La fin du village ?

week-end-lyon-vue-villeLyon est une ville aux 100 villages. Et l’on sent bien, confusément, dans chacun d’eux, que le lien qui retient chaque vie de village est tenu. Prêt à rompre…

Je dois le titre de ce papier, « La fin du village », au remarquable livre du sociologue Jean-Pierre Le Goff que je viens de terminer dans le train qui me ramenait ce dimanche soir de Strasbourg… L’auteur s’attache à décrire les évolutions de Cadenet, petit village provençal de 2 000 habitants, et la déshumanisation contemporaine. Ce microcosme du mal-être français est étudié dans les détails. Une entrée en matière pour s’interroger sur ce qu’est advenu l’ancien peuple de France et sur les défis qu’un nouveau type d’individualisme pose à la société.

Pour Le Goff, les anciennes institutions comme l’Église ou les partis politiques prennent de plein fouet ce choc des cultures et se voient dans l’obligation de prendre en compte l’évolution des demandes. Les rôles sont désormais inversés. Les institutions n’assurent plus un rôle de régulateur social, mais se doivent de répondre aux attentes de la population.

Plus au nord de Cadenet, à Lyon, nous sommes confrontés aux mêmes interrogations. Celles qui traitent de la ville à vivre. Si, depuis des années, les décideurs politiques et économiques concentrent avec succès une large partie de leurs efforts sur le développement de l’aire économique lyonnaise, force est de constater que les quartiers, cette ville aux 100 villages, sont peu (plus ?) au cœur de l’action politique. Et pourtant, je pense que le temps est venu de regarder aussi vers l’intérieur des villes et de leurs périphéries… L’un des enjeux de notre agglomération sera de savoir intégrer le « grand périurbain », les zones situées entre 30 et 100 km du cœur de la métropole. Derrière le périph symbolisait le monde des années 70. Aujourd’hui, une population allant des ouvriers aux classes moyennes investit ces espaces situés à l’écart du développement métropolitain, dans ces territoires du « grand périurbain ». Sorte de France de la relégation sociale et spatiale.

Autre question à se poser : comment rendre la ville accessible ? Lyon, comme le soulignent les divers classements de l’immobilier neuf et ancien, est de plus en plus l’apanage de populations aisées, prix du mètre carré oblige. Reléguant les autres aux « marches de l’empire » et détruisant, in fine, la diversité qui fait la richesse des quartiers. Ces quartiers, justement, qui sont les grands oubliés du « vivre ensemble ». 77% des Français habitent en ville. Sur 20% du territoire. Un chiffre qui augmente par la simple mécanique de l’absorption dans l’espace urbain d’anciennes communes rurales. L’un des enjeux de la métropolisation, donc du monde politique, va être de travailler sur ce vivre ensemble, sur cette ville à vivre, et sur la notion même de « vie de village », dans la ville. Car si la crise et la mondialisation semblent nous échapper, la construction d’un territoire de vie commune reste un ciment à la fois social et spatial. Ou, pour paraphraser Renan, comment retrouver un élan commun à vouloir se rendre ensemble quelque part ?

«La fin du village. Une histoire française» De Jean-Pierre Le Goff. Gallimard, 578 p., 26 €.

Ce billet est paru dans l’édition de Tribune de Lyon du 24 janvier 2013

Les Commentaires ( 2 )

  1. posté le 11 mar 2013

    ici Pierrot, vagabond des mots et des routes

    Bravo pour votre passion pour la beauté de Lyon

    par votre blogue et votre chronique sur les 100 villages:)))

    Dans le cadre de mon vagabondage poétique
    blogues-musée pertinents mais aléatoires
    pour mon oeuvre littéraire
    pertinente mais aléatoire

    permettez-moi
    de vous offrir une de mes chansons
    sur le thème de la beauté

    DANS LA BEAUTE DU MONDE

    dans la beauté du monde
    dans la beauté du monde
    je marcherai

    deux âmes sioux m’inondent
    deux âmes sioux m’inondent

    dans votre beauté du monde
    France et Jean-René
    je marcherai

    suis devenu

    un arbre qui marche
    parce qu’il relève ses racines

    un doux vieillard
    qui le soir délasse ses bottines

    une belle jeune fille
    qui r’trousse sa jupe
    parce qu’elle dessine

    le bout d’ses doigts
    dans la rivière

    dejà fini
    l’été d’hier

    reste le canot de Jean-René
    les fruits de France et sa bonté

    sur leur galerie
    de Notre-Dame de Montaubant

    je me prépare pour l’hiver
    tel un enfant

    car mes deux ames sioux
    ont fait de moi
    un arbre-fou

    comme le canot de Jean-René
    sur la rivière Batiscan

    comme les fruits de sa belle France
    de Notre-Dame de Montauban

    je traverserai
    l’éternité
    en marchant
    la neige et le vent

    Pierrot
    vagabond céleste
    —–

    http://www.enracontantpierrot.blogspot.com
    http://www.reveursequitables.com

    http://www.demers.qc.ca
    chansons de pierrot
    paroles et musique

    sur google,
    Simon Gauthier conteur video vagabond celeste

    —–
    permettez-moi
    de vous partager
    DES NOUVELLES
    DU CONTEUR INTERNATIONAL
    SIMON GAUTHIER

    ET DE SON SPECTACLE
    LE VAGABOND CELESTE

    PRESENTÉ
    EN EUROPE

    courriel du
    1ER MARS 2013

    Allo Pierrot, je suis en France.
    Je rentre demain au Québec.

