Mc Obama ?

La présidentielle américaine fait battre le cœur des Français. Témoin ce récent sondage effectué par la BBC dans 22 pays où Barack Obama est crédité de 80% des voix… Françaises. Une opinion basée à 100% sur l’affect, bien peu d’entre eux ayant lu et comparé les programmes des deux compétiteurs. En attendant, le cœur (ou l’image) a parlé !

Je dois vous avouer ma faible culture de la vie et du système politique américain, au demeurant fort complexe. Quelques souvenirs universitaires, deux ou trois bouquins de marketing politique et basta. Mon camarade blogueur Romain est bien plus au fait que moi sur le sujet.
Je me nourris via internet et la presse française. Mon tropisme est donc plutôt pro-Obama. Comme 80% des Français tout spécialement conditionnés. Comme ils l’avaient été pour John Kerry. D’autant que l’image que le sénateur de l’Illinois a su forger résonne comme une promesse : celle du changement, celle d’un autre monde, celle du retour à une Amérique respectée et aimée. Et puis il incarne aussi la jeunesse (même inexpérimentée) face à un McCain malade, âgé de plus de 70 ans, et à une Sarah Palin qui pourrait devenir présidente si par malheur…
Circonstance aggravante aux yeux de bien des sondés, McCain est républicain. C’est-à-dire du même parti que Georges W. Bush dont on connaît la bonne image… En même pas 6 ans, il a su cristalliser bien des images négatives anti-américaines. Souvenez-vous, lors des présidentielles, le brûlot du PS sur Sarkozy qui notait son américanisme forcené comme un défaut. Pire, une faute (retour en arrière ici).
Depuis les choses ont bien changé. La nouvelle génération du PS (les Hamon, Valls and co) jettent un regard bien moins torturé que leurs aînés sur les USA.
Je vous laisse d’ailleurs lire l’excellente interview de ce dernier au blog « Le meilleur des mondes » au printemps 2008
. Extrait.

Les États-Unis sont un pays parfois agaçant par bien des aspects, mais aussi extraordinaire par certains autres : c’est une nation de pionniers et d’immigration, toujours à la recherche d’une « nouvelle frontière ». J’admire profondément les États-Unis. Il faut toujours être attentif à ce que pensent les intellectuels et les responsables politiques américains. Au-delà des shows et de la communication, la campagne des primaires est aussi très intéressante. Du point de vue des programmes, par exemple, ce qui est avancé sur la protection sociale mérite notre attention. Nous avons à apprendre de la gauche américaine. Je raconte souvent qu’en 1980 lorsque j’ai adhéré à la section PS du IVe arrondissement de Paris, le qualificatif le moins insultant était « social-démocrate », même si c’était déjà un début d’excommunication, et le pire c’était « gauche américaine », termes employés par le CERES de Jean-Pierre Chevènement pour jeter l’opprobre sur les amis de Michel Rocard. Mais, pour moi, « gauche américaine » ce n’est pas une insulte. Bien au contraire !

En attendant, si la France vote Obama, elle s’attend (62%) à une amélioration des relations transatlantiques s’il s’installe à la Maison-Blanche.
Dominique de Villepin, dans une très intéressante interview au JDD, note qu’une nouvelle Amérique est « inévitable, tant le vieux rêve américain est brisé. La question qui se posera au vainqueur est simple et difficile : comment une Amérique en crise existentielle va-t-elle s’adapter à un nouveau monde ? Comment réinventer un idéal américain après huit ans de cauchemar ? Sous George W. Bush, ce pays est passé du rêve de l’hyperpuissance au doute absolu. Le nouveau président aura les ailes rognées pendant plusieurs années par les effets de la crise économique. Tout est à reconstruire et dans un monde qui a changé, où la puissance bascule du Nord au Sud, de l’Occident vers les pays émergents… »

On le voit, cette Obamania tient plus à un réel désir de changement, à la reconnaissance que les USA doivent entrer de plain-pied dans un nouveau monde multipolaire qu’au programme du (futur ?) premier président métis des USA. J’en veux pour preuve la déclaration faite à Libération par Ali Kismoune, fondateur à Lyon du Club Rhône-Alpes diversité et membre actif du très actif comité lyonnais des Amis de Barack Obama : « L’identification ne se fait absolument pas sur des idées mais sur le bonhomme. »

