Au secours la droite revient !

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On se souvient, avec amusement, de la campagne de communication des socialistes en 1985. Un femme de ménage (rien à voir avec le Sofitel), effrayée, s’écriait « Au secours la droite revient ! » Pas de quoi fouetter un chat. A ceci près que ce slogan me trotte dans la tête depuis hier 20h00. Au secours !

Je parcours avec consternation, en même temps que j’écris ces lignes, les propos tenus par Philippe Meunier, ci-devant député du Rhône et animateur du collectif Droite Populaire qui fédère les parlementaires de l’aile droite de l’UMP. Avec un certain talent pour mettre les pieds dans le plat, il faut bien le reconnaître. S’ils revendiquent de « courir après Marianne et non Marine », on voit bien dans les sondages que leur stratégie n’est pas pour l’instant couronnée de succès. Il faut dire que la fille n’est pas le père. Elle est pour moi pire !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dernière intervention de Philippe Meunier se positionne bien loin de la droite ouverte et généreuse que j’aime…
Avec deux collègues députés, il vient de réclamer la démission de la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot. Qu’à encore fait miss Crocs ? Elle a tout simplement estimé mercredi à propos du mariage homosexuel que « de toute façon, cela se fera », c’est une « question de mois, d’années ». Affirmant qu’elle aurait voté le texte du PS en ce sens, rejeté mardi par l’Assemblée, elle a déclaré, lors de « Questions d’Info » sur LCP: « J’ai remarqué que sur ces sujets, à la fin, j’avais toujours gagné », en référence à la loi sur le PACS combattu par une large partie de la droite et aujourd’hui acceptée par la majorité des parlementaires, Christian Estrosi, député maire de Nice, les célébrant même en mairie.

La réaction des droitistes de l’UMP ne fait pas dans la dentelle. On hausse le menton, on bombe le torse et on crache son venin : « Nous demandons tous les trois à Mme Bachelot de démissionner. Ses déclarations sont scandaleuses. La majorité vient de rejeter une proposition de loi socialiste sur le mariage homosexuel. Si elle se situe au côté du PS et pas de la majorité, alors il faut qu’elle démissionne ! », a déclaré à l’AFP Philippe Meunier. Le député a précisé qu’il allait appeler jeudi ses collègues UMP à signer un texte pour exiger la démission de la ministre.

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Ces derniers temps, je me demande régulièrement ce qui pourrait justifier que je réponde aux appels pressant de Jean-François Copé de verser 30 euros à l’UMP. Depuis hier, je sais que je viens de les économiser. J’en ai en effet marre de ces hommes et de ces femmes politiques qui croient que tout fonctionne par l’invective, le haussement de menton et le dénigrement permanent (et dieux sait que l’on en a des prototypes dans le Rhône !). Pour moi, la politique c’est d’abord le débat, le frottement des idées, dans le respect le plus total de ceux qui pensent différemment. Car ils ont peut être raison… Les Meunier et autres inquisiteurs devraient parfois méditer cette citation faussement attribuée à Voltaire : « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer. »

Certes, l’Assemblée nationale a rejeté mardi, par 293 voix contre 222, la proposition de loi socialiste sur le « mariage » homosexuel. Mais si un vote majoritaire a force de loi (en l’occurrence de rejet de la loi !), cela ne veut pas dire que les minoritaire on tort, politiquement et intellectuellement.

J’irais même plus loin, rejoignant Roselyne Bachelot, le « mariage » homosexuel sera l’une des thématiques de la campagne des présidentielles et je suis prêt à prendre le pari, quelle que soit la couleur de la majorité, que le texte passera.
L’analyse du vote de mercredi démontre la division de la majorité sur ce sujet : 44 parlementaires de droite ou du centre n’ont pas voté contre, 9 ont voté pour, comme Jean-Louis Borloo, Laurent Hénart ou Yves Jégo, 9 se sont abstenus, comme Nicole Ameline ou Christian Estrosi, et 26 n’ont pas participé au vote.
L’annonce par Jean-François Copé de la création d’un groupe de travail sur la question prouve que le débat devra avoir lieu.

