C’est sous ce titre que j’ai publié ma première tribune libre dans le numéro de jeudi dernier de l’hebdomadaire Tribune de Lyon. Quelques jours après, je la partage avec vous…
« Allez, un p’tit dernier, pour la route ! » Pas facile de résister à l’appel de ses amis. Du bistrot, relais d’opinion hélas en voie de disparition, à la vie politique, il n’y a souvent qu’un pas que les élus franchissent sans modération. Allez, un dernier mandat, pour la route ! Et on sait tous que le dernier est bien souvent celui de trop.
Pour ma part, je suis partisan de deux mandats consécutifs dans la même fonction. Pas un de plus. C’est d’ailleurs le sens de la réforme constitutionnelle, dite de modernisation des institutions, voulue par Nicolas Sarkozy. Depuis le 23 juillet 2008, le président de la République ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Sans d’ailleurs s’imaginer que moins de 3 ans plus tard, de nombreux français auraient applaudi des deux mains qu’il se contentât de 5 années ! Il reste un an avant les présidentielles et le peuple, tout comme le pilier de bistrot, est parfois versatile… Nicolas Sarkozy aura donc peut être droit à une nouvelle tournée. Santé !
Plus proche de nous, la maire PS du 1er arrondissement de Lyon vient elle aussi d’appeler à la modernisation de la vie municipale en annonçant sa volonté de ne pas rempiler : « Deux mandats sont suffisants, après on a pas la même fraîcheur, la même envie. » Tout en souhaitant continuer le combat. « Je ne lâcherai pas tout. J’aimerais avoir une place sur une liste et rester élue dans le 1er. » C’est peu de dire que nous ne buvons pas à la même bouteille politique, mais il faut néanmoins saluer cette décision. Le fait que ce soit une femme qui la prenne n’est sans doute pas étranger à ce que certains nomment de l’inconscience. Renoncer ne fait en effet pas partie des codes de la politique. Il fallait oser refuser la tournée du patron, elle l’a fait !
Il est, à mon sens, temps de casser les codes du passé. Deux mandats exécutifs sont en effet suffisants pour faire le job. Le troisième ne sert souvent que d’exutoire à ses propres insuffisances. Et puis un jour, il faudra bien se poser la question de l’utilité du cumul de certains mandats. Et de la capacité d’agir en profondeur et efficacement en empilant les cocardes comme des bocks de bière. Gérard Collomb a saisi ce prétexte pour limoger le maire du 4e arrondissement deux ans avant la fin de son second mandat. Il peut ainsi se vanter de renouveler le personnel politique et de promouvoir un quadra efficace, David Kimelfeld, qui devrait être élu maire de la Croix-Rousse dans prochains jours.
Reste à savoir si Gérard Collomb résistera lui aussi dans deux ans à l’appel de ses amis et à la peur du verre vide. « Allez, Gérard, un p’tit dernier, pour la route… » C’est qu’on est si bien, place de la Comédie.
http://www.youtube.com/watch?v=Xjv57gSE5gQ
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Aller parler de courage pour la Maire du premier qui va se retirer ayant perdu la confiance de ceux qui l’on placé est un rien excessif et théâtral, ne réécrivons pas l’Histoire…
Gilles Buna, élu maire du Ier, a laissé sa place pour aller faire ses pitreries plus près du baron, le second mandat à été la récompense d’une allégeance sans esprit et d’un clientélisme forcené. Il faut y croire et être bien payé pour avoir vu quelque compétence à l’oeuvre.
On retiendra cependant que son départ restera la seule action pertinente et louable en faveur de cet arrondissement, même si cela arrache des larmes à ses bruyants obligés à l’idéologie convenue pour qui la manne était pléthorique.
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