Keynésien et libéral

A propos de programme, je vous laisse découvrir le comparatif fait par le Nouvel Obs (ici) ou par Le Figaro (ici)
Car après tout, l’essentiel est aussi là.
Où l’on apprend qu’Obama est favorable à la restriction des échanges entre l’Amérique et les autres pays de l’Alena (zone de libre-échange entre le Mexique, les USA et le Canada créée en 1994). Qu’il privilégie les investissements publics pour relancer l’économie, qu’il souhaite lancer un nouveau plan public sur la santé afin de permettre à tous de bénéficier des mêmes avantages que les membres du Congrès, qu’il veut créer une couverture santé immédiate pour les 9 millions d’enfants sans assurance, qu’il affirme créer un crédit d’impôt de 4 000 dollars pour financer les études au collège (premier cycle des universités américaines) en échange de 100 heures de travail d’intérêt général par an.

McCain est favorable à des mesures fiscales en faveur du développement de sources d’énergies propres. Tout comme Obama, il est favorable à l’importation de médicaments génériques pour faire diminuer les prix des soins. En revanche, il est opposé à la couverture universelle minimum pour la santé. Farouche opposant à l’avortement et aux unions homosexuelles, il estime que ces décisions doivent être prises au niveau des Etats et non de l’Etat fédéral. Il est par ailleurs favorable à la suppression des taxes sur la téléphonie mobile et les accès internet. Il souhaite mettre en œuvre un important plan de soutien, via des crédits d’impôts, aux technologies innovantes et au développement de la Recherche et Développement.
Alors. Pas si simple. Il y a du bon et du moins bon, vu de la France, avec notre tropisme franco européen. Une dose de keynésianisme par ci, une pincée de libéralisme (au sens européen) par là. Des crédits d’impôts à droite, une relance par les investissements publics à gauche. Et encore, les mots de droite et gauche sont fort peu appropriés aux USA. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir le peu d’appétence qu’ont les démocrates américains pour le PS français, sclérosé par son histoire, perdu dans ses doutes. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir les envies de renouveaux des jeunes lions du PS pour comprendre, même s’ils donnent l’impression de s’être couchés avant le sacre de Reims (lire mon post Pouvoir)…
Manuel Valls, toujours dans cette même interview, explique.