Comme le souligne très bien Gérard Carreyrou dans son édito de ce matin (France Soir) :

« En réalité, la majorité actuelle doit méditer deux exemples passés. En 1974, une partie de la droite, dont Jacques Chirac, a voté avec la gauche le projet de Simone Veil sur l’interruption volontaire de grossesse ; c’est le bon exemple d’une réforme capitale pour les femmes. En 1999, au contraire, la droite vent debout a refusé le pacs voté par la seule gauche avant de s’y rallier plus tard sans tambour ni trompette ; c’est le mauvais exemple de refus d’une réforme de société devenue nécessaire.

Aujourd’hui le mariage homosexuel, à condition toutefois de ne pas le lier à l’adoption d’enfants par les couples gays, est dans l’air du temps et sept pays européens, dont l’Espagne, l’ont déjà adopté. La majorité doit être réactive et non réactionnaire quant à l’évolution de la société si elle ne veut pas se laisser ringardiser. Le maire de Nice qui célèbre les pacs dans sa mairie va dans la bonne direction. »

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En fait, ce qui me choque le plus dans l’attitude des Meunier et consorts, c’est leur conception de la politique qui voudrait qu’il n’y ait qu’une seule tête, qu’un seul rang, qu’une seule pensée, forcément dominante. Ce n’est pas ma culture politique, nourrie du « bordel » ambiant de l’UDF et de sa (parfois) foisonnante brassée d’idées.

Car enfin, voulons nous d’un monde où le débat se résume à des insultes comme en commission où la député-maire UMP de Montauban, Brigitte Barèges, a, lancé à propos du mariage homosexuel : « et pourquoi pas des unions avec des animaux ? » Ou encore le député UMP du Nord Christian Vanneste, un fervent opposant au mariage homosexuel qui a, du coup, dérapé au sortir du scrutin : « Je ne vois pas en quoi l’Assemblée nationale doit s’intéresser à une aberration anthropologique. Il n’y a que deux sexes, les hommes et les femmes. Et la société doit assurer sa pérennité par le mariage des hommes et des femmes. Le reste, c’est une question de mode, liée à quelques lobbies qui ont manifestement beaucoup de pouvoir. »

Ces parlementaires, heureusement minoritaires mais très fortement médiatisés, ne comprennent pas que la chance de la politique, c’est la diversité. Des opinions, des combats, des débats. Enfermés dans leurs convictions, ils vivent le moindre geste d’ouverture comme un renoncement. Dommage. D’abord pour eux !

Je me souviens de nombreux débats, parfois sur ces thématiques, entre les élus municipaux du groupe auquel j’appartenais. Difficile parfois de trouver un concensus, une voie commune. Nous avions, pour ces sujets, adopté la logique de la liberté de vote. Partant du principe qu’il n’existe pas, en France, de mandat impératif.

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Et ce « mariage » dans tout ça ? Vous remarquerez que j’ai mis des «  » car je ne pense pas que le problème soit de systématiquement copier ce qui se passe pour des hétéros. Au risque de choquer les militants « pro mariage gay », aucun de mes amis homosexuel ne m’a jusqu’à maintenant posé ce problème comme une obligation. Et pourtant, ils vivent en couple, certains plus heureux que d’autres, comme tout un chacun, hétéro ou homo. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne se marieraient pas si la chose était possible, mais il n’y a chez eux aucun acte militant. Il faut dire qu’ils ne font pas partie de la minorité qui croient qu’en s’exhibant sur un char à la Gay Pride ils feront avancer les choses. Pour moi, ces militants créent de facto leur propre marginalisation en se donnant ainsi en spectacle, fiers de « choquer le bourgeois » et de faire sourire les autres. Et pas sur que ce sourire soit totalement teinté de bienveillance. Non, mes amis vivent leur vie normalement. Et aujourd’hui, Dieu merci, cela ne choque plus, dans les grandes villes, de voir deux garçons ou deux filles se tenir par la main.

Bien entendu, je ne vous conte pas un monde où le rose domine, car bien des problèmes subsistent comme la donation au dernier survivant, la place d’une vie de famille harmonieuse avec le statut de beaux-parents (valable aussi pour les couples divorcés qui ont refait leur vie) ou encore l’adoption des enfants dont on sait qu’elle existe et que l’on ne veut pas voir. Je pense, tout comme Nora Berra dans une tribune qu’elle vient de publier sur son blog, qu’il faut déconnecter l’idée même de mariage de celle de l’égalité des droits. C’est une simple question de justice et d’équité que d’affirmer que lorsque l’inégalité des citoyens résulte structurellement de l’état du droit , ce droit doit évoluer.

