Réjouissez-vous, prévenez vos amis, préparez la fête car dès demain, une petite seconde après minuit, 2012 sera enfin à nous. Non, non, je ne suis pas fou. Le soleil, pas encore estival, n’a pas encore terminé de me cuire ce qui me reste de cervelle. C’est bien demain, le 26 juillet, que nous serons libres… Ce qui explique d’ailleurs peut être pourquoi les Français partent en vacances dès la fin juillet.
26 juillet. Une date tout à fait symbolique, à quelques jours des grandes migrations aoûtiennes. 26 juillet, où la date symbolique qui sépare non pas la nuit de la lumière (quoique), mais le temps durant lequel chaque Français travaille pour l’Etat de celui où ils travailleront pour eux même ! Le calcul est simple, en moyenne, chaque Français laisse 56,5% de ses revenus à l’Etat. 26 juillet. Certains, amateurs de polémique, pourront bien rétorquer que pour eux, c’est plutôt le 12 mai ou encore le 2 février (ah les conseillers fiscaux !), il n’empêche, en moyenne, c’est le 26 juillet qui gagne. Et encore, c’est avant le coup de matraque fiscal en préparation par les équipes de l’Ami Molette.
Je vous recommande la lecture de l’étude réalisée par l’Institut économique Molinari, avec Ernst & Youg, intitulé « Le fardeau social et fiscal de l’employé lambda au sein de l’UE » (à télécharger ici). Instructif ! Pour la première fois, la France est dans le duo des pays taxant le plus leurs salariés, tout juste derrière la Belgique qui libère ses salariés le 5 août. Grands gagnants, les salariés de Malte (11 avril), du Royaume Uni (12 mai), d’Espagne (23 mai), du Luxembourg (26 mai)… L’Allemagne est proche de nous (12 juillet tout comme l’Autriche avec le 16 juillet).
Pour l’Institut :
Le taux d’imposition réel du salarié moyen dans l’Union européenne est désormais à 44,9% en 2012. Il augmente de 0,7% par rapport à 2011 et de 0,9% par rapport à 2010.
Dans 7 pays, plus de la moitié des revenus liés au travail sont prélevés au titre des impôts et taxes retenus dans le périmètre de notre étude (Belgique, France, Suède, Autriche, Hongrie, Allemagne, Italie). Cela signifie que le salarié moyen de ces pays n’a pas de maîtrise directe sur plus de la moitié des fruits de son travail, son influence sur la prise de décision étant au mieux indirecte.
Les pays qui taxent le plus leurs salariés moyens sont la Belgique et la France. Les prélèvements obligatoires y représentent 59,2% et 56,5%, avec des libérations fiscales les 5 août et 26 juillet 2012.
La France, est désormais le 2e pays de l’UE en termes de taxation des salariés, alors qu’elle était 3e en 2011 et 2010. A ce stade cette évolution n’est pas due à l’augmentation de la fiscalité française, mais à la réduction de la pression fiscale en Hongrie. Les charges sociales réduisent compétitivité et pouvoir d’achat par rapport à l’Allemagne
L’étude montre que les prélèvements obligatoires français sont pénalisants, y compris par rapport à des pays disposant de très bons niveaux de services publics et de protection sociale.
L’employé français est en théorie un des mieux payés (50 584 €) mais il est aussi particulièrement fiscalisé (28 583 €). Pour distribuer 100 € de pouvoir d’achat net de charges et impôt au salarié, l’employeur français doit débourser 230 €. La différence, 130 € est absorbée par les charges sociales patronales, les charges salariales, l’impôt sur le revenu et la TVA.
Les salariés français sont plus pénalisés que leurs homologues allemands, qui bénéficient pourtant de services publics et sociaux comparables. Pour obtenir 100 € de pouvoir d’achat outre Rhin, il suffit de distribuer 210 €. Le salarié allemand est libéré fiscalement le 12 juillet, soit deux semaines plus tôt qu’en Allemagne. Il dispose de 1 700 € de pouvoir d’achat réel par an de plus que son voisin français, alors qu’il coûte 700 € de moins à son employeur.
Cette différence s’explique par l’importance des charges sociales françaises. Elles représentent 88% des prélèvements supportés par le salarié, contre 65% en Allemagne et 61% en moyenne dans les pays de l’UE.