Il faut reconstruire une pensée de gauche et refonder nos bases intellectuelles. La France compte des économistes remarquables comme Thomas Piketty ou Philippe Aghion : ils sont très intéressants et inventent des solutions à la fois libérales et sociales. Ne nous contentons pas d’attendre de gagner les élections sur la base du rejet du pouvoir en place ! Si nous revenions aujourd’hui au gouvernement, nous mènerions peut-être une politique semblable à celle de Jospin entre 1997 et 2002. Excepté les trente-cinq heures, ce qui a été fait durant cette période était très social-libéral : ouvertures de capital, politique industrielle volontaire et européenne (EADS…), affirmation d’un certain nombre de valeurs hélas oubliées lors de la campagne de 2002… Lorsqu’il arrive à Matignon, Jospin dit : « Je suis pour l’ordre, pour la règle » et il fait de la sécurité, au colloque de Villepinte, la deuxième priorité de son gouvernement. Face au mouvement des chômeurs de Noël 1997, il explique très clairement à la télévision : « Je suis pour une société du travail, et non pour une société de l’assistanat. » Pourquoi n’est-il pas allé au bout de sa pensée ? C’est là où nous portons tous une responsabilité. C’était le moment de faire un aggiornamento car nous avions un leadership fort. Je vous rappelle qu’en 2007 nous avons perdu l’élection présidentielle sur les thèmes de l’autorité et du travail, valeurs mieux incarnées par Nicolas Sarkozy. C’est à notre génération de faire ce travail intellectuel en mettant les mains dans le cambouis capitaliste. Pour moi, le militant, le citoyen, le responsable de gauche, c’est celui qui cherche à humaniser, à réguler le capitalisme. Évidemment, c’est moins enthousiasmant que de vouloir le renverser.
Mais le changement par la force, par la violence, du système économique – sur lequel repose notre monde – ne peut conduire qu’au totalitarisme avec son cortège d’atrocités. Le renouveau intellectuel de la gauche française sera très difficile car il passe par des analyses qui nous conduisent souvent à faire le même diagnostic que la droite sur l’état de notre pays et les réformes dont il a besoin. Mais il faut passer par un constat lucide du monde dans lequel nous sommes pour ensuite inventer de nouveaux concepts. Cela nous oblige à remettre en cause tous nos repères. Exemple : le service public. Il est indispensable pour assurer la solidarité entre les individus et les territoires, mais il faut le réformer afin de l’optimiser. Le problème, ce n’est pas le statut du fonctionnaire, mais plutôt la mission que nous assignons au service public et à ceux qui y travaillent. Je crois beaucoup au partenariat public/privé, à condition qu’il soit encadré, et aux liens universités-recherche-entreprises. Il faut élaborer un nouveau programme car si la gauche revient au pouvoir en 2012, elle ne devra pas se contenter de reprendre la politique menée sous Jospin alors que le monde change à une vitesse vertigineuse.
(…) Regardez ce qui se passe depuis mai 2007 et la victoire de Nicolas Sarkozy : il y a matière à critiquer son style, sa pratique chaotique du pouvoir, ses choix économiques et budgétaires de l’été 2007 – injustes et surtout inefficaces –, tout comme l’idée, très volontariste, qu’on arrache la croissance « avec les dents » et qu’une politique nationale pourrait arranger les problèmes des Français en quelques mois… Mais nous, les socialistes, nous campons toujours sur un type de propositions au fond très classiques élaborées dans les années 1970 et 1980. Nous n’abordons pas avec courage les grands sujets, par crainte que la simple description de la société telle qu’elle est ne soit interprétée comme un alignement sur la droite !

La gauche sera de nouveau au pouvoir un jour c’est une évidence. En attendant, le PS devra se reconstruire. En prend-t-il le chemin ? Pas si sûr…
De mon côté, n’ayant pas le droit de vote aux USA, je ne ferai pas comme les politiques français qui s’illusionnent en soutenant tel ou tel, au mépris de la plus élémentaire courtoisie et des règles de la diplomatie. En revanche, je note qu’à la Convention démocrate de 2000, à Los Angeles, Barack Obama avait été refoulé. Qu’à celle de 2004, à Boston, il avait pris la parole prônant la réconciliation des Américains au-delà de leurs différences. Et qu’en 2008, il devenait à Denver le candidat du parti à la Maison-Blanche. Quel parti européen (je n’ose écrire français !) pourrait proposer ce parcours à un sénateur ayant seulement quatre années de mandat politique national comme représentant de l’Illinois ? Noir, ou métis, de surcroît ? « Yes we can » est son slogan. Quel que soit le résultat, il aura déjà réussi à en démontrer la véracité.
En attendant, mardi soir, le nouveau président des Etats-Unis ne sera plus le maître du monde qu’il fût par le passé. Le monde change à grande vitesse. Les USA commencent à le comprendre et à le théoriser. Comme le disait Villepin dans son interview au JDD « L’Amérique n’est plus le centre de l’Occident qui n’est plus le centre du monde ». Reste à Obama à ne pas décevoir s’il est élu. Car les espoirs tournent vite en déception si les fruits ne sont pas là rapidement. Et ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui me contredira !

Les Commentaires ( 18 )

  1. de Le lecteur
    posté le 2 nov 2008

    Le problème aux Etats-Unis, c’est qu’un candidat peut être majoritaire en voix et ne pas être élu président, car c’est un suffrage indirect. Les Américains élisent des grands électeurs dans chaque Etat, qui voteront ensuite pour le Président. Donc il vaut mieux gagner de justesse dans des Etats clés que remporter largement les Etats gagnés d’avance.

