C’est ce matin que Benoit Soury (à droite sur la photo), tête de liste de Medef pour les élections à la CCI de Lyon, a présenté ses 59 co-listiers. Une liste où les noms « bien connus de nos services » sont en nombre. Mais au-delà, c’est surtout des premiers éléments de programme et une méthode de gestion qui ont été présentés. J’y étais. Je témoigne…
« Sans bling-bling, ni bla-bla », cette affirmation ressort à deux reprises dans la présentation de Benoit Soury. Ce chef d’entreprise (il a créé deux boîtes avant de rejoindre le groupe La Vie Claire dont il est directeur général et associé) est certes encore peu médiatisé, mais sous son ton mesuré, façon « gros nounours », on sent poindre l’envie de gagner.
Il faut dire qu’il a fort à faire face au médiatique et sympathique François Turcas, président de la CGPME, qui a préféré jouer la doublure d’un Philippe Grillot, élu Medef à Paris et tête de liste CGPME à Lyon. De quoi tenter de brouiller les pistes auprès d’électeurs (les chefs d’entreprise) un peu déboussolés face à ces divisions entre amis (lire mon papier précédent « La bataille démarre » en cliquant ici)
A lire le site de la CGPME, la « rupture a été voulue par le Medef ». C’est de bonne guerre. Retour en arrière… Le Medef ne souhaite effectivement pas que la liste d’union soit conduite par le président sortant, Guy Mathiolon. Celui ci, empêtré dans des affaires judiciaires de « corne cul » comme on dit dans ma Saône-et-Loire, ne semble pas en mesure d’être la tête de file. La CGPME se braque et demande également la tête de Benoit Soury, premier vice-président sortant de la CCI. Vous imaginez la température monter. Un rendez-vous le 10 septembre débouche sur un autre, le 24, où François Turcas plaide pour une liste séparée, faute d’accord sur le dos de Guy et Benoit ! Le plus drôle (façon de parler !), c’est que la CGPME va proprement exécuter Guy Mathiolon quelques jours plus tard en annonçant son retrait (unilatéral ?) des listes. Le tout en le couvrant de bisous mouillés ! Exit Mathiolon, bonjour Grillot…
Et comme tout semblait écrit d’avance, la CGMPE dépose sa liste complète quelques jours après alors que le Medef a pris un peu plus de temps…
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Je ne vais pas vous faire la liste détaillée de tous les candidats (dont un bon nombre de copains), vous la trouverez en ligne ici ventilée dans les 6 collèges électoraux (entreprises de service, entreprises industrielles, commerce de moins ou de plus de 10 salariés). A noter que 80% des candidats sont nouveaux, prouvant que les chefs d’entreprise sont parfois plus matures que les politiques et 60% dirigent des entreprises patrimoniales.
On y trouve pas mal de « people » comme l’a écrit mon camarade Marco ici. Je reprends, en vrac, Lyon People :
Philippe-Marc Jocteur, roi de la baguette et boulanger à l’île Barbe et aux Halles ; Richard Sansavini, PDG d’Arrivetz, temple de la décoration ; Emmanuel Faucon, le très dynamique gérant de la Brasserie des Brotteaux et du Rendez-vous des Amis ; Thierry Lahon, notre compère d’àKGB où les Rolex se comptent à la louche ; Eric Lambolez, chef de chez Jean Brouilly à Tarare et membre des Toques Blanches Lyonnaises. Vous en voulez encore ? Laurent de La Clergerie, très médiatique patron fondateur de LDLC.com ; Blandine Peillon, abonnée aux articles avec sa PME Jours de Printemps et ex patronne de Charlestown ; Sylvain Barbier, le « bôgosse » gérant de Neowi que Benoit Soury appelle Stéphane ; l’intrigante Rima Saliba, patronne du groupe Byblos, en charge de la sécurité des meilleures nuit lyonnaises ; Jean-Christophe Larose, PDG du groupe Cardinal et organisateurs de belles fêtes bling-bling à répétition ; Ronald Sannino, ex collaborateur de Gérard Collomb, qui a rejoint la groupe Casino ; Denis Roussillat, de chez Orange, les téléphones… Bref ils sont 60, et il y a de belles boîtes.
