Le bon, la brute et le truand !

J’ai, en cette fin de semaine, une musique qui passe en boucle dans ma tête. Souvenez-vous, c’était en 1966 (j’avais un an !). Le Bon, la Brute et le Truand, western spaghetti emblématique, allait connaître un succès foudroyant et générer plus de 25 millions de dollars de recette. Ah, cette musique, impossible de m’en débarrasser. Surtout pas en regardant le JT. Vous ne voyez pas ? Alors cliquez ici pour le son, où encore là, en version ukulélé par l’Orchestre National d’Angleterre

Le bon, la brute et le truand. Ou quand Kaïs, Brice et Martine se font leur festival…

Certains connaissent mon enthousiasme pour le football. Allant même jusqu’à ignorer la majeure partie des noms des joueurs de l’OL. J’ai néanmoins lu avec attention cet article de Tribune de Lyon sur le jeune Kaïs que le FC Barcelone vient de recruter. Kaïs a 7 ans. Et il paraît que c’est un génie. Une fois son année de CE1 finie, le petit Lyonnais fera donc ses valises pour la Catalogne, direction la Masia, le centre de formation du Barça. Repéré par l’OL, via le FC Gerland, l’enfant ne se fait pas au monde selon Aulas. Il claque la porte et rejoint son club d’origine avant de regarder vers l’Espagne. Son père témoigne : « Les dirigeants de l’OL nous ont dit qu’ils en avaient gros sur la patate. En trente ans, ils n’avaient vu que deux phénomènes avec un tel talent : Benzema et notre fils. »

Celui qui est surnommé « le petit 10 de Gerland » sera donc Le Bon ! Même si on peut se demander jusqu’où pourra aller ce mirage de l’argent roi dans le foot. L’entraîneur d’Arsenal enfonce le clou : « Si vous avez un enfant qui est un bon musicien, quel est votre réflexe ? Le mettre dans une bonne école de musique, pas dans une moyenne. Pourquoi cela ne devrait-il pas être le cas en football ? » On garantit que Raïs recevra une bonne éducation en Espagne. Espérons. Car pour l’instant, sa carrière future n’est qu’hypothétique. Et l’argent facile du foot plus près du miroir aux alouettes. Espérons que le système ne le broiera pas… Bonne chance petit. Soit bon ! Et amuse toi…

**

La Brute, vous l’aurez deviné, c’est Brice Hortefeux. Ou plutôt, pour être juste, l’image que renvoie de lui cette vidéo pitoyable, les explications pour le moins embrouillées qui ont suivi et les hurlements de tous poils. Résumé de l’affaire : sur une vidéo, on voit le ministre et le patron des députés UMP Jean-François Copé poser pour une photo en compagnie d’un jeune militant d’origine maghrébine. Alors que Copé taquine Hortefeux sur le fait qu’il est auvergnat, des personnes non visibles sur les images discutent, disant notamment : « c’est l’intégration », « lui, il parle arabe » ou encore « il mange du cochon, il boit de la bière ». Tandis qu’une femme lui dit : « C’est notre petit Arabe », le ministre répond : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».

Je passe sur la connerie de certains militants… Selon Hortefeux, la phrase sur ceux qui sont trop nombreux ferait en réalité « référence aux très nombreux clichés qu’il venait de prendre avec la délégation auvergnate et alors qu’il s’apprêtait à partir ». Version confirmée hier soir sur LCI par le militant en question.

Tempête dans un verre d’eau ? Oui et non. Oui car, même si la version d’Hortefeux est vraie, il n’en reste pas moins que les propos des militants sont nuls. Archi nuls. Mais pas plus et pas moins que ceux de Manuel Valls dans sa ville d’Evry il y a quelques semaines affirmant sur un marché qu’il faudrait ajouter « quelques blancs, quelques white, quelques blancos ».

Propos scandaleux ? Oui sûrement. Mais d’un côté comme de l’autre, on a tous dit à un moment ou un autre des conneries. Leur tort est d’avoir été filmé. Donc d’avoir à assumer publiquement des propos destinés à la sphère privée.

Quant au coup des photos, je pense qu’il est vrai. Hortefeux est assez goujat et désagréable naturellement pour ne pas se prêter plus longtemps que nécessaire au jeu des militants fans de photos souvenirs. Je me souviens de sa réaction à la Mutualité, au moment des présidentielles, où il avait éconduit de façon fort discourtoise des milinates qui rêvaient d’un autographe et d’une photo. Monsieur avait un déjeuner. Et parfois, pour certains, la gamelle vaut mieux que quelques minutes avec ceux qui vous permettent de l’avoir. Je ne pleurerai donc pas sur Monsieur Hortefeux qui est bien moins nice que l’autre Brice !

**

On les croyait sortis de l’auberge espagnole, et les voilà reparti comme en 14 ! Un livre remet sur le tapis les tricheries dénoncées en leur temps par le camp Royal lors de l’élection au poste de premier secrétaire du PS. En cause, le clan des nordistes qui auraient bourré les urnes. Et là, pas de fraude à la chaussette chère aux Perpignanais. Non, une bonne grosse tricherie, façon truand. Le PS, zone de non droit ? Hors de question pour Ségolène Royal de laisser passer cette truanderie entre amies. Sur France Inter, elle a cogné fort, appelant la direction socialiste – Martine Aubry en tête – à « remettre de l’ordre juste dans la maison ». Elle juge que la loi doit être « appliquée » et exige de « savoir ce que les militants pensent » d’un éventuel nouveau vote.

Elle a lu comme un « roman policier » le livre « Hold-uPS, arnaques et trahisons », d’Antonin André et Karim Rissouli (Editions du Moment). « La lecture de ce livre est accablante. Il y a des preuves d’un système de fraude organisé, notamment dans le département du Nord », tranche-t-elle. « Il y a des principes fondamentaux qui sont le respect de la loi, l’application de la loi, les sanctions sur les fraudes » « Dans un premier temps, je pense qu’il faut sanctionner ces fraudes, il faut appliquer la loi. Consulter les militants éventuellement, ensuite procéder à un nouveau vote, si en effet ces fraudes sont avérées ». Bref, dans le rôle du truand, c’est Martine et ses tontons flingueurs.

**

Et toujours cette musique. Tiens, à propos, Lumière 2009, le Festival du Film du Grand Lyon rendra hommage à Sergio Leone et à Clint Eastwood le mois prochain. Effet du hasard ? Et si Gérard Collomb avait tout manigancé pour me permettre de faire ce papier en guise d’annonce ? Allez, pour ceux qui préfèreront toujours l’original aux pâles copies, « Le bon, la brute et le truand » sera projeté lors de la cérémonie de clôture du Festival, à la Halle Tony Garnier, le 18 octobre. D’ici là, méfiez-vous des contrefaçons…