En ces périodes denses en informations tragiques, voici du vrac, un peu léger, quoique. Je vous emmène à la 11e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, puis quelques mots sur le Brésil avant de partir à la rencontre de traders à sauver…
Mardi, 14 heures. Je passe le portillon de contrôle du Palais de Justice. L’audience de la 11e chambre du tribunal correctionnel va démarrer dans quelques minutes. A côté de moi, les avocats entrent directement par la case tribunal sans passer par le portillon. Et personne ne contrôle qu’ils portent bien la robe noire…
On me fait signe de passer. Tout est OK. Pas de fléchage, je vais être en retard. Une queue de 20 personnes devant l’accueil occupé par un seul fonctionnaire me dissuade d’attendre. Je me dirige, avec la complicité d’un habitué des lieux, vers le rez-de-jardin. Plus proche d’un sous-sol que d’un espace vert.
Assis sur un banc de bois, face à moi la cour. Une première affaire. Une sombre histoire de chèque en bois, sur un compte clôturé, donné en caution mais « avec instruction qu’il ne soit pas encaissé », plaide l’accusé qui a choisi d’assurer seul sa défense. Regards apitoyés des avocats présents. La défense est laborieuse et le président patient. Il faudra 15 bonnes minutes pour faire comprendre à l’accusé qu’émettre en chèque sur un compte clos est pénalement de l’escroquerie. Il plaide la bonne foi… Verdict après la suspension d’audience. Affaire suivante. Un jeune garçon est accusé de recel. Objet du litige : une montre de marque « offert pour mon anniversaire par une amie dont je ne me souviens plus du nom. » L’accusé, sans se démonter, soutient l’histoire face aux juges. Il en est même drôle. Une que cela ne fait pas sourire, c’est la procureur. En deux minutes, elle l’expédie direction prison. L’avocat joue ensuite sur le constat imparable : « les faits remontent à quatre ans. Depuis, ce garçon enchaîne les missions d’interim. » Une situation difficile financièrement. La crise. Le RMI… Plaidoirie convenue. Tellement plate, que de fois entendue. Mais que dire de plus ? Verdict après la suspension d’audience. Entre temps, des hurlements à peine assourdis par les murs viennent nous saisir. On s’invective dans les couloirs. Un verdict trop clément ou trop sévère…
Arrive mon affaire. Les trois accusés d’agression sur mineurs (deux de mes fils, lire mon papier ici) viennent à la barre. Où est leur avocat ? Ils ont oublié d’en prendre un ! C’est sûr, trois adultes déjà connus des services de police et de la justice ne savent pas qu’il vaut mieux, dans une affaire comme celle-ci être défendu. D’autant que la prison ferme pourrait être la sanction qui pend au nez de l’agresseur. Un avocat se propose, il est commis d’office. Suspension de séance.
« La cour ! » On se lève. L’avocat de la partie adverse demande un report du dossier. 20 minutes pour s’approprier un dossier c’est en effet un peu court. Nous acceptons le renvoi au 1er septembre. Le juge tonne « ne croyez pas que ce renvoi signifie une dispense de peine. » Pendant ce temps, les trois accusés nous fixent. Regard noir. Le juge leur demande de le regarder avant de conclure, « votre avocat aura le temps de préparer votre étude de personnalité, mais face à un acte aussi grave… »
Et les deux autres ? Le faiseur de chèque écope d’une relaxe et le jeune à la montre de 200 heures de travaux d’intérêt général.
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L’hebdo « Les petites affiches lyonnaises » fait sa Une de ce matin sur Rhône-Alpes qui investit au Brésil. Ou comment, par la magie d’un bouclage, un hebdo se retrouve avec un sujet dans l’actualité, et pourtant totalement décalé. Sourire… Des anges passent !
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Save the traders. C’est la dernière chanson « humanitaire » à la mode. Un clip fleurant bon le tube humanitaire des années 80 passe en boucle sur les ipod et les iphone des adolescents. Des tee-shirts, fonds d’écran… sont commercialisés. « Ouvre ton cœur à un trader » serine le refrain. C’est à découvrir d’un clic ici . Et pour savoir qui se cache derrière ce clip, c’est ici : www.save-the-traders.com.
Bravo à l’agence qui a conçu ce marketing viral et à la marque de voitures qui a eu le courage de l’humour… et des valeurs…
bien jouer,si,si
l »affaire est repousser,
je me marre et oui?
oublier de prendre un avocat,,,,,
un comble,,,,,,,pour gagner du temps vu la rapidité de la justice
question ?
qui sont ces gens,qui ose frapper des gosses?
de bon travailleur,,,,,,en fête?
leurs regards en dit long sur leurs comportement,
méfiance quand même
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