Dans ces conditions, toutes les politiques qui viseraient à restaurer la compétitivité de l’économie française en occultant la nécessaire rationalisation des dépenses publiques et sociales ne conduiront qu’à des résultats en deçà des attentes.
Nous sommes donc en état de « burn out fiscal » comme l’expliquait Yves de Kerdrel dans Le Figaro d’hier. Comme dirait l’autre, vivement demain !
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Sinon, on n’entend plus beaucoup Monsieur Montebourg. Passé du jour au lendemain de l’invective à une attitude plus conforme à ce que l’on attend d’un ministre du redressement productif, c’est-à-dire des entreprises ! Je ne suis pas contre les bons coups de gueule, et que l’Etat se décide d’être un acteur (je préfèrerai d’ailleurs le mot partenaire) de l’économie. Soyons clairs. Trop d’hommes politiques nous ont habitué aux formules anesthésiantes et convenues. A force de partager les mêmes études, les mêmes cursus, les mêmes salons, le jeu de rôle devenait fade. Mais là, l’ex patron du conseil général de Saône et Loire y était allé un peu fort sur Peugeot. Certains de mes clients, dirigeant des filiales de groupes étrangers, me faisaient part de la stupéfaction, voire de l’inquiétude, de leurs sièges sociaux face aux éructations du ci-devant Ministre.
Les choses semblent depuis être rentrées dans l’ordre, Matignon ayant pris le dossier en main.
Dans Libération d’hier, Montebourg s’en expliquait : « Mon ministère n’est pas celui des mondanités, c’est celui de l’action et du rassemblement patriotique au service de notre industrie » (…) « Ma méthode, c’est la négociation franche pour, ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter ensemble. » Dont acte. Mais il ne faudrait pas que par des envolées lyriques, et des commentaires à l’emporte pièce, Montebourg tire contre son camp, celui du redressement productif… La majeure partie des entrepreneurs est bien différente de l’idée qu’il semble avoir et ce n’est pas de gaîté de cœur que l’on décide de restructurer une entreprise. D’autant que Peugeot (qui annonce ce matin 819 millions d’euros de pertes au premier semestre contre un bénéfice net de 806 millions un an plus tôt) paye aujourd’hui le prix, certes de ses atermoiements pour s’allier à un niveau mondial, mais aussi d’avoir choisi de maintenir la majeure partie de sa production sur le territoire français. Ou comment reprocher à certains ce que l’on demande à d’autres ! Pour mémoire, Renault a choisi le modèle inverse alors que l’Etat possède 15% des actions et siège au conseil d’administration.
Montebourg passe son grand oral ce matin sur le plan de soutien à l’automobile. Ce qui sera le plus guetté, aujourd’hui, est le ton vis-à-vis de PSA. Le gouvernement a démarré en parlant de « mensonges », de « dissimulations » et accusant la famille Peugeot de s’en mettre plein les poches. Dans toute bonne négociation, on peut démarrer en aboyant, histoire de forcer les contreparties aux aides, mais ce ton a été perçu comme méprisant, voire humiliant. Le romantisme cèdera-t-il au réalisme ? Réponse ce matin, au sortir du conseil des ministres.
Un dernier point pour ces hommes politiques qui semblent méconnaitre le social. Supprimer des emplois ne veut pas dire licencier… C’est là tout l’enjeu des plans de sauvegarde pour l’emploi mis en place par les entreprises afin de privilégier d’abord les départs individuels, les mutations, la formation… Chez un de mes clients, le PSE a permis de réduire à 0, oui 0, le nombre de licenciements.
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Sur ce, je m’en vais remplir mon frigo. Demain, il y a quelque chose à fêter ! Et puis après vacances, il faut bien se reposer après avoir tant bossé pour l’Etat ! Bon mois d’août à vous…
Le modèle lyonnais jusqu’au sommet de l’Etat.
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je vais demander la nationalité allemande… n’oublies pas ta bouée avec la tete de canard Erick……..
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oui car ma fête c’est le 3 octobre, jour de la fête nationale outre rhin.
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Ca tombe à pic, je suis en vacances à compter d’aujourd’hui 26 Juillet…
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