    Il fait froid et humide partout, même dans les lieux publics.
    Il fait gris et un brin de soleil redonnerait du tonus à tout le monde!

    Je voulais te dire que j’ai raconté (ou plutôt) le vagabond céleste est
    passé et a été entendu
    à Quévin (près de LOrient en Bretagne)
    Il a été entendu à la prison de Béthune (Nord de la France) et pas un
    prisonnier ne s’est levé durant le spectacle (comme il est de coutume) les
    gardiens mon dit que c’est la première fois qu’ils voyaient ca!)

    et le Vagabond à passé à Lille avec son et éclairage, 3 rappels!
    Les gens sont restés longtemps
    et plusieurs larmes d’espoir brillaient dans le noir.

    Plusieurs messages me sont parvenus pour te dire merci!
    Merci!
    Merci!
    ++++

    Autrement la tournée me rentre dans le corps. Un bon brin de fatigue et de
    grippe à la gorge.
    De bonnes tisanes et des amis pour guérir
    +

    +++
    J’espère que tu vas bien et que ton travail de vulgarisateur âme, société,
    gens et pays oeuvre d’art
    va bien!

    On se voit sous-peu
    en mars, si la vie le veut!
    pour aller plus loin!

    Bonne journée
    Simon :+)

    —–
    REPONSE DE PIERROT
    A SIMON GAUTHIER
    CONTEUR INTERNATIONAL DU QUEBEC

    Cher Simon

    Je te prédis un succès international
    parce que tu es un poète-passeur:)))

    Bravo Simon
    longue vie à ta vie d’artiste
    et de conteur international

    Pierrot
    vagabond des mots

    merci

    pierrot
    vagabond des mots et des routes

    ——-

    LYON
    MERCREDI 29 MAI 2013,
    20H.30

    Simon Gauthier
    livrera son spectacle
    LE VAGABOND CELESTE
    accompagné de Jean-Luc Priano, instrumentiste
    dans l’amphiopéra de Lyon
    place de la comédie

    merci:)))

    http://www.simon gauthier.com

      Répondre

  2. posté le 4 avr 2013

    ENTRE MONTREAL ET PARIS
    SIMON GAUTHIER
    LE VAGABOND CELESTE

    courriel de Simon Gauthier
    du 3 avril 2013
    le lendemain de son spectacle
    LE VAGABOND CELESTE
    à la maison de la culture
    cote des neiges, montreal

    Salut Pierrot,

    Tu dormais mon cher,
    sur ta paillasse
    hier au soir
    tu dormais sur la plancher
    de ton ami chansonnier

    tu dors dans les draps de ton doctorat

    pendant que je conte
    l’histoire de cet homme vagabond
    de cet écho de ta vie
    de cet inspirant récit
    d’un homme voyageur
    vêtu de lumière

    Pendant que le vagabond céleste marche
    parmi les étoiles
    tu peux dormir mon ami
    tu peux dormir

    dans l’esprit des gens
    réunis,
    tinte tinte les clefs
    tinte
    tinte
    le rêve
    Le vagabond céleste
    habille de chaleur

    le corps désir de ceux qui rêvent et de ceux qui pleurent
    ceux qui rêvent et de ceux qui pleurent

    Bonne journée Pierrot

    Simon

    ——

    réponse de Pierrot

    Cher Simon

    Oui, hier soir, je dormais avec, dans mes bras, la biographie de Cervantes
    de Jean Canavaggio. Ce Cervantes qui a écrit Don Quichotte à 53 ans alors qu’il était en prison et qu’il lui manquait un bras.Qui aujourd’hui ferait confiance à un homme de 53 ans en prison à qui il manque un bras?:))))) Seul un impossible rêve permet un tel surgissement d’impossible réalité.

    On m’a rapporté l’immense délicatesse artistique avec laquelle tu redonnes
    espoir à ceux et celles qui écoutent le conteur-poète de la Côte nord.Autant Mon ami Woodart que mon compère de bibliothèque Raymond le philosophe ont été invités par ta passion de passeur de rêves à naviguer vers leur rêve personnel. Tu as fait de ma démarche un conte post-moderne qui risque d’enflammer les humains comme des lampadaires. Tu es vraiment devenu un allumeur de coeurs-réverbères. Woodart a été plus qu’épaté. Lui qui me connait à l’usure depuis 40 ans, il a noté ta force à coudre des tableaux de mots par de la lumière de rêve dans laquelle il a reconnu ta signature d’une très grande maturité créatrice.

    Une vie d’artiste, c’est une longue marche
    et je te vois enjamber des continents
    un flambeau à la main.

    Mes 64 ans bien au calme
    dans leurs bottines
    qui se préparent à repartir le 15 juin
    saouls de liberté, te souhaitent

    Bonne route internationale camarade, car,
    comme Félix Leclerc, un jour, le succès t’attendra
    ici au Québec à un de tes retours d’Europe.

    Pierrot

      Répondre

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