« Je pourrais être votre grand-mère »

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C’est le titre d’un court métrage francophone récompensé hier soir. Et c’est aussi une question que nous devrions plus souvent nous poser lorsque nos pas croisent ceux d’une personne âgée blottie sous une couverture, assise sur une grille d’aération de métro. Et cette grand-mère a aujourd’hui besoin de vos votes !


« Je pourrais être votre grand-mère », est un superbe court métrage de Bernard Tanguy qui a reçu, hier soir, le Prix de l’Espace Francophone, doté par la Maison de la Francophonie dont je suis le président, au Festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin.

L’histoire est simple :

Un jeune avocat d’affaires parisien réalise qu’une vieille femme d’origine roumaine qui mendie en bas de chez lui ressemble à sa grand-mère. Une nuit, il lui fabrique une pancarte en carton « Je pourrais être votre grand-mère ». Les passants se montrent soudain très généreux. D’autres SDF lui réclament une pancarte. Les slogans marketing imaginés par l’avocat, joué par le comédien Jean-Toussaint Bernard, font mouche. L’avocat est rapidement dépassé par la demande…

L’histoire est vraie, et les SDF aussi, jouant leur propre rôle. La « grand mère » est interprétée par Ioana Geonea. Un film qui a déjà reçu le Prix des télévisions francophones 2010.

Pour le voir, c’est simple… Un lien ici qui vous dirige sur le site du Monde. Regardez et votez… Il fait partie des 8 courts métrages sélectionnés par un jury de professionnels présidé par Zabou Breitman pour l’attribution du Prix France Télévisions du court-métrage.

Et pour rejoindre leur groupe Facebook, c’est ici

10 prix ont été remis hier soir au Festival 2011 du film court francophone. Parmi ceux-ci :

-       Grand Prix : Garagouz d’Abdenour Zahzah (Algérie)

-       Prix spécial du Jury : « On ne mourra pas » d’Amel Kateb (France)

-       Prix du meilleur scénario : « Las pelotas » de Chris Niemeyer (Suisse)

-       Prix coup de cœur : « Mouja » de Mohamed Ben Attia (Tunisie)

-       Prix Jury Jeune : « Tiiga » de Pazisnewende Antoine Yougbare (Burkina Faso)

Les Commentaires ( 3 )

  1. posté le 23 jan 2011

    Je suis le co-scénariste de ce film et l’avocat dont l’histoire vraie a inspiré ledit scénario (mais ce n’est pas moi qui joue dans le film). Mon aventure de pancartes pour les SDF dure depuis près de 4 ans.
    Je tenais à vous remercier chaleureusement d’avoir distingué notre petite fable humaniste des temps modernes qui pose des petites questions essentiels : quels choix de vie (course à l’argent et/ou à l’épanouissement) ? L’ouverture aux autres, la solidarité, les espaces francophones, des terres d’accueil pour les étrangers en grave difficulté ?…
    Le film plait beaucoup aux écoles, aux gens de gauche comme aux gens de droite, aux cadres et aux avocats comme aux gens moins qualifiés, etc…
    Sachez que  » JE POURRAIS ETRE VOTRE GRANF MERE  » peut actuellement et jusqu’à dimanche prochain(le 30) être regardé en ligne sur le site du journal Le Monde (dans le cadre du Prix France Télévision – Le Monde destiné à élire, par les internautes, le meilleur court métrage de l’année).

    Merci de voter pour le film en cliquant ici…
    http://www.lemonde.fr/cinema/visuel/2011/01/13/elisez-votre-court-metrage-favori_1465240_3476.html
    Puisque vous avez, semble-t-il, aimé ce film, n’hésitez pas, sauf si des considérations déontologiques vous l’interdisent , bien sûr, à inviter vos amis et vos contact à le regarder et à le faire regarder à leurs amis par ce biais. C’est une très belle opportunité pour nous de montrer le film (le prix des internautes est secondaire.

    Merci pour tout !
    En résumé : je suis touché que vous ayez été touché et n’oublions jamais que  » Celui qui ne donne pas ne sait pas ce qu’il perd » !

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  2. de Armelle H
    posté le 23 jan 2011

    TRès beau film en effet. Ou comment un beau geste, un peu fou, est incompréhensible par beaucoup. Avec ce retournement de situation où les cyniques deviennent fan par le simple jeu d’un hochement de tête de clients ou de donneurs d’ordre.
    Qu’est devenue cette SDF, Ioana ?

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  3. posté le 23 jan 2011

    Chère Armelle,

    Sachez que Ioana, l’admirable femme roumaine qui joue dans le film est toujours à la rue : malgré ses 75 ans et une expulsion sans ménagement en août dernier. Quel que soit le mauvais temps, elle vit dehors 24 heures sur 24 depuis près de 8 ans. Depuis toute cette période, elle passe 12 à 14 heures par jour à l’angle des rues Tronchet et Vignon à Paris dans le 9eme (derrière la Madeleine) et dort sur le même trottoir tous les soirs. Elle est très intelligente, sensible et attachante. Elle est d’un courage exemplaire et d’une incroyable joie de vivre. Après son expulsion en Roumanie, elle est aussitôt revenue à Paris de son plein gré, car elle ne veut pas être un poids pour ses enfants qui vivent très pauvrement (minuscule ferme de quelques mètres carrés).

    Même si cela n’aurait rien changé pour moi, Ioana n’est par Rom, juste roumaine (nous avons écrit le scénario en juillet 2009, un an avant les polémiques gouvernementales sur les Roms) . Ioana était paysanne dans les kolkhozes de Ceausescu qui ont été dissous lorsque cette dictature a pris fin. Grâce au film, nous avons trouvé un mécène qui est prêt à nous aider à “sortir Ioana de la rue”. Mais, même avec le concours efficace d’Emmaüs, c’est plus compliqué à mettre en oeuvre que nous l’avions imaginé.

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