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  2. de jerome manin
    posté le 2 nov 2008

    Nicolas ne contredira pas Erick, il est d’ailleurs plus dans la proposition que dans la contradiction (laissant le monopole de cette dernière à une certaine gauche). Je le pense mais c’est juste pour agacer.. :-)

    L’Obamamania peut sembler un peu comme la vague dite de démocratie qui secoua la France entre les deux tours de la présidentielle en 2002, où des gens qui ne connaissait rien et n’avais jamais voté donnaient des leçons et assommait de principes péremptoire tous ceux qui analysaient la situation sous prétexte qu’eux seuls allaient sauver la France et la république…

    - Si Obama est vaincu, nous le verrons en France comme un leader à la Martin Luther King, Mohamed Ali, Nelson Mandela voire Le Ché, symbole de la lutte anti-mondialisation, anti-capitalisme etc… Ce qu’il n’est pas.

    - Si Obama gagne, certains français ont tellement investit de mythe en lui et voient un tel sauveur qu’il seront déçus.

    Ceci dit je reste un partisan dans la mesure de la distance d’Obama et de ce qu’il va apporter comme évolution, nous serons moins nombreux dans un an.

    Sinon, ses parents auraient ou faire un effort pour les prénoms : Barack Steve ! Heureusement sa femme s’appelle Michelle, née Robinson

    And here’s to you, Mrs. Robinson
    Jesus loves you more than you will know (Wo, wo, wo)
    God bless you please, Mrs. Robinson
    Heaven holds a place for those who pray
    (Hey, hey, hey…hey, hey, hey)

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  3. de François Malche
    posté le 2 nov 2008

    N’oublions pas que les USA se sont construits sur la suprématie des blancs et que le triomphe d’Obama ne reflète en rien une réalité de tous les jours vécue dans les quartiers noirs ou hispanniques : la pauvreté et l’abvsence du mythe US de l’ascensseur social.
    Obama ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt…

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  4. posté le 2 nov 2008

    C’est vrai, Eric, nous cherchons à imposer nos clivages politiques au reste du monde , alors que déjà chez nous on ne sait plus ce qu’ils veulent dire. La droite et la gauche française sont des curiosités touristiques, aussi bien l’une que l’autre. Mais cette élection américaine semble un enjeu mondial majeur. Si Obama l’emporte, les USA reviennent au coeur de l’Histoire, comme le pays encore capable d’être le moteur du changement. Dans le cas contraire, il est bien possible de l’axe du monde bascule vraiment vers l’Est et la Chine,avant que l’Afrique n’arrive enfin à entrer dans le jeu à la place qui devrait être la sienne. C’est un enjeu symbolique puissant, quelque chose comme: redonner espoir au monde. Quand à la politique du nouveau président elle ne sera pas idéologique (encore une différence avec la France) mais pragmatique. Les deux candidats sont assez intelligents pour ça.

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  5. de JJ BOIS
    posté le 2 nov 2008

    Alors qu’en France nous sommes entrés dans la politique pragmatique avec Nicolas Sarkozy,il serait tout de mème paradoxal que les US,quel que soit le Président élu mardi penche vers l’idéologie…ce n’est pas la culture américaine.

    En dehors du sysytème électoral,il y a la culture de l’américain moyen,qui par exemple ne se jette pas sur les listes électorales,pour échapper aux jurys tout simplement,comment un français peut comprendre ça,lui qui ne connait en général que le système judiciaire français…quand il le connait…

    Oui Obama bien sur,comme beaucoup je suis séduit par son allure,mais de ses idées j’avoue ne pas connaitre grand chose! Il y a peu on ne donnait pas cher de sa peau face à Hillary Clinton…laquelle est déja presque oubliée..la roue tourne très vite actuellement.4 ans de mandat de sénateur c’est court comme expérience,mème en prenant Warren Buffet à la Fed!!

    Il est certain que le vainqueur (Mac Cain pour moi…je me risque,pronostic d’un copain californien!) ne sera pas à la fète,et devra plonger dans le cambouis pour redonner un peu de lustre aux US.Pour aucun des deux la victoire ne sera un cadeau,et Mac Cain semble l’avoir compris en affirmant il y a peu que la défaite et le retour dans son Etat ne serait pas un drame pour ses vieux jours.Prendre une telle responsabilité à 72 ans,mème un héros peut trembler,et nous avec.