Lorsque j’étais élu, j’avais dit à l’équipe de la mairie du 6è que cela ne me choquerait pas de célébrer un PACS en mairie. Tollé ! Façon plus solennelle et gaie de témoigner d’un amour que devant un guichet de tribunal. Tiens, amour. Un mot qui a étrangement disparu des débats… Et pourtant, la politique c’est d’abord aimer les autres. A méditer !

Les Commentaires ( 18 )

  1. de Jérôme Manin
    posté le 16 juin 2011

    Voilà une chose bien rassurante que tous les gens de bien soient en phase sur la question des droits et du mariage entre deux personnes de même sexe qui ne n’oublions pas n’est pas a elle seule l’horizon de la démocratie.

    Maintenant que Meunier donne du grain à moudre, essaye de nous rouler dans la farine et finissent par prendre des pains, il a choisi son four et mérite son pétrin… MAIS :

    Choisir Meunier pour parler de la droite, c’est choisir Buna pour parler d’écologie ou Brumm de socialisme… Quick et MacDow ne sont pas les plus dignes représentants de la gastronomie Lyonnaise.

    Que ces tristes cas nous fasses un peu plus douter de la probité et de l’excellence des grandes formations politiques est une preuve de bonne santé !

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  2. de revellin
    posté le 16 juin 2011

    Eric, excellent article, et très bonne analyse, merci

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  3. posté le 16 juin 2011

    Merci Christine. Je laisse les commentaires libres afin d’ouvrir le débat, je l’espère sans invectives, entre les diverses tendances !

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  4. de Mireille
    posté le 16 juin 2011

    D’après l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, datant du 26 Aout 1789, il est stipulé que « Les hommes naissent et demeures libres et égaux en droit. » Cependant, par le refus à la légalisation du mariage homosexuel, le gouvernement vas à l’encontre du plus évident des droits. Chaque homme, qu’ils soit hétérosexuel, homosexuel, bisexuel ou transsexuel a le droit de se marier légalement avec la personne de son choix. L’égalité de tous est LE principe à défendre et pas seulement en France.

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  5. de Le lecteur
    posté le 16 juin 2011

    Courage fuyons ?

    A 19h ce jeudi soir, l’association APGL (association des parents et futurs parents Gays et Lesbiens) de Rhône-Alpes Auvergne organise, à la mairie du 3e, un débat public sur les questions d’homoparentalité. Najat Vallaud-Belkacem pour le PS, et Fabienne Lévy pour le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo y assisteront. L’UMP a décliné selon les organisateurs.

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  6. de Jérôme Manin
    posté le 16 juin 2011

    @Le lecteur. Il ma

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  7. de Jérôme Manin
    posté le 16 juin 2011

    @Le lecteur. Il manque à la fête évidemment Nicole Gay pour le Parti Communiste et Raymonde Poncet pour les verts.

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  8. de Damien Gouy-Perret
    posté le 16 juin 2011

    @le lecteur : pour répondre à une invitation encore faut il être invité… à ma connaissance, mon patron (Dominique Perben) n’a pas reçu d’invitation.

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  9. de Paul
    posté le 16 juin 2011

    Quel bonheur de lire cet article cher Monsieur Roux de Bezieux.N’étiez-vous pas un temps milloniste? Soutenant Charles Millon, fondateur du Cercle Charles Peguy (progressiste de gauche bon teint) ou encore créateur du Madel (Mouvement autonome des étudiants lyonnais) qui cassait du « gaucho » en 1968.Ce même Charles Millon opposé à l’avortement et manifestement pour la peine de mort.Créateur de la DROITE LIBERALE et CHRETIENNE et rejoint par deux dangereux gauchistes subversifs Christine Boutin et Alain Griotteray, enfin ce même Charles Millon époux de Chantal Delsol, philosophe se définissant elle-même comme libérale-néoconservatrice…Philippe Meunier à côté ressemble à un libertaire échappé des mouvements trotskystes fleurissant à Lyon2.
    Meunier tu dors ton moulin , ton moulin bat trop vite…Est-ce la faute du vent? Ce même vent qui définit le sens des girouettes.

