Echec… et mat ?

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Ma chronique sur ces deux derniers jours denses en politique politicienne. Elle paraîtra dans le prochain numéro de Tribune de Lyon qui sortira jeudi dans tous les bons kiosques de Lyon ! En avant première sur mon blog !

Nîmes accueille actuellement les championnats de France d’échec. Un jeu où stratégie, méthode, maîtrise de soi, anticipation et volonté de vaincre sont la clé du mat.

Et sinon, me demande mon rédac’chef, quel rapport avec ta chronique et la rentrée politique ? Tout, justement ! Depuis quelques mois, en fait dès le lendemain de la présidentielle, la suivante se prépare. A fortiori avec le quinquennat. 5 ans, c’est très court… Les courbes de popularité du Président et de son Premier Ministre donnant des ailes à ceux qui se voient (croient ?) une future position.

Du côté des Noirs, Arnaud Montebourg a choisi le Cavalier (la pièce aux déplacements imprévisibles) en avançant de trois cases dimanche, agrégeant les pion Benoit Hamon et Aurélie Filipetti, et surtout les fameux « frondeurs » du PS. Une rentrée offensive contre la politique économique du gouvernement, démarrée dans Le Monde et terminée avec panache lors d’une déclaration lundi après-midi depuis son ex-ministère. Le Roi étant nu, Valls a joué d’autorité l’arbitre en mettant la pendule à 0 avec un nouveau gouvernement renouvelé à la marge comme si, pour que tout change, il fallait que rien ne change… Reste que les Noirs ont un sacré coup de mou avec une majorité plus que complexe à gérer, un martyr officiel de l’autre politique et des Français qui, à 80%, pensent que la politique économique de Hollande est néfaste pour le pays.

Omniprésent dans les médias, Gérard Collomb a choisi la Tour et jouait mardi à domicile en rassemblant des parlementaires social-réformistes. Au programme, un soutien (tardif mais sincère) à la politique du Gouvernement façon Valls et l’émergence au PS (enfin !) d’une ligne claire économique qui affirme que le Keynésianisme est dépassé. Mais à l’arrivée, la Tour n’a pas marqué le coup gagnant espéré. Lyon restera donc son centre du monde.

De l’autre côté de l’échiquier, chez les Blancs, c’est encore franchement la pagaille. Les pièces se bousculent et on voit bien que la règle du « je », là aussi, l’emporte. Le Roi Sarkozy semble dans les starting-blocks, il réfléchit au coup gagnant, son entrée (officielle) dans le jeu devant impérativement marquer la partie. Or le Roi est la pièce la plus faible (après les pions), mais aussi la plus importante du jeu. Pendant ce temps, jouant la stratégie de « au secours la droite revient », le Cavalier Juppé tente la diagonale, tandis que Bruno Le Maire essaie de prendre une pièce maitresse et de se transformer, qui sait, de pion en Reine du bal !

Cette partie d’échecs vous semble sûrement bien éloignée de notre vie quotidienne. Et pourtant, même si nous ne sommes que des pions, c’est-à-dire des pièces à sacrifier, la politique est au cœur de nos vies. Malheureusement, aujourd’hui, près de 9 Français sur 10 n’ont pas confiance dans leurs dirigeants politiques*.

En attendant, la partie se poursuit** et la crise n’est pas finie. Qui poussera la prochaine pièce ? Et qui sera le Fou (ou la folle), la pièce qui paralyse son adversaire ? Et, in fine, qui sera mat ?

 

* baromètre du Cevipof de janvier 2014

** cette chronique a été bouclée mardi soir, après l’annonce de la composition du Gouvernement.

Les Commentaires ( 2 )

  1. de jerome manin
    posté le 26 août 2014

    Il s’en trouve encore que l’échec épate…

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  2. posté le 27 août 2014

    intéressante analogie
    j’ajouterai en tant que « pion » que les les hommes n’acceptent pas en général d’être traités comme des moyens et cela pourrait bien renverser cet échiquier

      Répondre

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