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  6. de Alfred Simon
    posté le 2 nov 2008

    Bonjour
    N’oublions pas qu’à chaque fois que les sondeurs hors Etats Unis ont annoncé la victoire d’un candidat sur la base des désirs des habitants du reste du monde, et de France en particulier, les vainqueurs d’un sondage ont été battus. Parfois à plate couture.
    Notamment parce que ce sont les grands électeurs américains, et non le peuple, qui élit le Président américain. Joie, et tristesse, du suffrage censitaire !

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  7. de David Jourdes
    posté le 2 nov 2008

    Les Français ont guillotiné Louis XVI et adorent la monarchie anglaise !

    Mac Cain ou Obama … Etrange, je m’en fiche !

    D’autant plus qu’ils défendent « presque » des valeurs communes sur les USA …

    Ce que je pense par contre c’est que des français aiment à rêver ou comme ces autres militants pro-Obama rencontrés (j’avais écris « croisés » … Trop suspect … Rencontrer c’est mieux !) aspirer à être repérés par un Obama qui les a ignoré lorsqu’il est venu à Paris !

      Répondre

  8. de MT
    posté le 3 nov 2008

    « Barack Obama Production » est fier de vous présenter le merveilleux monde des bisounours en exclusivité mondiale à partir de mercredi sur vos écrans!

    Bon plus sérieusement. Obama risque fort d’être élu. Son mandat sera cent fois pire que celui de Carter. Carter l’ami du Hezbollah! Carter, le président qui a osé installé les mollahs à Téhéran? Comme quoi, la gauche américaine, comme la gauche française n’est pas aussi éloignée que cela de la grande pensée moderne de Tariq Ramadan et consorts et ce malgré les démentis véhéments d’Emmanuel Vals che FOG…Emmanuel Vals qui ferait mieux de rejoindre l’UMP…quoique…les frontières idéologiques sur les grands sujets ayant tendance à disparaitre…mieux vaut qu’il reste au P.S…au moins comme ça il sera élu et sera payé à glandouiller et à se faire mousser!

    Je parle de la gauche française dans le précédent paragraphe pour faire écho à Giscard qui acquiesça comme un gland à la demande d’asile formée par le futur chef de la révolution islamique…gracieusement hébergé dans une villa dans le sud de la France…loyer payé par??? Je ne vous le demande même pas!

    Alors qui est Obama! Un illuminé? Un raciste? Un marxiste? Un révolutionnaire? Un français? Un européen? Et bien, au risque de vous choquer, c’est un peu tout cela à la fois. Illuminé car prétendre qu’un seul homme suffit à changer le destin de l’humanité confine à la démence pure et simple. Je ne citerai pas un des passages de son discours d’investiture (toujours coupé dans la presse française qui s’arrange de ce qu’elle a envie de livrer en pature à son bon peuple suiveur et ignorant) où BHO dans une posture messianique qui rappelait celle de Royal il y a quelques mois à Charlety, n’avait pas l’air de rire quand il affirmait qu’il ferait reculer le niveau des océans! On attend de voir comment! En tot cas ça risque d’être assez marrant.

    Raciste? Probablement. L’histoire de la vidéo que le L.A Times a refusé de rendre publique (journal démocrate) en dit long sur les fréquentations du personnage. Louis Farrakhan …on en reparlera sans doute durant son mandat. Souvenez-vous juste pour le moment du nom de ce sinistre personnage qui n’a rien à envier aux plus grands apprentis dictateurs que le monde continue de charrier.

    Marxiste? Certainement. En sus de son éducation maternelle, tous les témoignages de ces camarades d’université concordent. La place de William Ayers dans la formation intellectuelle d’Obama est avérée et Obama lui-même ne le dément pas. Seulement il l’atténue, évidemment. Quand on sait qu’Ayers a écrit une série de pamphlets appelant à la révolution prolétarienne sur le sol américain, vous avez de qui frémir. Marxiste également par sa posture juridique. Les juges de la Cour Suprême ont vraiment du se fendre la gueule quand ils ont entendu Obama déclarer que les sages devraient se montrer plus à même d’initier et de conformer les évolutions des moeurs. Comprenez, la consécration des droits acquis et tout ce qui s’en suit!

