Bon, vous m’avez connu bleu jusqu’au bout des ongles. Parfois même trop bleu diront certains. D’autres argueront, pour la forme et sur le fond, que j’étais parfois bien pâlot. Alors, c’est décidé et tout de go, je vire de bord. Je fais, et j’assume, la bascule. Je vous confesse ce soir que chez moi, le rose gagne du terrain. Allez, pour tout vous dire, rose, c’est l’avenir.
Pour certains, c’était le 10 mai 1981. Mais moi, j’ai réellement basculé le 4 février 2007. Je m’en souviens encore, c’était un dimanche. Je vous en avais d’ailleurs parlé sur ce blog, mais vous n’aviez pas beaucoup réagi. Pourtant, la nouvelle était d’importance. Ce soir là, je décidais de repeindre mon blog en rose.
Rose comme Collomb, Ségolène et Martine (sans oublier Romain et Jean-Christophe…). Eh bien non ! Rose comme ma fille Camille ? Non encore. D’ailleurs, elle est le plus souvent habillée en bleu. On ne se refait pas.
Non, rose comme Rose. Rose ? Rose, la chanteuse niçoise qui m’avait fait planer en cet après-midi de février 2007. Un petit bout de femme originaire de Nice qui, par la magie d’un album très folk (une guitare, une voix un peu rauque et des souvenirs si personnels qu’ils en deviennent génériques) m’avait fait fredonner.
Son second album, « Les souvenirs sous ma frange » (c’est le titre, j’ai les cheveux trop long, je sais, mais pas encore de frange à l’horizon pour moi d’autant que mon associé préféré en est jaloux, lui qui les a si rares, les cheveux, pas la frange !), est magique. La gratte est là, la voix aussi. De bonnes rythmiques, arrangées par le groupe « pop bio élevée en plein air sous le soleil de la Californie » 1973. Les influences de Rose, auteurs-compositeurs-interprètes, sont multiples. Elle confie : « musicalement, c’est toute la musique folk des années 1970 : Bob Dylan, Joni Mitchell, James Taylor, ce genre de choses. Et au niveau des textes : Gainsbourg, Brassens et Alain Souchon. » Que voulez-vous, avec un tel palmarès, il fallait assurer !
Dans les oreilles, ça sonne effectivement folk-pop, ballades tissées de guitare acoustique, de violons ou de pianos arrangés. Et même si les mélodies semblent parfois un peu simples, le charme opère, surtout grâce à cette voix légèrement voilée, à l’intimité émouvante. Yes we did est l’une de mes chansons préférées de l’album. « Cette chanson est un petit bilan de l’année 2008… très jolie année, où il s’est passé des choses merveilleuses pour tout le monde! Sauf pour moi…« , lâche-t-elle en concert. Allusion claire au « Yes we can » d’Obama, Rose nous chantonne la politique à sa façon. Pour elle, « les glaciers continuent de couler », le Moyen-Orient de s’enflammer, la Chine de réprimer… et Carla de chanter ! Résultat, une jolie chanson au double effet kiss cool qui se termine comme un hymne sur les bêtises que l’on a faites et que l’on ferait mieux d’assumer.
« Les Souvenirs sous ma frange » révèle bon nombre de morceaux flamboyants et solidement arrangés. Un autre que j’ai beaucoup aimé « Comme un marin », aux paroles douces-amères à la fois. Et puis « j’ai 18 ans », « Comment c’était déjà »…
Des souvenirs, Rose en a, à chanter plus qu’à revendre. Qu’elle évoque sa famille (Chez moi), son enfance (Sous ma frange), son adolescence (J’ai 18 ans), ses chroniques amoureuses (Ma corde au clou) ou ses désamours chroniques (De ma fenêtre), l’envie de grandir ou la peur de vieillir (Qui peut dire ?), c’est avec la même simplicité tendre, les mêmes mots de tous les jours qui donnent à l’auditeur l’impression complice d’avoir vécu la même chose.
Rose ne craint pas le langage fleuri. Je retiens « T’es laid comme un mauvais rêve, t’es chiant comme un jour de grève » que je dédie aux conducteurs syndicalistes des TCL. Qui sait, avec un peu de musique, ils consentiront peut être à faire rouler les bus !
Rose à écouter ici…
Rose sera en concert au Transbordeur le 24 mars 2010 – 20h30
Cher Erick,
Merci de cette note qui intervient comme une respiration dans une période politique un peu trop délétère à mon goût.
Hormis votre adresse aux salariés des transports en commun en guise de conclusion aux accents plus bleus que roses, je partage votre enthousiasme à l’écoute de cet album prometteur.
Avec ce deuxième opus, Rose confirme son talent, ses filiations artistiques et nous offre un vrai moment de bonheur. Sa voix au timbre si particulier s’accommode naturellement des notes de guitare folk ou de piano, laissant les mélodies vous transporter vers un agréable ailleurs.
L’hiver sera Rose, c’est évident !
Et pour finir avec une épine … de rose, j’espère que le mois de mars le sera aussi dans notre région.
Musicalement,
Karim Aou
Répondre
Allo ! Allo ! je suis bien sur le blog de… Ah ben… non… Veuillez m’excuser, bonne journée.
Répondre
… far beneath the better snows lives the seed that with the song’s love in the spring becomes the Rose …
Répondre
Un peu de fraîcheur printanière et fleurie , j’aime !
Répondre