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  10. posté le 16 juin 2011

    Cher Paul (pseudo bien facile)
    merci pour votre commentaire. J’ai effectivement soutenu Charles Millon lorsqu’il a souhaité être candidat à la mairie de Lyon. A l’époque avec enthousiasme, aujourd’hui sans aucun regret car c’est un homme politique de valeur pour qui j’ai de l’affection.
    Mais soutenir quelqu’un ne signifie pas adopter toutes ses idées, loin s’en faut. Nous n’étions pas d’accord lorsqu’il a créé DLC, par exemple. De même que lorsqu’il a fricoté avec De Villiers ou Pasqua. Quand à son passé étudiant, je crois que j’étais trop jeune (je suis né en 1965 !).
    Mes prises de position sur le sujet traité dans ce billet sont connues, et les débats sur ce thème avec le groupe milloniste ont toujours été passionnés et passionnants. Autant vous avouer que nous n’étions pas tous d’accord !
    Par ailleurs, et j’espère que cela vous fera sourire, Le Monde dans une interview avait titré que j’étais le « gauchiste des millonistes ». Je ne crois donc pas avoir tourné comme une girouette.
    Quant à Philippe Meunier, même lorsque nous fréquentions le Parti Républicain, nous n’étions pas du même côté de la table, moi à gauche tendance Giscard, lui à droite tendance Griotteray. Inutile donc de tenter de refaire l’histoire, nous sommes tous deux à notre place, quel que soit le vent !

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  11. posté le 16 juin 2011

    Eric,

    Gaullistement bonjour et félicitations.

    Il est urgent que je retourne à Collombey les deux-Eglises demander à notre grand homme Charles de Gaulle de se réveiller pour donner pas mal de coups de pied aux fesses aux membres de l’UMP et à certains de leurs élus.
    Remarque, il a du travail parce qu’ils sont nombreux!!!! Je dirai même que ce mouvement va à la décadence du fait de la pauvreté de ses idées et du manque de débat interne comme externe.

    Venons au fait

    D’abord, personnellement comme tu le sais, je suis un catholique attaché aux valeurs de la morale sociale chrétienne qui a pour philisophie le respect de l’homme et de la femme dans son entier. Bien que je ne sois pas un pratiquant fervent, je suis très, très attaché à Rome. Pour moi, la Pape parce qu’il est le représentant de Dieu sur terre est « infaible » ce qui veut dire en un mot comme en cent que sa parole est divine, elle a donc une portée morale et aussi socio-politique. Notre Sainte Mere l’Eglise est opposée au mariage homosexuel, pour elle parce que c’est Dieu et la nature qui l’ont voulu ainsi, un couple c’est un homme, une femme. Mais cela n’est pas une raison de mettre au ban de la socité les homos en général, ce sont des êtres humains et tout individu quel qu’il soit doit les respecter et les laisser vivre comme ils l’entendent.

    De plus, je m’adresse au giscardien que tu es et pourquoi j’en veux à Giscard ce n’est pas sa gouvernance, pas plus mauvaise que les autres mais c’est d’avoir fait la loi sur l’avortement. Jamais je ne lui pardonerai cet acte qu’il a commis. L’homme de droite qu’il est n’avait pas à aller contre son électorat catholique par la création de cette loi.

    Sur le plan politique, je suis d’accord avec toi que l’UMP file un mauvais coton. De même, que je n’acceptais pas que l’Eglise de France court derrière Karl Marx, je n’accepte pas que l’UMP court derrière les héritiers des « camelots du roi » de Charles Mauras, des ligues fascistes de tout poil. Celà devra lui coûter cher.

    Je te rappelle que j’ai eu des responsabilités au RPR et mandats électifs et que j’ai été de ceux qui ont refusé toute alliance avec le FN, à Vaulx en Velin mais surtout été contre la fusion du Mouvement gaulliste au sein d’une organisation qui ressemble plus à une auberge espagnole qu’à un véritable parti politique au sein duquel d’ailleurs la fibre gaullste a été totalement laminée.

    Eric, comme toi je haie l’intolérance. Et ce n’est certainement pas demain que j’irai rejoindre l’UMP compte-tenu de son comportement anti-social, réactionnaire et intolérant.