    Révolutionnaire? Tout autant que les néo-conservateurs, ce qui n’est pas le moindre ni le dernier des paradoxes quand on connait les méandres et les arcanes de la politique américaine. Nulle doute que ce n’est pas Obama qui va gagner. C’est Bush qui aura fait perdre McCain. Exactement comme Carter contre Gérald Ford. La stratégie des démocrates consistant à épingler le pauvre Nixon et son administration: Kissinger en tête! Un peu facile comme démarche non? Révolutionnaire comme les néo-conservateurs donc parce qu’il est nourri au p’tit lait de la culture politique européenne. Pour lui, la bureaucratie de la Commission européenne est un modèle du genre. Un exemple à reproduire à l’infini. Un système politique qui marche du feu de Dieu. Et puis, franchement, Obama considérant que l’homme est mauvais, comment ne pourrait-il en être autrement car diaboliser la nature de l’homme, c’est en faire un être malade et à partir de cela, tous les charlatans sont naturellement amenés à prospérer sur l’agora! Le pire étant que cela fonctionne parfaitement Quelque chose de cocasse tout de même dans cette étincelante modernité non?

    Finalement, français et européen sans aucune hésitation. Universalisme, absence de discriminations (discriminare en latin voulant dire différencier!), instauration d’une nouvelle religion. Dieu est plus que mort! Il est décapité et en cela les Européens et les français dans leur énorme majorité consacre le plus logiquement du monde ce nouveau citoyen du monde, sans racines, sans pensées, en parfaite phase avec les meurs et la modernité ambiante!

    Seulement, et je conclurai par cette simple remarque qui n’engage que moi: Obama se fera soit descendre durant son mandat ou, s’il a la chance de le conduire à son terme, les Américains repartiront avec les Républicains pour un long bail de 12 ou 16 ans!

    Bien à vous.

    Le Major Tom (en direct de la Terre Adélie..poils au…)

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  9. posté le 3 nov 2008

    Hello,

    J’ai toujours considéré la démocratie américaine et son mode de fonctionnement meilleur que le notre. plus efficace et plus stable.

    Cette élection se jouera exclusivement le jour J. Vivement le 4 novembre au soir !

    Steph
    http://www.ideesdeweekends.com

      Répondre

  10. de jerome manin
    posté le 3 nov 2008

    @MT
    19h00 cela a beau être l’heure de la soupe, j’ai du mal avec la votre.
    Vous confondez Obama avec ce que la gauche française met dans Obama. L’Obamania de la gauche française ne durera pas plus que son engouement pour Ségolène Royal.
    A regarder, si l’on y arrive, Obama avec un esprit moins référence-française, on s’aperçoit qu’il peut y avoir un certain changement aux USA et que les américains semblent s’intéresser à cette possibilité qui ne devra rien aux agitation des français.

      Répondre

  11. posté le 4 nov 2008

    Les ferrailleurs-recycleurs et les artistes-soudeurs s’intéressent aussi à Obama. Et nous, aux Ateliers de l’Eclipse, nous remercions George (eh oui !) d’avoir permis qu’un non-blanc accède à la présidence. On l’a même écrit dans les journaux…

      Répondre

  12. de jérôme Manin
    posté le 5 nov 2008

    Les résultats à peine dévoilés, les aficionados de la contradiction, les adeptes du NON en toutes circonstances et les pro du celui qui gagne est mauvais se donnent déjà rendez-vous… Amis socialistes vous êtes désespérément sans surprise : http://www.liberation.fr/

