait d’ailleurs d’en finir avec cette idée de « Français d’ailleurs » car nous sommes tous des citoyens de la République !), le problème est le même. Nous ne devrions pas subventionner ces structures ! Soit le gérant a les moyens de ses pensées politiques et donc sociales et se faisant peut proposer ses services, soit il n’en a pas les moyens et fait autre chose !
Nous avons une lourde responsabilité face à la société ! Trop d’erreurs, trop de fautes se produisent … Ce présent est déjà un passé sinistre et ces politiques engendreront des « révolutions » étrangères à nos valeurs !
En cette idée, qu’il s’agisse de l’économie européenne ou de celle plus limité de la Ville de Lyon, nous évoluons chaque jour vers plus d’âneries !
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@David Jourdes
On part un peu dans tous les sens et concernant le commerce de proximité, ce que je veux croire le sujet du livre présenté par Erick, il y a des différences de traitement entre des commerces proposant un même service. Les « ALI » (je n’aime pas les mots « arabe du coin ») y répondent entre autre en travaillant davantage. Il s’agit simplement d’une observation.
Pour les vilains banquiers à qui vous imputer la responsabilité de la crise, leurs plus gros débiteurs sont les collectivités territoriales, qui ne générant pas d’argent et dépensant dans l’opacité iront toujours vers davantage de demandes moyens et davantage de dette… Cette dette insolvable fait et est la crise.
L’Etat a-t-il une autre solution que de payer l’ardoise des collectivités en comblant « les trous » dans les banques.
Faut-il que l’Etat laisse augmenter la dette des collectivités territoriales pour que cela lui coute moins cher ? Ce raisonnement est aberrant et relève du typique « je vends à perte, mais je me rattrape sur la quantité »
Je comprends que ce soit dur à admettre et quelque peu en contradiction avec des idées que l’on peut penser généreuses, mais les associations commerçantes vivants de subventions plus que du produit de leur ventes, font la crise, ce n’est pas le cas de l’épicier du coin.
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Mais j’ai bien compris le propos … Je vous remercie … Cependant pour expliquer un comportement, il convient parfois de l’étendre à un sujet plus vaste !
Dans tous les cas, je suis bien d’accord, le petit commerce est essentiel et nous ne devons pas aider les autres formes d’échanges commerciaux ! C’est ce que j’ai dit … L’épicier du coin est travailleur et représente un lien certain d’entre les hommes … Nous devons le favoriser !
Qu’il s’agisse de la banque ou des commerces sponsorisés, nous devons ne plus les aider ! Mais alors il s’agit non pas de défendre untel contre tel autre mais de faire le choix de dépenser son argent de manière constructive !
Dans la même idée et comme pour expliquer que la dégradation des sentiments citoyens est responsable des faillites ou abus, je voulais seulement dire que pour ce qui en est (au sujet de la crise financière) de la responsabilité des collectivités locales, je ne pense pas que la faillite soit du fait des administrations territoriales ! Que je sache, ce n’est pas l’aide accordée par la Mairie qui a engendré la crainte de l’avenir en matière financière !
Cette crise prend ses origines dans l’asphyxie du crédit suite à des pratiques irresponsables ! D’ailleurs, je ne pense pas que les petits commerçants soient adeptes du crédit ! Et ne pensez pas que j’ai des problèmes financiers ! Je ne connais toujours pas le remplaçant de mon conseiller bancaire … C’est un signe car le connaître suppose être en faiblesse !
Dans tous les cas, personnellement, je ne fais pas travailler le commerce équitable et prends toujours le « bio » comme ces marchands aidés comme autant de fictions …
Par contre, je veux continuer à faire travailler le commerce de proximité car il est politiquement responsable … Mon épicier, même s’il est plus cher, doit pouvoir compter sur ma clientèle car les liens sociaux sont aidés par lui ! Dans tous les cas, mes idées ne sont pas favorables à l’assistanat … Comprenez bien que pour moi, trop assister les citoyens comme les entreprises, c’est vouloir établir un système de redistribution des chances alors que nous savons les inégalités naturelles au moins depuis 1755 avec Jean-Jacques Rousseau … Mais c’est aussi de penser selon une solidarité que personnellement je considère comme manquant d’efficacité, dans la mesure où des pratiques qui entendent aider l’entreprise encouragent les citoyens à toujours attendre les aides publiques et à ne pas chercher à améliorer durablement leur situation économique …
Alors oui, comprenons nous bien, je veux soutenir les commerces de proximité, favoriser les ouvertures le WE comme rembarrer les gauchistes qui veulent empêcher aux hommes de gagner correctement leur vie !
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@David Jourdes
Nous sommes en phase,maintenant on attends la sortie du livre conseillé par Erick
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Ce livre est d’une nullité que je n’avais encore jamais vu, je ne dois pas lire assez. A mettre à la poubelle d’urgence.
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L’arabe du coin :
Ce livre et excellent !!! » Mon épicier a moi s’apelle Rachid et il vient en aide au personne agée de mon quartier qui ne peuvent pas faire leur course , il et aussi le seule a faire crédit même par temp de crise , il rend heureux , il distribue de la joie au personne seule , il parle avec tout le monde sans faire de distinction , il ne manque pas d’humour , il est toujours prêt à rendre services , même au heures les plus tardive de la nuit . Dans sont épicerie étroite , ou flotte un mélange odorant d’épice , je me remémoire mon enfance , je me rapelle qu’il m’offrait gâteau et bonbon , en échange de mon sourire enfantin » Vive les arabes du coin !! je conseille se livre vivement !!!
Ps: désoler pour les fautes d’orthographe lol
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Oui ! Vive les Arabes du coin. Ils rendent un réel service et assurent un lien social certain. Aujourd’hui, ils sont malheureusement la cible de la plupart des mairies, ils sont accusé de tous les maux de la terre parcequ’ils sont obligés de rester ouvert tard le soir. Ils sont accusés d’être les générateurs de tous les troubles nocturne liés à la vente d’alcool. Marre de cette situation, fortement soutenu par le lobby des cafetiers qui voient au travers des épiciers « couche tard » des concurents à leur activité.
Laissons travailler nos épiciers dont le courage n’est plus à démontrer. Ce n’est jamais de gaieté de coeur qu’ils restent à bosser… pardon, attendre le client jusqu’a des 1 ou 2 heures du mat. C’est seulement parcequ’ils commencent à seulement travailler lorsque les moyennes et grandes surfaces ferment à 22h.
Messieurs les Maires, Messieurs les Prefets, arrêté de vous en prendre à une activité qui bien souvent assure la sécurité dans un quartier.
Ouaaaa, ca fait du bien, un petit coup de gueule…
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Merci Misterphilibert ! Repassez nous voir souvent pour des coup de gueule !
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omg I never checked, thank you for telling me! I will get it up asap
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