    Gaullistement
    Claude JEANDEL

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  12. de Beaujon
    posté le 16 juin 2011

    Qu’on le veuille ou non, le mariage évoque une réalité bien éloignée de l’union de deux personnes du même sexe dans l’inconscient populaire. Le mariage est chargé d’une dimension qui nous échappe et qui nous vient du fond des âges de notre civilisation humaine. Le mariage c’est un homme et une femme qui fondent un foyer et font des enfants pour contribuer au développement du corps social auquel ils appartiennent.Sur la surface du globe c’est ainsi que cela est compris, que le mariage soit religieux ou civil. Il s’agit là d’une institution du Droit Naturel valide dans toutes les formes primitives ou évoluées de société.
    Instaurer un « mariage » homosexuel transgresse cette réalité. Que l’on veuille protéger les intérêts financiers de cette catégorie de population en instaurant le PACS est tout à fait acceptable, au même titre que notre droit protège d’autres catégories sociales mais s’engager dans la voie du mariage me parait davantage une manœuvre supplémentaire de désagrégation de notre société et une contribution supplémentaire à cette perte de sens qui nous conduit à reconnaitre comme valable toute philosophie, une approche très relativiste du Bien et du Mal.
    Je pense être un homme de bien mon cher Erick tout comme sans doute beaucoup de vos lecteurs mais je confesse que pour moi tout n’est pas équivalent, le Bien et le Mal existe et moi ça me gène encore de voir des couples homosexuels se tenir par la main ou s’embrasser dans la rue. Ce n’est pas raisonné. Cela fait-il de moi un monstre docteur?
    Enfin et pour finir cette petite réaction à votre papier, n’est-il pas navrant de se dire que la question du mariage des homosexuels fera partie du débat des présidentielles ? N’attendons nous pas tous autre chose que ce débat ? l’avenir de notre société n’est -il pas lié à d’autres sujets beaucoup plus importants que de donner le droit à deux êtres de pénétrer dans une Mairie pour se faire marier? à un moment soit dit en passant ou les hétéros semblent eux de plus en plus réticents à cette démarche.
    Très amicalement

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  13. posté le 16 juin 2011

    @Beaujon
    Rassurez vous, dans ce debat il n’y a ni gentils ni méchants… Juste des opinions toutes respecta les fondées sur une histoire, une education, des rencontres…
    Bien entendu ce ne sera pas le debat phare de la présidentielle, mais c’est le moment ou les candidats doivent se prononcer sur des choix de société. D’ailleurs ces thématiques figuraient au programme de Sarkozy et de Royal.
    A tres bientôt l’ami à Lyon ou à Paris

      Répondre

  14. de VOLLORY
    posté le 16 juin 2011

    Bsr ERICK,

    Excellent résumé de la situation actuelle. Comme toutes les autres branches du Droit, le droit de la famille doit évoluer.

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  15. de VOLLORY
    posté le 16 juin 2011

    Nos voisins Suisses utilisent très souvent le référendum : pourquoi ne pas demander l’avis de tous les français sur des sujets importants ?

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  16. de milan
    posté le 17 juin 2011

    Dans les années 70 (mais vous étiez trop jeune ….) , quelqu’un a dit ( je crois que c’était Louise de Vilmorin ) « de nos jours plus personne ne veut se marier….à part quelques prêtres » .A adapter avec maintenant . Je suis absolument d’accord avec le commentaire de Beaujon . Moi aussi , dans la rue, je suis trouve l’attitude de certains couples homosexuels extrêmement choquante . Ai-je le droit ? Ces questions et bien d’autres sont un luxe de pays bien nourris . Et de plus , il faut expliquer cela à nos petits , âmes innocentes et encore proches des anges .

