David Kimelfeld a été élu dès le premier tour hier président de la Métropole de Lyon. J’aime bien David, c’est un ami et je le respecte. Mais si j’avais eu à siéger au conseil de la métropole, je n’aurais pas voté pour lui…
Il y a deux votes qui fondent l’opposition : celui de l’exécutif (c’est-à-dire les dirigeants : maire, adjoints, président, vice-présidents…) et le budget. Ils ont donc une portée symbolique forte. On peut être conseiller de la Métropole, voter 95% des dossiers (souvent techniques) et s’opposer sur le reste des délibérations (souvent plus politiques).
Donc, fort logiquement, je n’aurais pas voté hier pour David…
Et pourtant, comme beaucoup de mes amis, je regarde avec attention, et une certaine bienveillance, les premiers pas du gouvernement Philippe et d’Emmanuel Macron.
Mais à Lyon, c’est différent.
Avant, Gérard Collomb et bon nombre de ses amis, étaient socialistes à Paris et « centristes » à Lyon. Depuis qu’ils sont En Marche, ils ont fait demi tour. « Centristes » à Paris, socialistes à Lyon.
David Kimelfeld est toujours 1er secrétaire de la fédération du Parti Socialiste du Rhône.
Anne Brugnera qui, durant la campagne des législatives, a cherché par tous les moyens à masquer la rose a pris la parole hier comme « Présidente du groupe socialiste » à la Métropole.
Gérard Collomb, aujourd’hui dans Le Progrès, rappelle son attachement « sentimental » au PS dont il n’a toujours pas démissionné.
Le futur maire de Lyon, Georges Képénékian, revendique son appartenance au PS.
Bref, la République est en Marche partout et bien imparfaitement à Lyon, soit disant terre de naissance du « Macronisme » triomphant (enfin ça c’est la légende urbaine).
Et pourtant, si Gérard Collomb avait osé, il aurait pu être le « Macron de Lyon » et faire facilement exploser la droite tout comme la gauche… Mais il n’a pas osé. Sûrement son côté « sentimental », tout attaché qu’il est à ses anciennes alliances avec les rouges, verts et autres sympathiques gauchistes et à une opposition qui, à défaut de lui faire peur, joue bien souvent le rôle de l’alibi utile.
A moins qu’il ne compte sur la propre intransigeance de certains de ses opposants pour faire le job. Il est vrai que, comme l’écrivait Lassale à Marx le 24 juin 1852 :
« La lutte intérieure donne au parti la force et la vitalité : la preuve la plus grande de la faiblesse du parti, c’est son amorphisme et l’absence de frontières nettement délimitées ; le parti se renforce en s’épurant ».
On attendra donc l’épuration… Puis la renaissance, de part et d’autre.
Précision : David Kimelfeld aurait quitté le PS au lendemain des législatives…
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Kim nous rappelle que Maximus Plancus a juste un mandat de plus et que Lyon outragé ! Lyon brisé ! Lyon martyrisé ! mais toujours pas libéré !
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