Je vous livre mon dernier « Point de vue » paru dans Tribune de Lyon de jeudi dernier.
Un sondage réalisé à l’occasion des derniers Entretiens de Valpré (entretiensdevalpre.org) a de quoi interpeller ces candidats à la Présidence de la République qui passent et repassent en boucle l’éternel refrain de la France entrepreneuriale.
Pour 38% des 800 français interrogés, la principale motivation des entrepreneurs est de gagner de l’argent. Comme si on créait une entreprise pour se « faire du fric », sans imaginer un seul instant qu’il faille d’abord avoir des idées (29%) ou envie de construire (18%) ! En fait, le monde des entrepreneurs français manque cruellement de leaders, de porte-drapeaux. 40% des sondés sont incapable de nommer seulement une personne qui symbolise l’entrepreneuriat, le premier cité spontanément portant le nom de Bernard Tapie (10%) ! Sic transit…
Et pourtant, le rôle des entrepreneurs dans la vie économique et sociale française est de plus en plus forte. En quinze ans, les PME ont créé 1,8 millions d’emplois. Car le tissu économique français ne se limite heureusement pas aux grandes entreprises. 98 % des structures sont des PME-TPE. Un nombre record de créations d’entreprises a d’ailleurs été enregistré en 2010 en France (622 039, soit +7,2 %) et, même si ce chiffre tend à légèrement diminuer en 2011, la France commence à se rêver entrepreneuse. Crise oblige, vraisemblablement. L’observatoire KPMG des jeunes âgés de 18 à 30 ans, les fameuses générations Y et Z, révélait en octobre dernier qu’être entrepreneur était l’emploi idéal pour 48% des jeunes sondés, contre 32% pour être salarié du secteur public.
Dans 15 jours, pile poil, s’ouvrira à Nice le G20 Yes. 400 entrepreneurs du monde entier (dont 58 français), âgés de 18 à 45 ans, se réuniront pour finaliser des propositions qu’ils remettront le 3 novembre aux chefs d’Etat du G20 réunis sur le thème « Nouveau monde, nouvelles idées ». Des mesures qui « montreront que l’entrepreneuriat constitue, tant dans les pays émergents que dans les pays développés et vis-à-vis des jeunes en particulier, la première clé pour sortir de la crise et le meilleur atout pour façonner l’économie du XXIe siècle d’un monde innovant, durable et solidaire », affirme le président du G20 Yes, Grégoire Sentilhes. Les pistes d’actions, forcément très concrètes, car provenant de l’économie réelle, porteront notamment sur l’intégration des jeunes dans la vie active, l’écosystème entrepreneurial ou encore la crise de l’investissement. Reste à espérer que les élites politiques, de l’UMP au PS, écouteront (et entendront !) les futures élites économiques !
Dans cette époque où le système semble prendre eau de toute part, avoir un écosystème entrepreneurial dynamique est assurément le socle sur lequel pourra se (re)construire durablement notre économie, donc notre croissance.
Insulter bruyamment les sondages et s’y conformer avec suffisance, coute plus cher qu’entreprendre… CQFD
Il doit falloir, tel mami Bettencourt au G20, prendre du recul. Car, l’inverse de l’entreprise, c’est un rebellocrate stipendié ou bobos à statut qui s’indigne seulement pour sa gamelle contre celui qui lui a préparé avec de l’argent public.
Une pensée émue pour François Hollande qui va bouffer en interne de l’obstruction, comme un entrepreneur face à un syndicat
Répondre
Entre preneurs, pas qu’en rêve !
En repreneurs, pas qu’en trêve !
Coquin d’Erick !
Répondre
Moralité : pour avoir des commentaires faut du polémique, un seul chiffre, l’intelligence discrète et le verbe sans polysémie.
Répondre