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Dans mon précédent papier sur ces élections, je vous avais parlé du nécessaire programme. Car même la meilleure équipe ne fait pas la meilleure entreprise. Benoit Soury a dévoilé les premiers axes de travail…
• la création d’un interlocuteur référent pour chaque entreprise et la poursuite de la création d’antennes de la CCI « comme dans le 9è arrondissement, véritable zone forte d’emplois ». L’objectif est de renforcer la proximité, le service et la réactivité (« Il faut être capable de changer de rythme »). D’ailleurs, Benoît Soury considère que les 60 000 chefs d’entreprise de Lyon sont « des clients de la CCI pour qui ces référents seront un élément pivot de la relation… »
• la dynamisation du territoire par des actions collectives et des projets innovants accélérateurs de business sera également au centre de l’action. « La CCI est aujourd’hui une institution alors qu’elle doit jouer à plein son rôle institutionnel. Nous sommes depuis trop longtemps silencieux face aux politiques et à l’Etat, il est temps que nous redevenions une CCI de combat… » La création d’un outil d’intelligence économique à l’attention des PME/PMI fera, par exemple, partie du package des projets innovants. Au même titre que le retour de la CCI dans la revitalisation des centre-ville. « Celui de Villeurbanne, dossier sur lequel je suis en train de travailler, sera financé en partie par la CCI. Par ailleurs, nous réfléchissons à un vrai événement d’ampleur autour du commerce et de l’eau symbolisée par le Rhône et la Saône… »
• « Chaque euro investi devra être efficace… » Une petite phrase qui aurait pu passer inaperçue dans la bouche d’un chef d’entreprise, mais qui fixe immédiatement les priorités. Comme dans Aéroports de Lyon dont la CCI est le second actionnaire après l’Etat. « Où est le pacte d’actionnaire ? Nous n’avons pas pour vocation être un sleeping partner avec 25% du capital. » Idem à Eurexpo (53% du capital) : « quelle vision, quel rôle, quelle pertinence de conserver cette participation ? Il faut se poser les bonnes questions. » Et agir… « Sommes-nous présent dans ce G4 que Gérard Collomb créée avec les communes de Saint Etienne, l’Isle d’Abeau et de Vienne ? Le champ de compétence de l’Aderly doit-il être le Grand Lyon ou l’aire économique lyonnaise ? Quelle vision d’avenir pour l’EM Lyon après son rapprochement avec Centrale ? Et quelle place dans le plan Campus ? »
• 15% d’économies en 3 ans. L’objectif est clair. Tout en repensant le fonctionnement et en améliorant la qualité de service ! « La pyramide des âges nous permettra d’absorber une diminution d’une vingtaine de postes (sur 300 salariés) sans plan brutal de départ », affirme Benoit Soury.
• La gouvernance sera également au cœur de l’action avec la création d’un système d’évaluation (chose extrêmement rare en la matière…). « L’exemplarité signifie rendre compte, donc mesurer l’efficacité des actions. » Benoit Soury qui entend bien exercer la présidence bénévolement, comme son prédécesseur Guy Mathiolon, et rester DG de La Vie Claire. « Les membres de l’équipe ont accepté de s’engager afin que nous puissions travailler de façon collégiale et responsable. »
• Le retour de l’industrie à la CCI sera également au centre de l’action. En effet, il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de vice-président délégué à l’industrie. Un comble lorsque l’on connaît la composition du paysage économique local. Une volonté matérialisée par le retour des grands groupes industriels lyonnais, aux côté des PME, des TPE, du service et des commerçants !
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Et après… « La campagne sera digne. J’en ai pris très clairement l’engagement, explique Benoit Soury. Et, si ma liste l’emporte, je tendrai la main à la CGPME afin que nous soyons unis dans l’action, au service des entreprises. » Plus qu’une profession de foi, une volonté de jeter la rancune à la rivière. Et d’agir en responsable !
A propos, le vote c’est du 25 novembre au 8 décembre. Pour savoir comment voter, un clic ici…
Le blog de Benoit Soury, c’est ici… http://www.benoit-soury.com
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