      Répondre

  13. de Caton de Lyon
    posté le 5 nov 2008

    Yes we can…alors ça y’est…les américains ont trouvé leur héros pour sortir … de 8 années des plus déplorables des présidences de leur histoire depuis Carter.
    Beau symbole que cette sortie se fasse par la première élection d’un homme de couleur à la présidence.
    Bien plus qu’un honneur lavé d’un passé esclavagiste lointain et d’un apartheid moins lointain, cette élection marque peut-être une façon de représenter une Amérique nouvelle dans un concert des nations qui voit son centre de gravité glisser vers l’orient, de New York vers Pekin.
    Obama sera quoi qu’il arrive et avant tout le premier défenseur des intérêts des USA mais certainement pas la voix finissante d’une Amérique conquérante et au modèle économique ébranlé et dévastateur, embourbée dans un remake de croisades moyenâgeuses.
    Finalement ça tombe plutôt bien maintenant que nous avons, de ce côté de l’océan, des dirigeants désormais étatistes et pourfendeurs d’un « tout économique » qu’ils vantaient il y a peu.
    Dire qu’on a failli rejoindre le commandement intégré de l’OTAN sous G.W. Bush…
    Ici aussi, tout devient possible.

      Répondre

  14. de jérôme Manin
    posté le 5 nov 2008

    @Caton de Lyon
    Enfin une réaction d’homme de droite :-)

      Répondre

  15. de David Jourdes
    posté le 7 nov 2008

    Chacun est satisfait de cette élection … Pour autant, où se situer dans nos actes en France, au sein de nos partis, sur la représentation des minorités ?

      Répondre

  16. de JJ BOIS
    posté le 7 nov 2008

    Je n’étais pas optimiste dans mon pronostic,mais je ne suis que plus heureux de la victoire d’Obama,je pense que les

    US ont franchi une étape importante,espérons que ces ondes favorables traverseront l’Atlantique…

      Répondre

  17. de David Jourdes
    posté le 7 nov 2008

    Coup de calgon !? Je ne sais pas? Agacé, certainement.

    En toute franchise, je ne pense pas que l’élection d’Obama va encourager la République à se diversifier dans ses élites !

    Je ne pense réellement pas que la France connaisse une telle révolution dans ses mentalités ! Je n’accorde d’ailleurs aucun crédit ni aux uns ni aux autres tant cette élection n’annonce rien de bien nouveau, ni de nôtre côté et certainement encore moins aux USA !

    Un candidat de ma connaissance (elle se reconnaîtra si elle me lit) en sait quelque chose ! Pour ce qui est de la France …

    Effectivement, pour parler « local » donc plus proche de nous, je demeure de plus en plus convaincu que depuis des siècles, il y a eu deux France (s). Une se dit de Droite et l’autre de Gauche. Mais finalement il n’y a qu’une France même si une se voulait plus proche du Roi et l’autre du Peuple.

    Aujourd’hui, j’aimerais fuir les apparences car ces deux France (s) pense (nt) de la même manière !

    Aussi, une représentation diversifiée me semble impossible. Ne nous faisons pas de fausses idées.

    Gauche et Droite pensent de la même manière.

    D’ailleurs, à bien observer la société, je suis aujourd’hui persuadé n’avoir jamais rencontré un véritable libéral comme je n’ai jamais réellement rencontré un Français qui ne pense pas à lui avant toute chose.

    Je n’ai jamais rencontré des personnes sincères dans leur engagement !

    Monde d’apparences … Monde qui a recours à la croyance que notre monde est équitable, charitable, aimant … Alors qu’il n’en est rien !

    Et pour le vote Obama, j’ai envie de dire que rien ne changera.

    Société du passé ou société de l’avenir, habillée de « bleu » ou de « rose », elles tourneront toujours le dos aux libertés, à la liberté de l’homme.

    Amérique d’hier ou Amérique de demain, malgré les apparences, restera Amérique de toujours !

    Oui, rien ne ressemble plus à l’avenir que le passé !

    Et s’il devait exister une autre Amérique, elle serait celle du bon sens ! De bon sens et de juste mesure ! Vous redescendrez sur terre et Obama, malheureusement pour ceux qui ont voulu croire au changement, se manifestera comme ses prédécesseurs …

      Répondre

  18. de jérôme Manin
    posté le 7 nov 2008

    @David Jourdes
    Coup de Calgon, on ne voit pas mais baisse de moral, ça y ressemble, il y a des tas de raisons de se réjouïr politiquement à commencer par la victoire écrasante (sic) de la motion Collomb ! A défaut, on peut toujours se bidonner :-)

      Répondre

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