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  17. de Bruno GUINAND
    posté le 20 juin 2011

    J’ai pris mon temps pour répondre à cet article remarquable d’Erick…J’ai voulu, d’une part avoir une réflexion suffisante sur un sujet qui en temps qu’homosexuel ne me préoccupe pas vraiment, et d’autre part laisser passer cet évènement majeur de notre week-end à Lyon : le défilé de la gay pride.
    Cet article m’a donc amené à trois ou quatre réflexions…
    La première concerne tout d’abord son auteur.
    Certains ont dû tomber de leur chaise, d’autres se sont peut-être étouffés ou ont simplement levés les yeux au ciel, peut-être même que quelques uns ont dû penser à un « coup » pour se relancer politiquement en lisant les propos tenus par « Monsieur Erick Roux de Bezieux » catho, réac de droite, noble bourge et suffisant.
    Pourquoi sinon ce boulet sur l’UMP en défendant plutôt les lopes, les tapettes, les fiottes ???
    Est- il tombé sur la tête ? A t- il viré de bords ?
    Moi ,je vous dis que cet homme est courageux de prendre une position qui n’appartient pas majoritairement à sa sensibilité politique, ni même à son éducation et que cela montre à qui ne le connait pas… qu’il ne faut pas s’arrêter sur un emballage… il est souvent trompeur !!!
    Oui pour ceux qui ont la chance de faire parti de ses vrais amis, je peux vous dire que c’est d’abord un «humaniste» à l’esprit très aiguisé, (lire ses blogs) emprunt d’une grande culture… et d’un humour …. Oui, j’ai bien dit humour souvent jubilatoire.
    J’aime sa franchise, son amitié, sa générosité son coté entier et surtout nos rapports « non protégés »… … on peut tout ce dire sans barrière ni jugements particuliers.
    J’arrête là cette première réflexion sur son article, car on va finir par croire que je l’ai converti… à faire son « comming out »
    Ma deuxième réflexion concerne le positionnement d’un parti politique et du gouvernement en l’occurrence, sur un sujet de société qui évolue inexorablement vers la normalisation : le mariage entre personnes de même sexe.
    Liberté, Egalité, Fraternité : voilà ce qui régit notre pays non ?
    Oui je suis favorable à une amélioration des droits des couples gays et lesbiens.
    En revanche, que cette union juridique porte le nom de mariage ou non, m’importe personnellement peu.
    Car qu’est- ce que le mariage si ce n’est un lien entre deux personnes qui s’aiment et qui veulent officialiser aux yeux de la société et pour eux même le plus souvent leur union.
    Auparavant, on considérait l’homosexualité comme une maladie ou une anomalie, mais de nos jours aucune organisation majeure d’Occident ne considère l’homosexualité comme une maladie ni un sujet d’intervention en tant que tel.
    Donc, aujourd’hui, la démocratie offre à toute personne la possibilité de choisir et pratiquer son orientation sexuelle. Cependant, cette liberté est incomplète. Dans la majorité des Etats, à l’exception des Pays-Bas, Belgique, Espagne, Canada, Massachusetts et Afrique du Sud, les homosexuels n’ont pas le droit de se marier.
    En effet, selon la constitution des droits de l’homme, TOUS LES HOMMES SONT EGAUX : c’est fondamental. Donc tous les hommes devraient avoir les mêmes droits. Les homosexuels n’ont pas le droit au mariage. Ainsi, la loi se contredit elle-même.
    En réalité, ceux qui sont contre le mariage homosexuel ne font que semblant d’être en conformité avec les principes démocratiques. Ils disent que c’est la majorité qui doit décider pour l’ensemble et ils en tirent comme conclusion que ce sont les hétérosexuels qui doivent décider pour les homosexuels. Certes, les hétérosexuels sont majoritaires, mais les homosexuels et les hétérosexuels sont deux groupes qui ne doivent pas décider l’un pour l’autre. Ce n’est pas aux chinois de déterminer les droits des français parce qu’ils sont plus nombreux.
    Ce débat est en effet assez étrange quand on y pense, car en réalité, on ne devrait même pas se poser la question du droit au mariage parce que si deux personnes adultes et consentantes s’aiment, elles et elles seules doivent être libres d’en décider. S’est-on déjà interrogé sur le droit au mariage hétérosexuel ? S’il existe un mariage qu’il soit accessible à tous, ou alors supprimons le complètement. C’est le principe de l’égalité. Donc on peut interpréter cette interdiction comme étant une pénalisation suite à une discrimination.
    Mais il y a le pacs me disent certains !!! Ah oui, bien sûr, le pacs. Le pacte civil de solidarité est un contrat conclu entre deux personnes pour organiser une vie commune. C’est ce qu’on propose en France aux homosexuels. Certes, le pacs est une sorte d’union, mais ce n’est qu’un minable compromis que l’on a dû faire afin de ne pas être obligé de permettre le mariage, car il n’existe pas d’arguments juridiques pour l’interdire. Le pacs n’offre pas les mêmes garanties que le mariage. Premièrement la disparition complète de la notion de fidélité ôte du pacs toute image du vrai amour. Deuxièmement, les pacsés n’ont pas autant de droits que les mariés. Et puis s’unir en signant un papier au tribunal n’a rien d’émouvant ni de mémorable.
    Or, qu’est- ce que le mariage ? Dans un dictionnaire on lit la définition suivante. Le mariage est une union à durée indéfinie qui ne s’achève qu’avec le divorce ou après le décès de l’un des conjoints. Cette union peut être civile lorsqu’elle est actée par un officier d’Etat civil mandaté par l’État ou religieuse lorsqu’elle est actée par le prêtre d’une religion.
    Donc même si les institutions religieuses ne tolèrent pas le mariage entre deux femmes ou deux hommes, il n’y a pas de raison d’interdire le mariage civil de ces couples.
    Alors que nous sommes en 2011, qu’un parti comme l’UMP pour qui j’ai voté se ringardise en refusant ce mariage pour une minorité qui le demande me paraît rétrograde. Et je ne vous dis pas cela par le fait d’être moi-même homosexuel, mais pour cette liberté et cette discrimination envers des être humains qui s’aiment et qui veulent construire un avenir ensemble sans se cacher… tirons leur plutôt notre chapeau dans ce monde souvent hypocrite.
    Enfin ma dernière réflexion à cet excellent article de mon ami Erick concerne cette communauté homosexuelle qui réclame ce droit au mariage que je viens plus avant de défendre.
    Je suis aujourd’hui homosexuel car je vis avec un garçon…
    Si je suis en couple avec lui, c’est que nous nous sommes trouvé des points et des aspirations communes ou complémentaires. Mais c’est d’abord un être humain que j’aime. Je partage avec lui très simplement des sentiments, des aspirations des émotions, des soucis… comme finalement beaucoup d’êtres humains.
    Nous ne fréquentons pas « Le Milieu » comme disent certains, car nous sommes contre toute forme de communautarisme.
    Je crois pouvoir dire que nous avons la chance d’habiter une grande ville et que nous pouvons y vivre normalement…
    Et je n’éprouve pas comme une nécessité première de vouloir me marier avec lui.
    Il est vrai que si nous voulions dans un avenir nous donner un signe plus fort, franchir une étape dans notre engagement l’un à l’autre et vis à vis de notre entourage, et nous y pensons parfois, le pacs nous paraît bien pauvre.
    Je suis un peu surpris et amusé de voir aujourd’hui justement cette communauté homosexuelle qui au départ se voulait en décalage, en opposition avec le mode de vie des hétérosexuels s’en approcher de plus en plus… Le mariage en étant le paroxysme. Mais c’est une évolution normale me semble t il.
    Tous comme les jeunes hétéros copient de nos jours cette communauté gay vestimentairement par exemple …. Ce que l’on qualifie aujourd’hui de style « métrosexuel »
    Et combiens de fois il m’est arrivé de rencontrer de jeunes hétéros qui sont bi sexuel sans se poser de questions sur une appartenance à une communauté.
    Et oui les homos veulent copier les hétéros et vice versa.
    Alors donnons les mêmes droits aux deux.
    Pour en terminer je voulais dire que finalement il n’y avait pas que les politiques qui me paraissaient rétrograde, mais cette communauté gay aussi !!!
    Quand je vois à la fin de ce week-end qu’il existe encore ces Gay-pride pour affirmer ses appartenances à une sexualité … A t on vraiment besoin de s’exhiber dénudé sur un char pour affirmer son appartenance sexuelle ?
    Je continue à penser, qu’aujourd’hui en tout cas, la gay pride donne une image décalée et faussée de l’homosexualité à des parents, réfractaires, bloqués et inquiets face à la sexualité de leur enfant.
    Et que cela ne me semble plus très novateur pour l’avancement des idéaux.
    En revanche si aujourd’hui la gay pride est entrée dans les meurs comme le défilé du carnaval de Nice ou d’ailleurs pourquoi pas !
    J’adore l’idée de fête et de rassemblement populaire festif et coloré.

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  18. posté le 20 juin 2011

    Merci Bruno

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